9 juillet… Québec vogue déjà sur l’océan de sa 401e année d’existence, à l’image du voilier Le Belem venu de France lui rendre hommage à l’occasion de son anniversaire… et dont j’ai constaté l’absence avec déception hier dans le Port. Un ami exceptionnel venu pour la fête… mais disposant de peu de temps pour s’éterniser! Quoiqu’il accostera de nouveau chez nous dans quelques jours, paraît-il.
Il y avait tant à voir et à faire à Québec ces derniers jours que j’ai manqué la visite du trois-mâts Le Belem. Abondants, les activités et les cadeaux dévoilés à l’occasion du 400e anniversaire de la capitale laisseront en souvenir leur présence tangible ou leur beauté éphémère, à commencer par Le moulin à images de Robert Lepage, à voir chaque soir à 22 h d’ici le 24 août sur les silos de la Bungee dans le Bassin Louise, « parcours dans le temps » dont Johanne soulignait toute l’originalité dans son commentaire.
Plus qu’une projection en plein air
L’un des plus célèbres créateurs de Québec signait il y a quelques années une exposition intitulée « Métissage » au Musée de la civilisation de sa ville. Avec son Moulin, il fait de nouveau œuvre de ce métissage qu’il chérit tant : mariant le statique des silos au mouvement de la vidéo et du multimédia, le Moulin à images se veut plus qu’une simple projection en plein air. Les images projetées sont animées, exploitant la forme de chacun des silos, ceux-ci devenant tantôt cigarettes, tantôt éprouvettes, tantôt reliures de volumes sur étagère de bibliothèque, évoquant en peu de mots et sur une trame musicale le passé de Québec. Découpé selon une structure faisant appel aux éléments de la nature : feu, air, eau, etc., ce condensé d’histoire est constitué de pages attendues –le Carnaval, la rivalité Canadiens-Nordiques, le savoir diffusé par l’Université Laval- et de chapitres inédits, à commencer par l’origine de la peinture Sico…
Pas facile d’assister à la projection du Moulin ces jours-ci alors que les soirées deviennent de plus en plus douces et clémentes et que la rumeur populaire vante le caractère d’exception de l’œuvre et l’impressionnante machine technologique l’appuyant. Approchez des quais vers 21h au plus tard pour bénéficier d’un siège de choix, ou magasinez-le encore plus tôt sur la rue des Remparts surplombant les silos. Une œuvre qu’on souhaite voir habiter de nouveau le port au cours des quatre cent prochaines années!
Le bistro SAQ : un voyage vers La Rochelle
Les silos de la Bungee se sont transformés dans mon esprit en œuvre d’art, que j’admire en buvant des bouteilles de blanc ou de rosé depuis le bistro SAQ de l’Espace 400e (ouvert chaque jour entre 12h et 23h), situé lui aussi dans le Bassin Louise.. Avec un peu d’imagination, je me transporte dans le port de La Rochelle, avec ses mats saluant les tours de pierre coiffant la marina, et je déguste encore le vin et la pizza napolitaine savourés en mai 1998 lors de mon bref séjour dans la ville des Francofolies françaises avec EL. Je découvre que ces silos nous sourient d’un peu partout, et même depuis la piste cyclable du Corridor des anses, qui longe le fleuve sur la côte de Lévis.
Foin de mer et œuvres d’art
Face à cette piste qui attirait toute l’attention sur les bords du Saint-Laurent, là où le « fleuve aux grandes eaux rétrécit », la nargue désormais l’un des legs les plus inspirés du 400e anniversaire de Québec, la promenade Samuel-de-Champlain! Lieu propice à la détente, au pique-nique ou au sport -vélo, marche, patins à roues alignées-, la promenade constitue également l’aboutissement d’un projet architectural et artistique : entre le foin de mer et la piste cyclable, on croise des œuvres d’art qui, loin de jurer dans le paysage, s’y fondent et l’embellissent, du mobilier urbain au design recherché, la station des brumes, celle des fontaines, un mur sculpté offrant au regard attentif et seulement si l’ombre se point un portrait de ce qu’était la zone aménagée par la Commission de la capitale nationale au temps des chantiers navals, frontière économique entre le Saint-Laurent et la ville.
Le fleuve désormais s’échoue à quelques foulées du promeneur et c’est magnifique à observer. Magnifique aussi la vue qu’offre la promenade sur le pont de Québec, dont l’histoire lourde en pertes humaines est racontée sur chacun des paliers de la tour de la station des cageux, située tout à bout, à l’est de la promenade.
Beauté dans le ciel et sur l’eau
Le fleuve était également la vedette, le jour de l’anniversaire de Québec, le 3 juillet, du plus important spectacle pyrotechnique jamais créé au Canada! Pendant une demi-heure, les artificiers engagés par la Société du 400e ont en effet impressionné les milliers de personnes rassemblées de chaque côté des rives pour admirer tant les motifs inédits illuminant à la fois le ciel et l’eau et leur caractère grandiose que les prouesses techniques du spectacle : comment autant de feux d’artifices peuvent éclater en même temps de façon si précise pour esquisser des formes aussi belles, émerveillant même les plus blasés? À la fête du Canada comme à celle de Québec, j’ai constaté avec plaisir qu’un feu d’artifices rallie toujours une foule, interpellant la capacité qu’a chacun de s’émerveiller devant la beauté savamment mise en scène.
J’ai manqué l’autre mise en scène tant attendue des 3, 4 et 5 juillet, celle du spectacle Rencontre aussi orchestré par la Société du 400e et mettant en vedette une pléiade d’artistes venus chanter Québec à quelques pas de la fontaine de Tourny. Celle-ci était enveloppée pour l’occasion d’un dôme géodésique, terrain de jeux pour acrobates et artistes de cirque. Difficile sur place, cependant, d’obtenir une vision complète du spectacle, se déroulant sur deux scènes : la télévision en présentait peut-être une vue plus exhaustive.
De Van Halen à Mes aïeux
En même temps que Québec soufflait ses 400 bougies, le Festival d’été de Québec amorçait sa 41e édition, avec les rockeurs de Van Halen, dont la qualité de la voix du chanteur David Lee Roth est inversement proportionnelle à son étonnante souplesse physique! N et moi, en quittant la scène des Plaines pour celle du Pigeonnier, avons eu la même réaction : nous aurions plutôt dû tenter de dénicher une place pour la prestation du groupe hip hop français IAM, qui faisait trembler ce soir-là, avec salutations dans notre langue au moins, le parc de la Francophonie.
Nous avons depuis assisté au spectacle endiablé de Mes Aïeux, qui, plus que les sympathiques membres du groupe punk-rock Simple Plan le soir de la Fête du Canada sur la même scène, s’était davantage préparé à adresser au public hétérogène un message articulé sur le 400e anniversaire de sa ville : ce sont les 400 ans de la présence française en Amérique qu’on célèbre, a rappelé amicalement mais fermement le chanteur du groupe, Stéphane Archambault, pas les 400 ans du Canada, fondé en 1867, et qu’on se fera un plaisir de fêter en 2267!
Il y avait tant à voir et à faire à Québec ces derniers jours que j’ai manqué la visite du trois-mâts Le Belem. Abondants, les activités et les cadeaux dévoilés à l’occasion du 400e anniversaire de la capitale laisseront en souvenir leur présence tangible ou leur beauté éphémère, à commencer par Le moulin à images de Robert Lepage, à voir chaque soir à 22 h d’ici le 24 août sur les silos de la Bungee dans le Bassin Louise, « parcours dans le temps » dont Johanne soulignait toute l’originalité dans son commentaire.
Plus qu’une projection en plein air
L’un des plus célèbres créateurs de Québec signait il y a quelques années une exposition intitulée « Métissage » au Musée de la civilisation de sa ville. Avec son Moulin, il fait de nouveau œuvre de ce métissage qu’il chérit tant : mariant le statique des silos au mouvement de la vidéo et du multimédia, le Moulin à images se veut plus qu’une simple projection en plein air. Les images projetées sont animées, exploitant la forme de chacun des silos, ceux-ci devenant tantôt cigarettes, tantôt éprouvettes, tantôt reliures de volumes sur étagère de bibliothèque, évoquant en peu de mots et sur une trame musicale le passé de Québec. Découpé selon une structure faisant appel aux éléments de la nature : feu, air, eau, etc., ce condensé d’histoire est constitué de pages attendues –le Carnaval, la rivalité Canadiens-Nordiques, le savoir diffusé par l’Université Laval- et de chapitres inédits, à commencer par l’origine de la peinture Sico…
Pas facile d’assister à la projection du Moulin ces jours-ci alors que les soirées deviennent de plus en plus douces et clémentes et que la rumeur populaire vante le caractère d’exception de l’œuvre et l’impressionnante machine technologique l’appuyant. Approchez des quais vers 21h au plus tard pour bénéficier d’un siège de choix, ou magasinez-le encore plus tôt sur la rue des Remparts surplombant les silos. Une œuvre qu’on souhaite voir habiter de nouveau le port au cours des quatre cent prochaines années!
Le bistro SAQ : un voyage vers La Rochelle
Les silos de la Bungee se sont transformés dans mon esprit en œuvre d’art, que j’admire en buvant des bouteilles de blanc ou de rosé depuis le bistro SAQ de l’Espace 400e (ouvert chaque jour entre 12h et 23h), situé lui aussi dans le Bassin Louise.. Avec un peu d’imagination, je me transporte dans le port de La Rochelle, avec ses mats saluant les tours de pierre coiffant la marina, et je déguste encore le vin et la pizza napolitaine savourés en mai 1998 lors de mon bref séjour dans la ville des Francofolies françaises avec EL. Je découvre que ces silos nous sourient d’un peu partout, et même depuis la piste cyclable du Corridor des anses, qui longe le fleuve sur la côte de Lévis.
Foin de mer et œuvres d’art
Face à cette piste qui attirait toute l’attention sur les bords du Saint-Laurent, là où le « fleuve aux grandes eaux rétrécit », la nargue désormais l’un des legs les plus inspirés du 400e anniversaire de Québec, la promenade Samuel-de-Champlain! Lieu propice à la détente, au pique-nique ou au sport -vélo, marche, patins à roues alignées-, la promenade constitue également l’aboutissement d’un projet architectural et artistique : entre le foin de mer et la piste cyclable, on croise des œuvres d’art qui, loin de jurer dans le paysage, s’y fondent et l’embellissent, du mobilier urbain au design recherché, la station des brumes, celle des fontaines, un mur sculpté offrant au regard attentif et seulement si l’ombre se point un portrait de ce qu’était la zone aménagée par la Commission de la capitale nationale au temps des chantiers navals, frontière économique entre le Saint-Laurent et la ville.
Le fleuve désormais s’échoue à quelques foulées du promeneur et c’est magnifique à observer. Magnifique aussi la vue qu’offre la promenade sur le pont de Québec, dont l’histoire lourde en pertes humaines est racontée sur chacun des paliers de la tour de la station des cageux, située tout à bout, à l’est de la promenade.
Beauté dans le ciel et sur l’eau
Le fleuve était également la vedette, le jour de l’anniversaire de Québec, le 3 juillet, du plus important spectacle pyrotechnique jamais créé au Canada! Pendant une demi-heure, les artificiers engagés par la Société du 400e ont en effet impressionné les milliers de personnes rassemblées de chaque côté des rives pour admirer tant les motifs inédits illuminant à la fois le ciel et l’eau et leur caractère grandiose que les prouesses techniques du spectacle : comment autant de feux d’artifices peuvent éclater en même temps de façon si précise pour esquisser des formes aussi belles, émerveillant même les plus blasés? À la fête du Canada comme à celle de Québec, j’ai constaté avec plaisir qu’un feu d’artifices rallie toujours une foule, interpellant la capacité qu’a chacun de s’émerveiller devant la beauté savamment mise en scène.
J’ai manqué l’autre mise en scène tant attendue des 3, 4 et 5 juillet, celle du spectacle Rencontre aussi orchestré par la Société du 400e et mettant en vedette une pléiade d’artistes venus chanter Québec à quelques pas de la fontaine de Tourny. Celle-ci était enveloppée pour l’occasion d’un dôme géodésique, terrain de jeux pour acrobates et artistes de cirque. Difficile sur place, cependant, d’obtenir une vision complète du spectacle, se déroulant sur deux scènes : la télévision en présentait peut-être une vue plus exhaustive.
De Van Halen à Mes aïeux
En même temps que Québec soufflait ses 400 bougies, le Festival d’été de Québec amorçait sa 41e édition, avec les rockeurs de Van Halen, dont la qualité de la voix du chanteur David Lee Roth est inversement proportionnelle à son étonnante souplesse physique! N et moi, en quittant la scène des Plaines pour celle du Pigeonnier, avons eu la même réaction : nous aurions plutôt dû tenter de dénicher une place pour la prestation du groupe hip hop français IAM, qui faisait trembler ce soir-là, avec salutations dans notre langue au moins, le parc de la Francophonie.
Nous avons depuis assisté au spectacle endiablé de Mes Aïeux, qui, plus que les sympathiques membres du groupe punk-rock Simple Plan le soir de la Fête du Canada sur la même scène, s’était davantage préparé à adresser au public hétérogène un message articulé sur le 400e anniversaire de sa ville : ce sont les 400 ans de la présence française en Amérique qu’on célèbre, a rappelé amicalement mais fermement le chanteur du groupe, Stéphane Archambault, pas les 400 ans du Canada, fondé en 1867, et qu’on se fera un plaisir de fêter en 2267!
« Mes Aïeux, c’était la seule vraie occasion du Festival d’été de célébrer entre
générations nos racines culturelles et les Québécois n’ont pas manqué le
rendez-vous, a écrit avec justesse la journaliste du Soleil,
Enchaînant succès interprétés avec énergie par les musiciens expérimentés du groupe et nouvelles pièces tout aussi entraînantes, les membres de Mes aïeux n’ont jamais abandonné la foule qu’ils ont constamment interpelée. Un spectacle « pensé » et rempli d’attentions pour Québec.
Des « gospelers » énergiques
Qu’ai-je découvert au festival sinon? Si j’ai abandonné The Wailers, l’ex-groupe du chanteur reggea Bob Marley lundi soir à la Place d’Youville, fatigué de me tenir debout une troisième soirée de suite, j’ai été enchanté par la prestation des Blind Boys of Alabama, un groupe de chanteurs gospel aveugles… mais pas dépourvu d’énergie et de volonté!
Chantant à merveille de leur voix puissante, un peu rauque et rocailleuse, comme on imagine le sud des États-Unis, les chanteurs, peu habiles pour la danse, n’ont pourtant pas cessé de se déhancher… à leur façon! Rotations du tronc, mouvements de bassins à contrecourant du rythme, coups de pied évoquant la crise d’épilepsie, on ne pouvait que sourire à les voir ainsi s’agiter! Et le leader du groupe, stoïque dans les premiers moments du spectacle, nous a gâtés d’un long bain de foule au cours duquel, tout en poursuivant son chant, il serrait les mains des spectateurs se massant autour de lui pour son plus grand bonheur. Les Blind Boys, qui n’aiment pas « les foules conservatrices », en ont eu pour leur argent avec un public franchement de bonne humeur et séduit par leur énergie et leur détermination.
Voilà… la pluie tombe ce matin pour la première fois depuis une semaine, j’espère qu’elle se calmera un peu pour Dumas ce soir. Cet après-midi, nous visiterons l’exposition Passagers à l’Espace 400e, pour laquelle j’ai peu d’attente en fait…
Ces averses m’auront au moins permis de prendre le temps de vous écrire!
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