jeudi 15 juillet 2010

Le son (tellement) estival de The Cat Empire

Il y a 2 semaines, je ne connaissais The Cat Empire que de nom, incapable d'identifier le style musical de ce groupe australien... dont je ne pouvais d'ailleurs pas nommer le pays d'origine!

Surprise: les Chats d'Océanie peuvent compter sur un public de fans déchaînés à Québec, qui ne s'est pas gêné pour manifester sa joie débordante lors d'une des belles soirées du Festival d'été de Québec 2010: spectateurs fébriles sautant, bondissant et tapant généreusement des mains au moindre signal et dès les premières notes, body surfant même, communion parfaite au son ska, reggae, caraïbéen, acid jazz, funk et un brin rock d'un groupe qu'on croirait sorti d'une polyvalente tellement certains des membres ont à peine la barbe au menton!

J'ai beaucoup apprécié
  • la variété des instruments sur scène et le mélange réussi des cuivres avec la basse, le synthétiseur, la batterie, les percussions et les "scratchs" d'un DJ
  • la performance sans faute du chanteur trompettiste à la puissante voix et au registre étendu: il faut du souffle pour se lancer dans les aigus puis "trompetter" juste après!
  • la bonne humeur d'un groupe qui ne s'est pas gêné pour multiplier les interventions en français.
Oui ça, j'aime ça!

La musique de The Cat Empire est faite pour l'été, transportant ce je ne sais quoi de chaleur saline, de sensualité débordante, de noix de coco et de Sangria. À écouter lors d'un party entre amis sur une terrasse, tant pour soutenir les conversations animées que les confidences murmurées...

Pourquoi Arcade Fire m'a laissé de glace

Mardi, je me présentais sur Facebook comme le seul être humain que la prestation de Arcade Fire sur les Plaines d'Abraham lundi soir dernier avait laissé plutôt indifférent. Le show du groupe de rock indépendant montréalais s'annonçait pourtant comme mon "highlight" du Festival d'été de Québec, moi qui apprécie leur musique et qui me voyait déjà bondir sur les fameux "Ouououououou" de Neighborhood # 1 (Tunnels).

J'ai compris ma déception en comparant la prestation à celle du chanteur québécois Yann Perreau vu dimanche au FEQ.

J'aime les shows dans lesquels les artistes revisitent leurs chansons, étirent leurs pièces, les enrichissent de nouveaux arrangements ou d'instruments inédits. Arcade Fire, avec une énergie endiablée qu'il faut souligner, a plutôt réinterprété tels quels les extraits de ses 2 albums, nous offrant quand même de prometteuses nouvelles chanson.

De plus, mes meilleurs souvenirs du Festival -Indochine l'an dernier, Zebda il y a de cela plus de 10 ans, Stefie Shock, les Rita Mitsouko...- mettent en scène des chanteurs ou des groupes extrêmement extravertis, qui communiquent beaucoup avec le public, se déhanchent jusqu'à suer toute l'eau de leurs corps et offrent une personnalité chaleureuse. Win Butler, le chanteur principal d'Arcade Fire, vit plutôt ses émotions "par en-dedans". Peu d'excès, sinon un total investissement dans sa musique.

Devant une foule extrêmement homogène de 18-35 portant t-shirt de grandes marques, espadrilles hip, bermudas aux genoux et cheveux soignés, bobo chic ou grano étudié, comme l'ont si bien noté N et GB, Win Butler, Régine Chassagne et leur bande ont offert un spectacle solide, illuminé par de magnifiques projections vidéo sur grand écran. L'ordre des pièces était soigneusement choisi et le public, enthousiaste... sauf moi!

dimanche 11 juillet 2010

Yann Perreau : bonheur sous le soleil

J'avais prévu me poser peinard sur l'escalier de Place d'Youville vers 18 h, pour écouter sans énergie le "show" de Yann Perreau... Un sourire accroché aux lèvres du début à la fin de son tour de chant, une joie profonde d'habiter une scène éclairée avec naturel par un soleil descendant, de la grande classe et une énergie digne d'une armée de ventilateurs ont eu raison de moi: Yann Perreau m'a fait danser à 30 degrés.

Premier coup de coeur du Festival d'été pour un artiste à la fois gentleman et chef d'orchestre.

Gentleman et chef d'orchestre

Perreau est apparu en complet, débardeur, cravate et chemise blanche sur scène, geste extrêmement courageux par temps de canicule persistante! Il venait de gagner mon admiration... jusqu'à que cette bombe atomique se mette à éclater sur scène et me conquiert sans efforts!

Twists, jeux de bassin, mouvements planants, rock'n'roll, danse latine, l'interprète de Beau comme on s'aime n'arrête pas de danser sur scène... sauf pour se permettre quelques poignées de mains à un des plus beaux publics du festival, une foule de 18-55 ans communiant sans agressivité, mais avec beaucoup de bonheur à un répertoire rock parfois complètement transformé.

Chef d'orchestre car, même en test de son, Perreau semble maître à bord et dirige gentiment mais fermement une équipe de musiciens tout aussi classe et défoncés que lui. Ça donne


  •  les notes de Billy Jean pour rendre hommage à Michael Jackson en début de Grande brune
  • une version "cow-boy" de La vie n'est pas qu'une salope
  • une prestation émouvante de Je marche à toi de Gaston Miron
  • une pièce traduite des Doors et une section de cuivres pour donner du tonus et un air d'été à la troupe de 4 musiciens sur le party. 
Sans compter la beauté des textes des pièces du plus récent album de Perreau, qui se sont laissés savourés par un son impeccable.

Les 2 dernières pièces du spectacle, La machine à danser de la Compagnie Créole, interprétée en duo avec une talentueuse beauté du nom de Mademoiselle Fizz, et Beau comme on s'aime revisitée en compagnie du groupe rap de Québec CEA ont définitivement soulevé un public... heureux, on y revient toujours!

Un show comme on en voudrait tellement: un artiste charismatique passionné par son métier et capable de susciter l'enthousiasme, des chansons revisitées, et beaucoup beaucoup de bonheur.

J'oubliais... Perreau soutenait l'Espagne en finale du Mondial de soccer 2010. Comme son équipe favorite, il s'est donné à fond sur le terrain, ne ratant pas une chance de compter... marquant en fait à beaucoup plus d'une reprise!

Mon festival est bel et bien lancé: rendez-vous lundi soir pour Arcade Fire...