mercredi 30 juillet 2008

Retour sur les vacances



Depuis 3 jours...

* j'approuve de nouveau des arborescences et des scénarimages

* je réfléchis "expérience d'utilisateur" et me casse la tête sur une interface de recherche

* les problèmes sont redevenus des enjeux ou des facteurs de succès

* je sue sur mon elliptique à 7h15 du matin

* et j'ai recommancé à cuisiner du macaroni à la viande et du riz au thon

Pas de doute, je suis bel et bien de retour de vacances!

Trois semaines de vacances toutes simples mais reposantes, passées dans une ville en fête -les oriflammes vertes, turquoises, jaunes, oranges et magentas l'annoncent aux quatres coins de la capitale-, une ville dont les habitants bougent comme jamais et dont plusieurs, moi le premier, s'extasient devant sa beauté!

Trois semaines de vacances toutes simples, donc, parce qu'elle m'auront offert un plaisir si peu dispendieux mais ô combien délectable: recommencer à lire autre chose que les pages d'un quotidien!

En quinze jours...

J'ai terminé:
  • la saga fantastique À la croisée des mondes, de Philip Pulman, pamphlet romantique dénonçant le dogmatisme et le radicalisme d'une Église dans lequel l'âme des humains prend la forme de "daemon", des animaux dont la séparation d'avec leur humain peut causer une vive douleur, que Pullman parvient fort bien à nous faire ressentir! Les dernières pages de la saga, odes à la vie et à l'amour sans tache, m'ont beaucoup touché.

  • la biographie d'un homme que l'Église d'aujourd'hui rejetterait sans doute, Pierre Bourgault (auteur: Jean-François Nadeau), que je connaissais bien sûr comme tribun mais dont j'ai découvert le profond vide affectatif et sa manie de le combler par une consommation excessive et par un hédonisme à toute épreuve, même celle de l'argent. Saviez-vous que Bourgault se pâmait pour les animaux exotiques, vous??

De plus, j'ai lu d'un couvert à l'autre :

  • Le Poète, de Michael Connelly, écrivain policier américain, que j'abordais pour la première fois: le punch de ce roman m'incitera sans aucun doute à le revisiter;

  • un autre roman policier, Un lieu incertain, le plus récent de l'auteure française Fred Vargas, archéozoologue et historienne dont la complexité des intrigues introduisant des éléments d'histoire ou d'archéologie justement, évoquant les "grandes peurs" de l'humanité et offrant des personnages absolument délicieux -un chef d'une brigade criminelle aussi insouciant que mauvais amoureux, son adjoint, un modèle d'érudition disséminant des bouteilles de vin dans ses locaux de travail, un brigadier candide comme un enfant, une spécialiste d'écoute électronique constamment affamée...- dans une histoire tissée de dialogues savoureux, à la fois philosophiques et ironiques.

Et j'ai commencé... la biographie de Daniel Johnson père par le journaliste Pierre Godin qui se veut également une histoire de la Révolution tranquille.

En ces vacances au ciel de "nuages avec percées de soleil, 40 % de probabilités d'averses", j'ai aussi visité les expositions :

  • Or des Amériques, exposition majeure présentée par le Musée de la civilisation de Québec retraçant l'importance de l'or au sein des civilisations anciennes d'Amérique latine, les méthodes des orfèvres qui la travaillaient, l'acharnement des conquistadors à la dérober, la signification symbolique du métal ainsi que son utilisation contemporaine, notamment dans l'espace et... dans nos bouches: légère surabondance d'information en début d'expo, signalisation un peu déficiente, mais des artefacts variés et significatifs;

  • Passagers /Passengers, qu'accueille l'Espace 400e et constituée essentiellement de témoignages de gens du Québec ou d'ailleurs ayant choisi la capitale comme terre d'accueil et de représentants des nations ayant peuplé notre ville, une exposition impressionniste, légère, nous donnant envie d'en savoir davantage sur les multiples personnages qu'elle met en scène;

  • Neurones en action, un espace découverte sur le thème du cerveau et de la mémoire aménagé par le Musée de la civilisation et dans lequel je me suis beaucoup amusé avec mon amie HSA, qui m'a littéralement "clanché" au jeu de la Pyramide d'Hanoï! Une exposition amusante et interactive.

J'ai aussi vu sur scène, dans les derniers jours du Festival d'été:

  • le charmant Dumas, plein d'assurance sur scène au coeur d'un spectacle rock marqué par des versions réarrangées des pièces de son deuxième album. Seules critiques: son choix de première partie, le groupe hip hop Gatineau, et le public un peu sage de la soirée constitué, il m'a semblé, de trop de "gens-qui-vivent-ça-par-en-dedans" et de "gars-venus-pour-faire-plaisir-à-leur-blonde";

  • le groupe Great Big Sea, groupe de rock néo-trad de Terre-Neuve que j'essaie tellement d'aimer mais dont la musique, qui a pourtant soulevé la foule en délire du Pigeonnier, me laisse froid, à l'exception d'une magnifique pièce interprétée acapella. Un groupe sympathique et plein d'expérience, pourtant, dont les musiciens multi-instrumentistes possèdent beaucoup de talent.
Que retenir de ce 41e Festival d'été au fait?
  • Qu'il n'est pas toujours pertinent d'exiber sa "bedaine", surtout quand on porte des jeans taille basse -parlez-en au chanteur de Gatineau, j'ai tellement eu peur qu'il se retrouve à poil sur scène...

  • Que le cellulaire est devenu l'outil par excellence pour contacter des amis en retard au spectacle où vous les attendez et pour les guider dans une foule de centaines de personnes avec pour seul point de repère une "balloune" en forme de "Daffy Duck" ou "la petite fille accrochée aux épaules du monsieur d'en avant"

  • Que les gens qui se parlent par cellulaire finissent toujours par se retrouver

  • Que ce ne sont pas tous les artistes qui préparent un discours cohérent sur le 400e anniversaire de Québec

  • Que les agents de sécurité ont déjà de la difficulté à vérifier si vous portez votre macaron, ne leur demandez pas en plus de vous inspecter le poignet pour voir si vous arborez l'un des 12 bracelets colorés du jour

J'ai aussi enfin monté à bord du Belem, dernier voilier trois-mâts français construit en 1896 et dont les magnifiques boiseries, la voilure complexe et le gouvernail géant m'ont fait rêver... Je me serais joint à l'équipage n'importe quand pour leur balade dans le fjord du Saguenay!

Parlant de ce fjord au paysage de falaises et de mer si fascinant, j'ai failli le pagayer depuis Tadoussac, mais devinez quoi? Il a plu! J'aurai néanmoins admiré l'expertise en camping et en cuisine sur poêle Coleman des soeurs D, nées dans une tente.

J'ai aussi vécu une autre expérience de camping, familiale cette fois et en roulotte, dans un parc national gagnant à être connu, le Parc national de Frontenac, dans lequel j'ai vécu ma seule journée de plage du voyage!

Tout cela en plus de revoir sous tous ses angles le Moulin à images de Robert Lepage.


Que faire, enfin, pour prolonger les vacances?

  • aller au théâtre d'été: je vais voir demain soir Le gars de Québec, pièce de Michel Tremblay à l'affiche au Théâtre Beaumont-Saint-Michel
  • passer une fin de semaine à Montréal chez DD et ML en évitant de la noyer dans la tequila et la vodka
  • retourner dans ma ville natale...
  • poursuivre ma découverte des activités du 400e anniversaire
  • et danser sur "Cé-cé-cé-Célimène" lors de la réception de mariage de EL.

Et non, JC, la chanson, ce n'est pas "C'est-c'est-c'est-C'est l'hymen"!

jeudi 24 juillet 2008

Notes en bas de page

Un très joyeux anniversaire à Seb, l'un des plus fidèles lecteurs de ce blogue, dont c'est la fête aujourd'hui. Est-ce que la créative JC t'a préparé une de ses mémorables aventures? Un rallye? Une chasse aux trésors?


Bonne fête aussi en retard à ma grande amie d'enfance, MB, qui, je l'espère, passe du bon temps en vacances. Un très joyeux anniversaire aussi à NL, la chanceuse qui prolonge ce jour béni en Gaspésie toute la fin de semaine!

Le chevalier noir et le clown sans moral


J’ai vu deux fois The Dark Knight, la plus récente aventure de Batman mise en scène par Christopher Nolan : d’abord en anglais, pour apprécier pleinement la performance des acteurs… puis en français, pour bien saisir les enjeux campés par Nolan et son frère Jonathan dans un scénario distinguant nettement cette œuvre –c’en est une- des autres films de superhéros en général et des cinq premiers épisodes de la franchise Batman en particulier. Fini, les méchants au maquillage impeccable et aux costumes à la Cirque du Soleil!

Si on s’est enthousiasmé des scènes d’action mises en scène dans The Dark Knight –recours limité à l’ordinateur et aux effets spéciaux leur conférant davantage de réalisme-, c’est en effet dans le scénario que le film de Nolan tire à la fois toute son originalité, toute sa complexité et toute sa puissance d’évocation : la lutte entre le Bien et le Mal –vous constaterez l’importance des majuscules en visionnant le film- dans ce que chacune de ces notions a de plus pure.

Si Bruce Wayne-Batman incarne bien sûr cette notion du Bien, sous la forme ici d’un profond sens de la justice, d’une humilité poussée à l’extrême et du don de soi dans ce que cette qualité comporte de plus généreux, le Joker, joué par un Heath Ledger hallucinant –tant par la cruauté qu’il insuffle au personnage que sa capacité à traduire physiquement cette folie- EST le mal. Suscitant quelques éclats de rire par son humour plus que douteux, ce clown sans moral inspire dès les premières séquences du film une impression de malaise, sentiment que le machiavélisme de son Plan installe durablement au cours des minutes suivantes. Pas de passé difficile ou d’enfance volée permettant de s’attacher à cet antihéros terrifiant; pas de code d’honneur chez ce personnage imprévisible dans sa propension à créer le chaos et à « construire » l’anarchie : seulement le Mal comme motivation, et celui de le propager jusqu’à la plus droite incarnation du Bien comme aspiration.

Car la force du film est dans les questions morales qu’il pose dans un climat de tension soutenue : peut-on corrompre le Bien en l’atteignant dans ce qu’il a de meilleur, justement? La lutte contre le Mal justifie-t-elle le recours aux armes qui sont siennes? Le Bien se cache-t-il vraiment chez ceux qui le défendent sur toutes les tribunes? À voir pour découvrir toutes les pistes de réponse apportées à ces questions, pour la performance mémorable de Ledger, bien sûr, ou simplement pour vivre un moment de cinéma où action et émotions s’entremêlent dans un ballet gothique plus près du Lac des cygnes que de Casse-Noisette…

Bien hâte de voir comment Chris Nolan façonnera les personnages de la femme chat, du Sphinx, de MrFreeze… et pas seulement dans trois ans, s’il-vous-plaît!

Un Beatle sur les Plaines

Étiez-vous de celles et ceux qui, les yeux brillants, l’admiration au bout des mains et le sentiment de participer à un événement historique, ont assisté à la prestation de Paul McCartney sur les Plaines d’Abraham ce dimanche 20 juillet? Tout a été dit sur cette performance énergique, généreuse, sans faille, qui a propulsé Québec et les célébrations de son quatre-centième anniversaire au cœur d’un chapitre important de l’histoire du rock’n’roll. « Do you know what it is, home?? », s’est enquit avec humour un artiste essouflé au terme d’un tour de chant de deux heures quarante aux milliers de spectateurs présents que les nombreuses pièces des Beatles interprétées n’avaient pas encore rassasiés.

Je l’avoue, je me suis présenté sur les Plaines davantage pour l’Événement que pour McCartney lui-même. La longue attente debout m’a un peu empêché de savourer pleinement le concert et les pièces de la période post-Beatle interprétées en début de spectacle ont ralenti mon ardeur. Mais quelle fierté ce spectacle a suscitée chez les Québécois… Dimanche, tous les commerces que j’ai fréquentés jouaient de la musique des Beatles ou de Sir Paul, comme si la ville s’était pour une rare fois mise au diapason d’une seule note! Lundi, la prestation de la veille était devenue « the talk of the town » : où étais-tu placé? À quelle heure as-tu franchi la zone A? B+? C?

Plus encore que la présence de Paul, ses nombreuses interventions en français, le fleurdelisé dont il s’est enveloppé en fin de concert ou la veste Québec qu’il a revêtue, plus encore que la musique immortelle interprétée sous un ciel clément, je retiens de ma journée « ex-beatle-esque » ce sage conseil de mon ami DB : ne jamais inclure les huiles dans un sous-marin pour apporter, ça gâche le lunch… et tout ce qui l’entoure!

jeudi 10 juillet 2008

Il y avait tant à faire…


9 juillet… Québec vogue déjà sur l’océan de sa 401e année d’existence, à l’image du voilier Le Belem venu de France lui rendre hommage à l’occasion de son anniversaire… et dont j’ai constaté l’absence avec déception hier dans le Port. Un ami exceptionnel venu pour la fête… mais disposant de peu de temps pour s’éterniser! Quoiqu’il accostera de nouveau chez nous dans quelques jours, paraît-il.

Il y avait tant à voir et à faire à Québec ces derniers jours que j’ai manqué la visite du trois-mâts Le Belem. Abondants, les activités et les cadeaux dévoilés à l’occasion du 400e anniversaire de la capitale laisseront en souvenir leur présence tangible ou leur beauté éphémère, à commencer par Le moulin à images de Robert Lepage, à voir chaque soir à 22 h d’ici le 24 août sur les silos de la Bungee dans le Bassin Louise, « parcours dans le temps » dont Johanne soulignait toute l’originalité dans son commentaire.

Plus qu’une projection en plein air

L’un des plus célèbres créateurs de Québec signait il y a quelques années une exposition intitulée « Métissage » au Musée de la civilisation de sa ville. Avec son Moulin, il fait de nouveau œuvre de ce métissage qu’il chérit tant : mariant le statique des silos au mouvement de la vidéo et du multimédia, le Moulin à images se veut plus qu’une simple projection en plein air. Les images projetées sont animées, exploitant la forme de chacun des silos, ceux-ci devenant tantôt cigarettes, tantôt éprouvettes, tantôt reliures de volumes sur étagère de bibliothèque, évoquant en peu de mots et sur une trame musicale le passé de Québec. Découpé selon une structure faisant appel aux éléments de la nature : feu, air, eau, etc., ce condensé d’histoire est constitué de pages attendues –le Carnaval, la rivalité Canadiens-Nordiques, le savoir diffusé par l’Université Laval- et de chapitres inédits, à commencer par l’origine de la peinture Sico…

Pas facile d’assister à la projection du Moulin ces jours-ci alors que les soirées deviennent de plus en plus douces et clémentes et que la rumeur populaire vante le caractère d’exception de l’œuvre et l’impressionnante machine technologique l’appuyant. Approchez des quais vers 21h au plus tard pour bénéficier d’un siège de choix, ou magasinez-le encore plus tôt sur la rue des Remparts surplombant les silos. Une œuvre qu’on souhaite voir habiter de nouveau le port au cours des quatre cent prochaines années!

Le bistro SAQ : un voyage vers La Rochelle

Les silos de la Bungee se sont transformés dans mon esprit en œuvre d’art, que j’admire en buvant des bouteilles de blanc ou de rosé depuis le bistro SAQ de l’Espace 400e (ouvert chaque jour entre 12h et 23h), situé lui aussi dans le Bassin Louise.. Avec un peu d’imagination, je me transporte dans le port de La Rochelle, avec ses mats saluant les tours de pierre coiffant la marina, et je déguste encore le vin et la pizza napolitaine savourés en mai 1998 lors de mon bref séjour dans la ville des Francofolies françaises avec EL. Je découvre que ces silos nous sourient d’un peu partout, et même depuis la piste cyclable du Corridor des anses, qui longe le fleuve sur la côte de Lévis.

Foin de mer et œuvres d’art

Face à cette piste qui attirait toute l’attention sur les bords du Saint-Laurent, là où le « fleuve aux grandes eaux rétrécit », la nargue désormais l’un des legs les plus inspirés du 400e anniversaire de Québec, la promenade Samuel-de-Champlain! Lieu propice à la détente, au pique-nique ou au sport -vélo, marche, patins à roues alignées-, la promenade constitue également l’aboutissement d’un projet architectural et artistique : entre le foin de mer et la piste cyclable, on croise des œuvres d’art qui, loin de jurer dans le paysage, s’y fondent et l’embellissent, du mobilier urbain au design recherché, la station des brumes, celle des fontaines, un mur sculpté offrant au regard attentif et seulement si l’ombre se point un portrait de ce qu’était la zone aménagée par la Commission de la capitale nationale au temps des chantiers navals, frontière économique entre le Saint-Laurent et la ville.

Le fleuve désormais s’échoue à quelques foulées du promeneur et c’est magnifique à observer. Magnifique aussi la vue qu’offre la promenade sur le pont de Québec, dont l’histoire lourde en pertes humaines est racontée sur chacun des paliers de la tour de la station des cageux, située tout à bout, à l’est de la promenade.

Beauté dans le ciel et sur l’eau

Le fleuve était également la vedette, le jour de l’anniversaire de Québec, le 3 juillet, du plus important spectacle pyrotechnique jamais créé au Canada! Pendant une demi-heure, les artificiers engagés par la Société du 400e ont en effet impressionné les milliers de personnes rassemblées de chaque côté des rives pour admirer tant les motifs inédits illuminant à la fois le ciel et l’eau et leur caractère grandiose que les prouesses techniques du spectacle : comment autant de feux d’artifices peuvent éclater en même temps de façon si précise pour esquisser des formes aussi belles, émerveillant même les plus blasés? À la fête du Canada comme à celle de Québec, j’ai constaté avec plaisir qu’un feu d’artifices rallie toujours une foule, interpellant la capacité qu’a chacun de s’émerveiller devant la beauté savamment mise en scène.

J’ai manqué l’autre mise en scène tant attendue des 3, 4 et 5 juillet, celle du spectacle Rencontre aussi orchestré par la Société du 400e et mettant en vedette une pléiade d’artistes venus chanter Québec à quelques pas de la fontaine de Tourny. Celle-ci était enveloppée pour l’occasion d’un dôme géodésique, terrain de jeux pour acrobates et artistes de cirque. Difficile sur place, cependant, d’obtenir une vision complète du spectacle, se déroulant sur deux scènes : la télévision en présentait peut-être une vue plus exhaustive.

De Van Halen à Mes aïeux

En même temps que Québec soufflait ses 400 bougies, le Festival d’été de Québec amorçait sa 41e édition, avec les rockeurs de Van Halen, dont la qualité de la voix du chanteur David Lee Roth est inversement proportionnelle à son étonnante souplesse physique! N et moi, en quittant la scène des Plaines pour celle du Pigeonnier, avons eu la même réaction : nous aurions plutôt dû tenter de dénicher une place pour la prestation du groupe hip hop français IAM, qui faisait trembler ce soir-là, avec salutations dans notre langue au moins, le parc de la Francophonie.

Nous avons depuis assisté au spectacle endiablé de Mes Aïeux, qui, plus que les sympathiques membres du groupe punk-rock Simple Plan le soir de la Fête du Canada sur la même scène, s’était davantage préparé à adresser au public hétérogène un message articulé sur le 400e anniversaire de sa ville : ce sont les 400 ans de la présence française en Amérique qu’on célèbre, a rappelé amicalement mais fermement le chanteur du groupe, Stéphane Archambault, pas les 400 ans du Canada, fondé en 1867, et qu’on se fera un plaisir de fêter en 2267!
« Mes Aïeux, c’était la seule vraie occasion du Festival d’été de célébrer entre
générations nos racines culturelles et les Québécois n’ont pas manqué le
rendez-vous, a écrit avec justesse la journaliste du Soleil,


Enchaînant succès interprétés avec énergie par les musiciens expérimentés du groupe et nouvelles pièces tout aussi entraînantes, les membres de Mes aïeux n’ont jamais abandonné la foule qu’ils ont constamment interpelée. Un spectacle « pensé » et rempli d’attentions pour Québec.

Des « gospelers » énergiques

Qu’ai-je découvert au festival sinon? Si j’ai abandonné The Wailers, l’ex-groupe du chanteur reggea Bob Marley lundi soir à la Place d’Youville, fatigué de me tenir debout une troisième soirée de suite, j’ai été enchanté par la prestation des Blind Boys of Alabama, un groupe de chanteurs gospel aveugles… mais pas dépourvu d’énergie et de volonté!

Chantant à merveille de leur voix puissante, un peu rauque et rocailleuse, comme on imagine le sud des États-Unis, les chanteurs, peu habiles pour la danse, n’ont pourtant pas cessé de se déhancher… à leur façon! Rotations du tronc, mouvements de bassins à contrecourant du rythme, coups de pied évoquant la crise d’épilepsie, on ne pouvait que sourire à les voir ainsi s’agiter! Et le leader du groupe, stoïque dans les premiers moments du spectacle, nous a gâtés d’un long bain de foule au cours duquel, tout en poursuivant son chant, il serrait les mains des spectateurs se massant autour de lui pour son plus grand bonheur. Les Blind Boys, qui n’aiment pas « les foules conservatrices », en ont eu pour leur argent avec un public franchement de bonne humeur et séduit par leur énergie et leur détermination.

Voilà… la pluie tombe ce matin pour la première fois depuis une semaine, j’espère qu’elle se calmera un peu pour Dumas ce soir. Cet après-midi, nous visiterons l’exposition Passagers à l’Espace 400e, pour laquelle j’ai peu d’attente en fait…

Ces averses m’auront au moins permis de prendre le temps de vous écrire!