lundi 13 septembre 2010

Le flânage comme art de vivre

Notre-Dame-de-Paris

Alors que nous rentrons vers l'automne, à bord de l'avion qui nous conduit à Dorval, je me souviens avec nostalgie du soleil parisien, des températures douces, mais jamais éprouvantes de la capitale française, et de cette pause prise dans notre voyage fébrile pour élever le flânage au rang d'art de vivre!

Des classiques aux découvertes

Nous avions convenu, pour notre étape parisienne, de ne visiter que des sites, monuments ou lieux qui nous étaient inconnus. Promesse pas tout à fait tenue, puisque nous n'avons pu nous empêcher de renouer avec certains classiques:

  • la visite de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, ses lumineux vitraux, ses rosaces et ses gargouilles qu'on entend presque grogner lorsqu'on longe le lieu de culte
  • la ballade incontournable la nuit venue sur les Champs-Élysées depuis l'Arc de Triomphe jusqu'à la Place de la Concorde, pour savourer le sens de la perspective des Français et leur talent dans l'aménagement des grands boulevards. J'avais oublié que la place de la Concorde était si vaste...
  • la tour Eiffel, que nous avons pour la première fois abordée le soir, pour réaliser que Paris, outre ses principaux monuments, demeure plutôt sombre quand la nuit tombe, ses grattes-ciels étant cantonnés au secteur de La Défense et les éclairages des ponts enjambant la Seine se révélant plutôt tamisés.

Vue de Paris, Centre Georges-Pompidou
À ces classiques nous avons ajouté une visite -ou à peine plus!- par jour:
  • visite guidée à pied du quartier Le Marais où nous avons -choix plus que judicieux- posé nos pénates dans un studio minuscule, avec notre bien nommé guide M. Souliers, savant dosage de fausse modestie, d'humour pince sans rire et d'élitisme à la sauce « mais bien sûr, vous savez ça... » et « tout le monde pense que le Louvre a été un palais royal, mais ce n'est PAS un palais royal! Bon, bien sûr, Louis XIII y a vécu et Louis IV un peu, mais... »
  • Centre d'art Georges-Pompidou le samedi, pour nous laisser décontenancer ou séduire par les peintures et sculpteurs  modernes français et d'ailleurs
  • Promenade plantée et Canal Saint-Martin le dimanche, sous les arbres et au bord de l'eau
  • Et mémorable visite de l'Assemblée nationale française, fermée au public, mais dont mes collègues québécois ont réussi à m'ouvrir les portes le lundi.

Mais, je dois l'avouer, mes séances de flânage m'ont apporté presqu'autant de satisfaction que ces nobles activités.

Regarder le monde passer

Canal Saint-Martin
Le vendredi, par exemple, nous sortons petit déjeuner à 11h : malheur à nous, puisqu'il est trop tard pour le premier repas du jour, mais trop tôt pour le déjeuner du midi. Qu'à cela ne tienne, nous nous échouons sur la terrasse du café Le Progrès, dont les chaises, comme la plupart des terrasses parisiennes, sont orientées vers la rue animée, et enfilons un espresso, puis 2! Et quand midi sonne, nous sommes les premiers à nous jeter sur le menu, débutant par une bière, puis par notre repas.

Sous le soleil, les bourgeois bohèmes du Marais défilent élégamment, vêtus de leur complet-cravate ou de leurs atours de travail ou fashionistas l'air en vacances comme nous, mais à la tenue savamment étudiée, de la ganse de la sandale à la boucle de la ceinture! À nos côtés, comme d'autres de leurs compatriotes sur toutes les terrasses ou dans tous les restaurants où nous nous poserons, 2 Françaises semblent tenir la conversion de leur vie, s'écoutant à peine mettre leur tripes sur la table et décomposer avec intensité la vie décevante, difficile, faite de contraintes qu'elles semblent mener.

Quel bonheur, nous comprenons ici ce que nos voisins racontent! Nous qui sommes d'une humeur légère pouvons capter leurs confidences venant de leur fond profond, tandis que bourdonnent les moteurs des scooters et que des Renaud Clio tentent de se stationner, que le garçon nous lance un « C'est parti » et que personne, au Progrès comme ailleurs, ne s'attarde à notre accent « canadien ».

C'est la première fois que je vais à Paris et qu'on m'en parle si peu, voir « si pas », d'ailleurs, exception faite d'un designer de Hong Kong sur la coke ou je ne sais quoi rencontré dans un bar. Il nous a parlé en anglais parce qu'incapable de comprendre notre français « so harsh! » et riant dudit français. On l'a rapidement « flushé ».

La comédie humaine

Place Igor-Stravinski
Séance de flânage toute aussi agréable le samedi après-midi au terme de notre déambulation devant les Picasso, Dali, Fernand Léger, Mirò, Francis Bacon et autres œuvres spectaculaires des peintres et sculpteurs surréalistes, cubistes, fauvistes découverts ou redécouverts entre les murs de l'inédit Centre d'art Georges-Pompidou. J'ai adoré l'édifice vitré offrant de belles vues sur Paris, sa structure exposant sans gêne tuyaux de ventilation, d'eau et autres de différentes couleurs sur sa façade et sa fontaine animant de façon ludique la place Igor-Stravinsky et décorée de figures colorées d'animaux et de machines industrielles sans queue ni tête. Comme le disait avec humour mon ami JSP, « j'ai vu des affaires là... ». 

Donc, flânage rue Saint-Martin, à proximité du Centre, toujours dans le Marais, devant un pain au chocolat et aux amandes et un capuccino. Alors que se termine une manifestation de protestation contre la politique du gouvernement Sarkozy à l'égard des Roms qu'il retourne sans flafla en Roumanie, je vois passer devant moi la faune la plus variée que j'aie jamais eu la chance d'observer! 

Français de souche et d'origine étrangère, Africains, Maghrébins, Asiatiques, Indo-Pakistanais, jeunes punks ou hipsters, retraités bien mis ou hippies, touristes aux sacs bananes-bas blancs-espadrilles impeccables-leggins, bobos chics, rappeurs, rockeurs, granos... Toute la comédie humaine semble s'être donnée rendez-vous sur cette rue de boutiques de souvenirs kitchs, d'affiches de films des années 1920 à aujourd'hui et de gadgets tantôt ingénieux -porte-monnaie de plastique permettant de se baigner sans souci au Village des sports avec ses huards-, tantôt franchement amusants: toutous en forme de barbapapas, par exemple!

Ce jour-là. nous n'en finissons plus de flâner, passant de boutique en boutique, nous étendant sur le square pas trop loin bordant la Tour Saint-Jacques, contemplant la vie, tout simplement, car le Marais regorge d'animation et beaucoup de jeunes familles semblent y loger. Le soir venu, les cafés, les restos et les bars de la rue Saint-Antoine et des rues telles celles de la Vieille Temple s'emplissent systématiquement!

De la Place des Vosges au canal Saint-Martin

Place des Vosges
Flânage encore le dimanche, alors que nous renonçons à une visite de la Conciergerie et de la Sainte-Chapelle -et oui, GB et NT, nous avons fait ça-, pour nous étendre sur le gazon tout frais de la Place des Vosges à 2 pas de l'une de ses fontaines. Cette place royale aménagée pour Henri IV, mais inaugurée par Louis XIII, première place royale de Paris et cœur de la vie du Marais est tout simplement délicieuse! J'y écris mon journal et 2 ou 3 cartes postales.

Et flânage encore le long du canal Saint-Martin, belle découverte au terme de la Promenade plantée qui relie La Bastille à sa première écluse, dans lequel nous ne lançons pas de petits cailloux comme Amélie Poulain, mais que nous remontons comme bien des Parisiens assis sur ses bords, qui participent à un rallye pour l'apprivoiser ou qui se rendent au cinéma situé au bord du Bassin de la Villette dans lequel se termine le Canal. Nous flânons encore dans la librairie et boutique de DVD adjacente au cinéma et encore et encore sur la terrasse surplombant le bassin sur laquelle nous nous offrons une bonne pinte de bière!

Coup de coeur pour Le Marais

J'ai vraiment eu un coup de cœur pour le Marais, notre quartier d'adoption, que l'étroitesse de notre studio nous a incités davantage à visiter, quoiqu'il faisait un temps magnifique. Vivifiant comme quartier, avec sa faune jeune et dynamique, ses bonnes adresses -même si celles recommandées par la plus parisienne des Québécoises, mon amie SI, étaient fermées pour les vacances...-, ses spécialités juives et sa vie débordante. J'ai rarement éprouvé autant de plaisir à « regarder le monde » tout en me gavant de capuccino, définitivement la boisson du voyage dans toutes ses déclinaisons!

Même en Angleterre? Oui, même au royaume du thé, my dear!

Anecdote en terminant: j'ai commis mon seul geste violent du voyage à Paris. Après m'être étalé par terre sur le plancher de notre studio, glissant sur le plancher mouillé, j'ai fait tomber dans un excès de rage le seul rideau isolant la salle du bain de la pièce principale. Ben quoi! J'aurais pu me casser quelque chose!!

samedi 11 septembre 2010

Londres, difficile à apprivoiser

Tower Bridge
Londres ne se laisse pas apprivoiser aussi facilement que Rome, Berlin et Paris.

Prise dans son individualité, dans chacun des sites que nous visitons, dans chacun des restaurants dans lesquels nous nous sustentons, dans notre hôtel pour lequel je ne taris pas d'éloges, Londres a du charme. Mais dans son ensemble...

Qui suis-je pour écrire ceci après 4 jours d'errance londonienne, mais presque chaque immeuble, chaque site ou chaque rue de la capitale anglaise me paraît construit uniquement pour lui-même, pour le mettre en valeur au détriment de ses voisins. Autant de plantes égoïstes se disputant la rare lumière du soleil sous les cimes d'une forêt trop dense...

Bordel urbain

Prenons la City, le cœur financier et historique de Londres. Vue du sol comme du dôme de la cathédrale St-Paul, somptueuse église dans laquelle Charles et Diana ont convolé, le secteur qui a vu naître la ville a l'air d'un enchevêtrement un peu bordélique de grattes-ciels et de lieux de culte dans lequel le château de la Tour de Londres survit tant bien que mal.

On cherche en vain une avenue Unter den Linden ou un boulevard des Champs-Élysées qui mettrait un peu d'ordre dans tout ça et replacerait chacun... à sa place. Une lutte pour le soleil d'une série d'égos de verre, de béton, de marbre, de briques: voilà à quoi ressemble la City.

Des quartiers qui se tournent le dos

Mercredi matin, nous décidons de marcher jusqu'à cette fameuse City pour notre visite à la Tour de Londres. Mauvaise idée... Notre quartier (Shoreditch), l'hôte de restaurants fort appétissants, de bars et de clubs supposément "trendy", bref, l'endroit où il faut être vu, nous répète le Lonely Planet, ne possède aucun charme hors des pistes de danse. Derrière les portes, y a de quoi voir. Mais sur la rue... je préfère encore la 1re avenue de Charlesbourg.

Tour de Londres
Alors qu'on approche les "skycrappers" du quartier financier, aucun pont, aucune place, aucun aménagement quelconque ne relie Shoreditch et Spitafields, notre secteur, à la City, qui lui tourne carrément le dos. Et une fois au royaume des gens d'affaires, aucune voie ne nous montre la direction vers la Tour de Londres qui se révèle pourtant être bien plus qu'une tour: c'est un véritable château-fort, lieu des couronnements, de sépulture... et d'exécutions des monarques anglais.

Sanglantes et fascinantes histoires

Un peu désolant, cette absence de vision d'ensemble, mais qui n'enlève en rien au plaisir de nos visites. Nous passons presque 4 heures entre les remparts de la Tour de Londres, visite d'une journée -et encore, c'est presque pas assez- qui nous ouvre un livre d'histoire si peu poussiéreux fait de légendes sanglantes et de récits fascinants: celui des épouses décapitées du cruel roi Henri VIII, par exemple.

Portés par toute la théâtralité des Yeoman Warder, les Hallebardiers de Sa Majestée, ex-hauts gradés de l'armée anglaise chargés aujourd'hui de faire visiter la Tour, ces récit deviennent parfois dégoûtants lorsque notre guide-comédien nous décrit en détails l'exécution ratée d'un héritier au trône d'Angleterre décapité à 5 reprises par un bourreau alcoolique. Les remparts de la Tour, dont la forteresse initiale a été érigée par Guillaume Le Conquérant au 11e siècle, offre en plus une vue majestueuse sur le Tower Bridge, une des emblèmes de la capitale.


Le complexe réseau du Tube

Abbaye de Westminster
Au premier abord, le métro de Londres, le fameux "Tube", ne nous réconcilie pas avec la ville. Ce métro est sans doute le plus compliqué que j'aie emprunté à ce jour! Reniant tout effort de simplicité, ses quais ne sont pas identifiées par la direction -la station finale- de la ligne que nous voulons utiliser, mais par le nom de la ligne. Il faut donc constamment repérer la station vers laquelle on se dirige sur un des nombreux panneaux précédant chaque quai pour déterminer si on doit choisir la Northbound, Southbound, West or Eastbound Plateform. Faut pas être pressé...

La Nothern Line -celle, évidemment, sur laquelle se trouve la station située à proximité de notre hôtel- possède quant à elle 4 branches! Nouvelle difficulté qui s'ajoute aux mystérieuses absences des noms des stations finales. On doit penser à ne pas jeter son billet puisque sans lui, on dort dans le métro... Et, jour de notre arrivée, une station sur 3 est fermée!

Palais de Westminster (Parlement du Royaume-Uni)
Nous rageons sur l'inefficacité de ce Tube surchauffé -que ça doit être pénible le métro à Londres en janvier...- jusqu'à ce que ma mère m'apprenne qu'une grève a paralysé l'Underground londonien le jour de notre arrivée... Il faut bien être à Londres pour ne pas lire les nouvelles! Quoique celles de la BBC News étant murmurées avec un enthousiasme équivalent à celui des documentaires animaliers de Télé-Québec, on décroche rapidement... Heureusement qu'il y a de vieux épisodes de Friends à la télé le matin pour nous rappeler que celle-ci peut être divertissante!

Des visites mémorables

Je n'ai pas encore déniché de rues réellement séduisantes à Londres, vous savez, celles qui enfilent les vitrines accrocheuses, les bars, les cafés, les restaurants, les boutiques originales, qui débouchent sur des places animées, des réalisations architecturales audacieuses... Mais je me suis extasié par contre devant

  • les magnifiques mosaïques et l'incroyable dôme de la cathédrale St-Paul
  • le gigantesque mémorial à la nation que constitue le majestueux abbaye de Westminster: il faut voir son maître-autel, la lumineuse chapelle dédiée à Henri VII, les nombreux monuments et tombeaux, dont celui de la reine Elizabeth I
  • le palais de Westminster, le Parlement du Royaume-Uni construit sur le modèle d'une cathédrale gothique et dont la Chambre des lords contient le trône doré dans lequel sa majestée prononce le discours... du Trône, des vitraux et des décorations d'une richesse...
  • les pélicans se nourrissant sur l'un des rochers du lac du parc St-James, calme et réconfortant avec ses jardins à l'anglaise, ses sentiers dans lesquels s'est penché le soleil, et son voisin, le Green Park, avec ses chaises longues proposant une vue sur des arbres légèrement pourprés à l'arrivée de l'automne
  • les pelouses immenses de Hyde Park et ses allées de fleurs et de bosquets
  • les installations sans queue ni tête de la galerie d'art moderne -gratuite, il faut le dire- de la Tate Gallery. 
La Cathédrale St-Paul vue de la Tate Gallery
Et le soir venu, Londres en jette, quand même: Picadilly Circus -quoique moins vaste et éclaté que Time Square-, Trafalgar Square et sa colonne Nelson, l'abbaye et le palais de Wesminster et la tour de Londres illuminés, c'est splendide, surtout depuis un des ponts enjambant la Tamise -la Thames, en anglais.

La Londres de tous les jours

Que dire encore sur Londres? 
  • Que la foule sur les trottoirs et sur les rues me rappelle parfois Tokyo -il y a VRAIMENT du monde ici...
  • Que les Londoniens ont la gentillesse d'écrire sur les pavés, à l'intention des piétons, Look left ou Look right, quand on regarderait plutôt à droite ou à gauche avant de traverser les rues
  • Que notre hôtel, le Hoxton, m'enchante avec son petit déjeuner frugal -yogourt, jus d'orange, banane- servi chaque matin à notre porte, son café et sa cafetière disponibles dans les chambres, son hall avec fauteuils de cuir et foyer dans lequel on peut commander bières et martinis, son restaurant et sa terrasse centrale et son poste d'équipements informatiques commandité par Apple auquel j'ai pu expérimenter un iPad, wow!!
  • Que c'est un mythe d'affirmer encore qu'on mange mal, ici: les pubs se sont transformés en "gastropub", gastro pour gastronomie, pas pour maladie...
  • Que notre cuisine -nos déjeuners toasts-oeufs-bacon-saucisses-fèves au lard, notre pâté chinois, nos petits pois et nos patates bouillies- est définitivement d'inspiration british
  • Que la ville des Rolling Stones, de Blur et de Amy Winehouse voue un véritable culte à la culture: une publicité sur 2 dans le métro -et croyez-moi, nous l'avons surexploité le métro, parce qu'un peu déçus par le paysage urbain- fait l'annonce d'un spectacle, d'un opéra, d'un film, d'une exposition... ou d'un musical.
You got to pick a pocket or two

Numéro final du musical Oliver!
Je savais Londres capitale des comédies musicales et son public exigeant. Mais force est de constater qu'à proximité du bondé Leicester Square, siège des revendeurs de billets à rabais, on peut s'extasier devant toutes les catégories de musicals! Des musicals de haute réputation Phantom of the Opera, Chicago, Evita et Les Misérables au "nouveau classique" Billy Elliot en passant par Dirty Dancing (!!), Flashdance (!!!) et Legally Blonde -Oh my god...-, l'offre est large.

Inspirés par la publicité élogieuse faite par Laurent Ruqier et ses invités lors de l'émission française On n'est pas couchés, N nous dirige vers Oliver!, l'histoire du célèbre orphelin de Charles Dickens, Oliver Twist, mise en musique au début des années 1960 dans le plus pur style broadwayien. Confortablement installés sur le côté du Theatre Royal -nous avons payé nos billets moitié prix, mais voyons pourtant parfaitement la scène-, nous avons une vue imprenable sur le chef d'orchestre qui dirigera de main de maître ses musiciens campés dans la fosse. Je comprends alors ce qui manquait à Notre-Dame-de-Paris, un orchestre sur place.

Séduits par ce théâtre et ses corbeilles à l'ancienne, nous sommes prêts, quoiqu'un peu sceptiques... Nous serons soufflés dès le numéro d'ouverture par cette trentaine d'enfants vêtus de leur uniforme gris défraîchis chantant "Food, glorious food", exécutant dans une parfaite synchronicité leurs pas de danse au cœur de la misérable cuisine de leur orphelinat, tandis que défilent devant eux les plats réservés aux riches directeurs de l'établissement.

Oliver! raconte la sortie de cet orphelinat du pauvre Twist, vendu à une entreprise de pompes funèbres, puis, en fuite, tombant aux mains d'une bande de voleurs. Une cinquantaine de comédiens, de danseurs, de chanteurs rendent sur scène le Londres victorien de la 2e moitié du 19e siècle et quand je dis "rendent", c'est qu'on s'y croirait complètement!

La production avait de toute évidence les moyens de ses ambitions. Elle a engagé des artistes extrêmement talentueux, dont le chef de la bande des voleurs, Fagin -au départ joué par Rowan "Mr Bean" Atkinson, son assistante Nancy et surtout, surtout, le jeune dauphin initiant Oliver à la tire de rue. L'équipe s'est aussi fait plaisir en se payant des décors, des costumes et des accessoires tout aussi nombreux que réalistes et a pu compter sur un soutien technique sans faille.

Deux numéros mémorables nous plongent dans le Londres populaire, puis le Londres des riches de l'époque dans une enfilade de chorégraphies et de solos. Défilent tour à tour sur scène des clowns, une ballerine, un homme fort, de bruyants marchands et leurs étals, des gendarmes, une laitière, une vendeuse de roses, des enfants de bonnes familles et tout ce beau monde chantent et dansent dans un sans faute qui a soulevé le public... sans toutefois le conduire jusqu'à l'ovation. Les Londoniens sont plus réservés que les Québécois sur le "standing", mais tout aussi enthousiastes et vont même jusqu'à huer le méchant Bill!

Picadilly Circus
Nous sortons du théâtre conquis en chantant joyeusement les "Consider yourself", "Oliver" et "Who will buy". Ces chansons remplaceront-elles les vers d'oreille des Belles-Soeurs dont nous peinons à nous débarrasser? Visiter Rome, Berlin, Paris et Londres en chantant "Y ont les beaux pots, t'sais les beaux pots, en fer chromé", "Des toasts, du café, du bacon, des oeufs", "A l'ose à soir, se présenter" et "C'est B-14 qui m'manque", c'est pas chic!

vendredi 3 septembre 2010

Ich bin Berliner

Porte de Brandebourg, Berlin.

Je suis devenu un Berlinois.

Non pas à la manière dont John F. Kennedy, président américain de passage à Berlin-Ouest, le proclamait du haut du balcon de l'hôtel de ville en 1963: JFK – qui soit dit en passant, s'était plutôt exclamé, « Ich bin ein Berliner - Je suis un beignet! » à cause d'une erreur de syntaxe dans son discours- évoquait alors le symbole de résistance au communisme incarné par l'ouest de l'ancienne capitale allemande. Je suis un Berlinois = je suis un homme libre = j'appartiens au monde libre, à sa démocratie, à son capitalisme, à sa bienheureuse existence faite de toute absence d'oppression.

Et moi, pourquoi suis-je berlinois? 

Parce que j'ai définitivement adopté la capitale allemande. Capitale du pays d'Angela Merkel, de Bertold Brecht, de Beethoven et de Siemens, comme du design et de l'architecture, Berlin est une ville résolument tournée vers l'avenir, le changement, la modernité, la « contemporanéité ». Cette foi en l'avenir semble constituer une essence essentielle à son développement, celui-ci se voulant constamment ancré dans l'audace, l'originalité, l'innovation.

Le bienheureux petit déjeuner

Et je suis aussi un Berlinois parce que les Allemands vouent un véritable culte au petit déjeuner.

Château Bellevue (Palais présidentiel)
Au Baxpax Hostel, où nous avons établi nos quartiers, nous profitons pour 5,50 euros chaque matin d'un consistant déjeuner buffet à volonté, accompagné d'un café américain tout aussi à volonté et -cadeau des dieux- d'un jus d'orange!!

Pain kaiser ou sésame frais, confiture, beurre bien dodu, toasts, yogourt aux pêches ou aux cerises -bon, pas mes saveurs favorites, mais yogourt quand même-, céréales, salade de fruits, viandes froides, fromage, tomates, concombres, salade, la table est bien mise sous le bar du Cosmo Lounge, qui nous a accueilli chaque matin au son de sa musique doucement trip-hop, souvent planante, mais parfois un peu trop techno ou rock à notre goût. Comme au lendemain de notre nuit au Watergate où la même musique techno que celle sur laquelle nous avions dansé nous a tendu les bras à notre arrivée au déjeuner alors qu'un concerto pour piano de Bach aurait très bien fait l'affaire!

Dans les restaurants de Berlin, on sert régulièrement le déjeuner jusqu'à 13h- comme à notre hôtel les samedi et dimanche-, 15h, et même parfois jusqu'à 17h ou même... 24 heures par jour !! Quant au brunch du dimanche, il s'agirait d'une institution qui se prolongerait sur plusieurs heures, offrant aux convives tout le temps nécessaire pour échanger sur la semaine passée ou à venir tout en dégustant un savoureux repas.

J'adore le petit déjeuner... j'adore Berlin!!

Contraste saisissant

Place publique sur Hackescher Markt
On ne saurait imaginer contraste plus saisissant entre Rome et Berlin en cette fin du mois d'août.

Rome, désertée par ses habitants écrasés par la chaleur, vit des touristes qui la parcourent paisiblement sous le poids d'un soleil de plomb, mais bénéficiant d'un magnifique ciel bleu, se traînant sans presse d'un site touristique à l'autre.

Berlin, après avoir connu un mois de juillet exceptionnellement chaud, paraît-il -des journées de 40°C, non merci...-, vit un mois d'août plutôt frais, le mercure dépassant rarement les 19-20°C chaque jour. Un été à oublier en somme, et nous ne nous sommes malheureusement pas prélassés sur la terrasse située sur le toit du Baxpax, y buvant goûlument cocktail sur cocktail au bord de sa piscine! Les nuages, la bruine, les averses, le soleil pointant entre 2 cumulus ou au travers d'un ciel d'un menaçant gris fer ont remplacé le plein soleil et la chaleur... pour notre plus grand bonheur!

Ceci dit, nous n'avons pas baigné sous les averses chaque jour. Le soleil trouait un ciel paresseusement nuageux presque en début ou en milieu de chaque après-midi, offrant une soirée jamais totalement claire, mais souvent colorée par les rayons du soleil couchant et transpercée de quelques étoiles par-ci par là.

Tiergarten
Nous avons notamment traversé sous le soleil le parc urbain Tiergarten -chanté par Rufus Wainwright-, profitant d'une halte au bord de sa Neue See. Lac aux chaloupes rouges bordés de chaises longues joyeusement rayées, offrant de se blottir dans leurs couvertures rouges et vertes, et des tables de bois extérieures d'un café et d'un restaurant. Le vent secouait alors les arbres hauts, le soleil dorait nos pintes de bière, de la musique folk un peu nostalgique s'écoulait des haut-parleurs installés dans les arbres et nos regards se tournaient tous vers le lac pour nous gaver du soleil s'affaissant tranquillement derrière la forêt. Moment magique, comme les vacances nous en réservent souvent, autour des couples s'enlaçant ou des amis discutant sur les coussins du quai surplombant le lac, pause en fin de journée qui nous a fait dire, à N et moi: « C'est beau, une belle journée d'octobre! »

On range les babouches, on sort le foulard!

À Berlin, nous avons rangé les babouches, la casquette et les bermudas pour sortir nos jeans, nos coupe-vent, notre parapluie et nos espadrilles. Autour de nous, les Allemands portent allègrement l'écharpe. Ayant légèrement froid au cou -quoi, ça existe encore, en cette terre déréglée la notion d'avoir froid??-, je m'en procure une à rabais chez H&M, grande chaîne américaine dont les Berlinois semblent friands: peut-être parce qu'ils ont un penchant pour la tenue vestimentaire à peu de frais, sans griffe et d'une élégance misant sur l'agencement original ou l'accessoire inédit?

Sony Center
Sur les strasse -les rues- et les platz -les places publiques- triomphent aussi la canadienne, le kangourou, le blouson militaire, l'imperméable ou autre paletot que toutes ces épaules que l'on croise déclinent dans des teintes de gris et de noir. Et bien sûr règne ici le jeans dans toute sa splendeur, classique, taille basse dévoilant soigneusement le boxer, skinny ou dans une coupe que je n'ai jamais vue ailleurs, celle de la culotte de cheval en denim! On porte ici la création de Levi Strauss -un Allemand- dans des teintes de marine, de noir et de gris... et parfois dans des couleurs plus vives, bleu royal, jaune, rouge, comme cette mode qu'a tenté de nous proposer en vain Simons cet été!

Bienvenue au pays de l'Adidas Semba, de la casquette de laine et du veston de tweed! Je n'ai jamais célébré l'entrée dans l'automne avec autant de bonheur! J'ai l'impression de respirer l'air pur dans une capitale que le Lonely Planet nous décrit pourtant comme polluée et la fraîcheur ambiante me redonne de l'énergie après 5 belles journées sous un soleil parfois un peu harassant.

Du taxi à la rue

Météo contrastante, donc, style de vie et ambiance aussi!

Hachesche Höfe, labyrinthe de cours aux façades colorées.
Nous prenons rapidement le pouls de cette différence en sautant dans un taxi à notre arrivée vendredi soir à l'aéroport de Schönefeld. C'est un chauffeur bien plus calme et concentré qui nous conduit sans manœuvres hasardeuses à notre hôtel, situé dans le quartier de Mitte-Scheunenvirtel, l'ex-quartier juif de Berlin.

Tout le contraire de la conduite émotive italienne, qui nous incitait souvent à nous accrocher à la porte arrière du véhicule ou à simplement détourner le regard de la route. « Ça pas de bon sens... », ne pouvait s'empêcher de constater la Québécoise nous accompagnant dans le taxi nous reconduisant de l'aéoport de Fiuminicio à la Penzione Panda, à Rome.

Le chauffeur qui nous a cueilli sur la Via della Crocce, rue de notre hôtel, pour nous déposer à l'aéroport Ciampino s'est quant à lui successivement permis de ralentir pour lancer de jolis mots doux à une belle longeant le trottoir, pour ensuite engueuler un chauffeur qu'il venait de couper avant de s'engager à -très- vive allure sur l'autoroute menant à Ciampino! Le tout après quelques minutes de conduites à la Schumacher entre 2 ronds-points du centre-ville.

Berlin est-elle plus grise que Rome?

Tour de télévision d'Alexanderplatz
On y trouve en fait une variété de façades, plus diversifiées qu'au cœur de la ville de Berlusconi, certaines pastel comme dans la capitale italienne, jaune, saumon, rosé, d'autres plus sobres, blanches, anthracite, ivoire, toutes s'étirant sur quelques étages et affichant une apparente rectangularité, quoique une vue de Berlin du haut de la tour de radio d'Alexanderplatz nous a révélé une cité plate construite en blocs triangulaires ou circulaires ou carrés, bref, de façon parfois chaotique, comme Rome et Paris.

C'est toutefois le culte du design, de l'art contemporain et d'une décoration tantôt épurée, tantôt recherchée, qui me surprend et m'emballe dès notre première soirée, faisant toute la différence avec Rome, véritable musée antique en plein air un peu figé dans le temps. Chaque restaurant, chaque bar, chaque café de Berlin semble s'être donné pour mission de créer son propre style, sa propre ambiance, de se distinguer de ses voisins pour nous convier autour d'une bière ou d'un repas tantôt dans une antre chaleureuse, tantôt dans un bar à vin épuré, autour d'une bougie ou sous des abats-jours plus modernes ingénieusement décorés.

Des terrasses stylisées

Cette recherche de style transparaît notamment dans l'aménagement des terrasses dont sont dotés presque tous les établissements et qu'occupent bruyamment les Berlinois même en ces soirées de 15 à 20 degrés ou en ces journées plus fraîches parfois dépourvues de soleil.

Divans coussinés de blanc, de noir ou de rose des lounges, statues aux bras déployés d'un établissement indien duquel s'éparpillent des projecteurs rouges et jaunes, chaises de plastique à la IKEA, chaises hamac, fauteuils en rotin, chaises tissées, lampions rouges religieux ou ampoules rouges, jaunes, oranges, bleues et vertes suspendues sobrement à un fil cerclant la terrasse, large parasol carré, palmiers ou plantes en pots, fines lumières blanches de Noël, mobiliers de bois rappelant le style du magasin Mà à Québec: on trouve de tout sur ces terrasses franchement invitantes, l'une d'elle, appartenant à un fleuriste, proposant même un savant entrelacs de tables, de fleurs fraîches et de plantes en pot! Tout ou presque se déguste sur ces terrasses, d'un cappuccino préparé avec soin à un café Starbuck en passant par un snack vite fait, un souper s'étirant sous les lampes ballons blanches ou une bière qu'on dépose sur une nappe à carreaux.

Édifice de la DZ Bank, conception de l'architecte Frank Gehry
À Berlin, donc, l'originalité se manifeste jusque dans les terrasses, qu'on aperçoit entre les vitrines de magasins de meubles aux lignes recherchés ou de boutiques de vêtements délicatement fripés, suspendus, agencés dans des décors variés, dont l'un de supermarché, de galeries d'art contemporain affichant leurs toiles bariolées ou leurs sculptures improbables sur les conventionnels murs blancs ou entre les salons d'exposition des voitures Bugati, Fiat ou Volkswagen qu'on expose comme des produits de beauté ou des fringues stylisées.

Et il n'y a pas que les vitrines, autant d'œuvres d'art, qui soient reines de la nuit puisque l'Oranienaburger Strasse, la grande avenue située à proximité de notre hôtel, fait également la part belle aux prostituées! Elles sont grandes – une chose d'ailleurs à dire sur les Allemands: ils sont VRAIMENT grands et il n'est pas rare de se faire regarder de haut par une géante de 6 pieds 3 ou un grand sec blond repoussant les 6 pieds 5-, bottées jusqu'aux genoux, minces et portent fièrement la perruque coupée au carré mauve ou blanche. De belles filles qui nous abordent avec leur « Allô » -surprise, la salutation allemande se prononce exactement comme en français-, nous déclinant sans doute ensuite une indécente proposition -qu'on repousse évidemment... Ça me désole un peu en fait de voir ces jeunes filles à la rue...

J'ai rarement vu des prostituées solliciter aussi ouvertement des clients sur une grande artère, comme si des putes défilaient impunément sur la Grande Allée. Je dois le dire, elles me rendent un peu mal à l'aise, ces travailleuses du sexe.

Autre différence frappante entre Rome et Berlin? La langue!

Coupole de verre du Reichstag, le Parlement fédéral allemand
L'italien est une langue chantée, on se repose longuement sur une syllabe avant de jeter les suivantes en l'air, avec force voyelles comme les o et les i. L'allemand est plus articulé, plus posé, mais me procure un sérieux casse-tête. Tandis que N, doué pour les langues, renoue sans peine avec ses notions de la langue de Goethe apprise au Cégep, me disant, « ah, ça, ça veut dire ceci », je m'embrouille un peu dans la prononciation. C'est que z se prononce comme s, s comme ch, ch comme h... J'exagère un peu, mais l'allemand, qu'on réussit un peu à lire en raison de sa ressemblance avec l'anglais et le français, dépayse quand même! Quoiqu'on s'excuse ici en disant « Sorry... ».

Une bonne grosse cuisine d'hiver

Et la cuisine, outre le petit déjeuner?

Bye bye le régime méditerranéen fait de pastas, de gelati et d'huile d'olive, bonsoir la bonne grosse cuisine d'hiver confort food! La bouffe allemande, délicieuse, pèse lourd sur l'estomac avec ses vurst -saucisses- baignant dans une sauce au curry ou glissées dans un pain à la moutarde, servies avec choux mariné et pommes de terre bouillies. Cette cuisine, servie dans des portions raisonnables, fait la part belle à la viande -veau, agneau, porc, boeuf...-, aux patates -maman, tu serais enchantée!-, aux soupes et aux légumes d'hiver et pour digérer entre 2 repas de cette nourriture jamais trop grasse tout de même, un dönner, croisement entre le chiabatta et le shick taouk introduit à Berlin par l'importante communauté turque.

Surprenant: on mange -et on vit- pour à peu près rien, ici, et on nous sert de délicieux repas soupe-plat-principal-dessert-vin-eau-café pour un prix aussi bas que 21 euros. Je suis définitivement un Berlinois.

Pour cette propension au bien manger pas cher, à tout ce que je viens de vous écrire, mais aussi pour cette métropole culturelle qu'est la capitale, forte de ses 400 galeries d'art, de ses 3 opéras, de son orchestre philarmonique réputé, de ses 47 salles de théâtre, de ses 2000 groupes de musique, de ses 700 créateurs de mode et de sa Berlinale, son festival de cinéma qui se classe dans le top 5 des manifestations mondiales du 7e art avec Cannes, Venise et Toronto. De plus, le cycliste en moi constate qu'on roule abondamment en vélo, à Berlin, on chevauche la monture de Lance Armstrong en complet, en tailleur ou en tenue décontractée sur une des nombreuses pistes cyclables qui longent les avenues fréquentées comme les plus tranquilles. En somme, facile de se rendre travailler à vélo, d'autant plus qu'un service de prêt de bicyclettes -moins flamboyant que les bixis montréalais quand même!- y est instauré.

Monument aux victimes de l'Holocauste
Seule nuisance omniprésente: non, pas les grandes chaînes américaines -bien qu'on croise de temps en temps Subway, Dunkin Donuts et toute une pléiade de Starbucks, dont je suis fan je l'avoue, mais plutôt les graffitis. Des graffitis loin d'être artistiques couvrent le moindre mur d'un squat abandonné, mais aussi plusieurs façades tout à fait propres. Aucun lieu ne semble repousser les bombes aérosol des grafiteurs qu'on ne peut qualifier ici d'artistes de la rue et il a fallu penser à recouvrir les stèles de béton du Monument aux victimes de l'holocauste d'un enduit spécial pour les protéger des inscriptions spontanées.

Quoiqu'il en soit, cette épidémie urbaine ne jette en rien un voile sur le plaisir que j'ai eu à parcourir Berlin, ville épicurienne qui, paraît-il, ne se refuse aucun plaisir, sexe, alcool, drogue, et dans laquelle on boit sans problème dans le métro et sur la rue! On commence à clubber vers minuit, les clubs sont ouverts toute la nuit et parfois jusque tard l'après-midi dans le lendemain et prendre le métro à 3h à Berlin constitue toute une expérience, puisqu'on y côtoie autant de gens -des fêtards la plupart- qu'à Montréal à 22h! Dans la file d'attente du club Watergate, des Allemands nous ont même offert une Beck du « 6 packs » qu'ils tenaient à la main! Wow.

J'aurais aimé découvrir davantage Berlin et nous aurions pu y passer encore des jours sans nous lasser. Mais je suis définitivement devenu un Berlinois.