Depuis 3 jours...
* j'approuve de nouveau des arborescences et des scénarimages
* je réfléchis "expérience d'utilisateur" et me casse la tête sur une interface de recherche
* les problèmes sont redevenus des enjeux ou des facteurs de succès
* je sue sur mon elliptique à 7h15 du matin
* et j'ai recommancé à cuisiner du macaroni à la viande et du riz au thon
Pas de doute, je suis bel et bien de retour de vacances!
Trois semaines de vacances toutes simples mais reposantes, passées dans une ville en fête -les oriflammes vertes, turquoises, jaunes, oranges et magentas l'annoncent aux quatres coins de la capitale-, une ville dont les habitants bougent comme jamais et dont plusieurs, moi le premier, s'extasient devant sa beauté!Trois semaines de vacances toutes simples, donc, parce qu'elle m'auront offert un plaisir si peu dispendieux mais ô combien délectable: recommencer à lire autre chose que les pages d'un quotidien!
En quinze jours...
J'ai terminé:
- la saga fantastique À la croisée des mondes, de Philip Pulman, pamphlet romantique dénonçant le dogmatisme et le radicalisme d'une Église dans lequel l'âme des humains prend la forme de "daemon", des animaux dont la séparation d'avec leur humain peut causer une vive douleur, que Pullman parvient fort bien à nous faire ressentir! Les dernières pages de la saga, odes à la vie et à l'amour sans tache, m'ont beaucoup touché.
- la biographie d'un homme que l'Église d'aujourd'hui rejetterait sans doute, Pierre Bourgault (auteur: Jean-François Nadeau), que je connaissais bien sûr comme tribun mais dont j'ai découvert le profond vide affectatif et sa manie de le combler par une consommation excessive et par un hédonisme à toute épreuve, même celle de l'argent. Saviez-vous que Bourgault se pâmait pour les animaux exotiques, vous??
De plus, j'ai lu d'un couvert à l'autre :
- Le Poète, de Michael Connelly, écrivain policier américain, que j'abordais pour la première fois: le punch de ce roman m'incitera sans aucun doute à le revisiter;
- un autre roman policier, Un lieu incertain, le plus récent de l'auteure française Fred Vargas, archéozoologue et historienne dont la complexité des intrigues introduisant des éléments d'histoire ou d'archéologie justement, évoquant les "grandes peurs" de l'humanité et offrant des personnages absolument délicieux -un chef d'une brigade criminelle aussi insouciant que mauvais amoureux, son adjoint, un modèle d'érudition disséminant des bouteilles de vin dans ses locaux de travail, un brigadier candide comme un enfant, une spécialiste d'écoute électronique constamment affamée...- dans une histoire tissée de dialogues savoureux, à la fois philosophiques et ironiques.
Et j'ai commencé... la biographie de Daniel Johnson père par le journaliste Pierre Godin qui se veut également une histoire de la Révolution tranquille.
En ces vacances au ciel de "nuages avec percées de soleil, 40 % de probabilités d'averses", j'ai aussi visité les expositions :
- Or des Amériques, exposition majeure présentée par le Musée de la civilisation de Québec retraçant l'importance de l'or au sein des civilisations anciennes d'Amérique latine, les méthodes des orfèvres qui la travaillaient, l'acharnement des conquistadors à la dérober, la signification symbolique du métal ainsi que son utilisation contemporaine, notamment dans l'espace et... dans nos bouches: légère surabondance d'information en début d'expo, signalisation un peu déficiente, mais des artefacts variés et significatifs;
- Passagers /Passengers, qu'accueille l'Espace 400e et constituée essentiellement de témoignages de gens du Québec ou d'ailleurs ayant choisi la capitale comme terre d'accueil et de représentants des nations ayant peuplé notre ville, une exposition impressionniste, légère, nous donnant envie d'en savoir davantage sur les multiples personnages qu'elle met en scène;
- Neurones en action, un espace découverte sur le thème du cerveau et de la mémoire aménagé par le Musée de la civilisation et dans lequel je me suis beaucoup amusé avec mon amie HSA, qui m'a littéralement "clanché" au jeu de la Pyramide d'Hanoï! Une exposition amusante et interactive.
J'ai aussi vu sur scène, dans les derniers jours du Festival d'été:
- le charmant Dumas, plein d'assurance sur scène au coeur d'un spectacle rock marqué par des versions réarrangées des pièces de son deuxième album. Seules critiques: son choix de première partie, le groupe hip hop Gatineau, et le public un peu sage de la soirée constitué, il m'a semblé, de trop de "gens-qui-vivent-ça-par-en-dedans" et de "gars-venus-pour-faire-plaisir-à-leur-blonde";
- le groupe Great Big Sea, groupe de rock néo-trad de Terre-Neuve que j'essaie tellement d'aimer mais dont la musique, qui a pourtant soulevé la foule en délire du Pigeonnier, me laisse froid, à l'exception d'une magnifique pièce interprétée acapella. Un groupe sympathique et plein d'expérience, pourtant, dont les musiciens multi-instrumentistes possèdent beaucoup de talent.
- Qu'il n'est pas toujours pertinent d'exiber sa "bedaine", surtout quand on porte des jeans taille basse -parlez-en au chanteur de Gatineau, j'ai tellement eu peur qu'il se retrouve à poil sur scène...
- Que le cellulaire est devenu l'outil par excellence pour contacter des amis en retard au spectacle où vous les attendez et pour les guider dans une foule de centaines de personnes avec pour seul point de repère une "balloune" en forme de "Daffy Duck" ou "la petite fille accrochée aux épaules du monsieur d'en avant"
- Que les gens qui se parlent par cellulaire finissent toujours par se retrouver
- Que ce ne sont pas tous les artistes qui préparent un discours cohérent sur le 400e anniversaire de Québec
- Que les agents de sécurité ont déjà de la difficulté à vérifier si vous portez votre macaron, ne leur demandez pas en plus de vous inspecter le poignet pour voir si vous arborez l'un des 12 bracelets colorés du jour
J'ai aussi enfin monté à bord du Belem, dernier voilier trois-mâts français construit en 1896 et dont les magnifiques boiseries, la voilure complexe et le gouvernail géant m'ont fait rêver... Je me serais joint à l'équipage n'importe quand pour leur balade dans le fjord du Saguenay!
Parlant de ce fjord au paysage de falaises et de mer si fascinant, j'ai failli le pagayer depuis Tadoussac, mais devinez quoi? Il a plu! J'aurai néanmoins admiré l'expertise en camping et en cuisine sur poêle Coleman des soeurs D, nées dans une tente.J'ai aussi vécu une autre expérience de camping, familiale cette fois et en roulotte, dans un parc national gagnant à être connu, le Parc national de Frontenac, dans lequel j'ai vécu ma seule journée de plage du voyage!
Tout cela en plus de revoir sous tous ses angles le Moulin à images de Robert Lepage.
Que faire, enfin, pour prolonger les vacances?
- aller au théâtre d'été: je vais voir demain soir Le gars de Québec, pièce de Michel Tremblay à l'affiche au Théâtre Beaumont-Saint-Michel
- passer une fin de semaine à Montréal chez DD et ML en évitant de la noyer dans la tequila et la vodka
- retourner dans ma ville natale...
- poursuivre ma découverte des activités du 400e anniversaire
- et danser sur "Cé-cé-cé-Célimène" lors de la réception de mariage de EL.
Et non, JC, la chanson, ce n'est pas "C'est-c'est-c'est-C'est l'hymen"!