lundi 20 avril 2009

J'ai reçu la tague...


... de mon amie Sophie Imbeault, blogueuse émérite, qui, depuis son carnet septentrional, me soumet ce questionnaire à relais sur la littérature! Merci Sophie de m'obliger à jouer du clavier en ces temps de flegme écrivaine... n'avais-tu pas écrit un billet sur le sujet, d'ailleurs?


1. Plutôt corne ou marque-page ?


Marque-page, dont plusieurs ont survécu à plusieurs déménagements, particulièrement ces signets illustrés des Publications du Québec dérobés à la Libraire L'Alphabet de Rimouski...


Parlant de corne, souvenir de N., qui, au tout début de nos fréquentations, m'emprunte un de mes meilleurs souvenirs de lecture, le premier tome de Harry Potter, qu'il lit tellement comme s'il était sien qu'il en "cornette" sans gêne les pages! On ne se fâche pas, dans les premiers temps... mais j'ai quand même reçu en cadeau un nouveau tome de Harry Potter à l'école des sorciers!


2. Un livre en cadeau ?


Je m'en achète souvent moi-même, grâce aux Bonidollars de ma carte Visa! Peu romantique... mais efficace pour garnir une bibliothèque.


J'oublie qu'un gigantesque cadeau livresque a meublé mon automne: les 3 tomes de la série Millénium, offerts par GB, DB et ML. Moi, c'est le 2e que j'ai préféré, pour l'intrigue et la sinistre histoire de Lisbeth Salander.

3. Lis-tu dans ton bain?


Désolé, je prends seulement des douches...


4. As-tu déjà pensé à écrire un livre?


Je vous ai déjà parlé de mon premier roman, Meurtre à Thetford Mines, écrit en 6e année ou quelque part par là... Du grand polar... à la Dallas!


5. Que penses-tu des séries de plusieurs tomes?


J'adore!!!


De telles séries comptent parmi mes meilleurs souvenirs de lecture:
  • des romans noirs: la saga des Malaussène de Daniel Pennac
  • une sage historique: les Rois maudits de Maurice Druon
  • du fantastique pour jeunes... adultes: la série Harry Potter pour le raffinement de l'intrigue.
J'en cherche une nouvelle avidement, d'ailleurs. Des suggestions? Sophie, pas les Rougon-Macquart de Zola, s'il-te-plaît, je n'ai pas franchi le premier chapitre de La bête humaine!


6. As-tu un livre culte ?


Pas vraiment, seulement des lectures qui m'ont vraiment passionné et dont j'amplifie le souvenir d'année en année! L'agenda Icare de Robert Ludlum, des aventures d'Arsène Lupin, les romans d'Agatha Christie sans Hercule Poirot ni Miss Marple - Les sept cadrans ou Rendez-vous à Bagdad, par exemple-, Debout les morts de Fred Vargas, un autre polar...


7. Aimes-tu relire?


Non! Trop de choses à lire pour perdre du temps à relire.


8. Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimés?


Je suis plutôt du genre timide... je ne saurais trop quoi leur dire.


9. Aimes-tu parler de tes lectures ?


Oui, car j'aime entendre les gens parler à leur tour de ce qu'ils lisent!


10. Comment choisis-tu tes livres ?


Des suggestions d'amis ou de parents, des références glanées dans les journaux ou à la radio...


11. Une lecture inavouable?


Les grands titres du Sept Jours ou de La Semaine juste avant de passer à la caisse de l'épicerie...


12. Des endroits préférés pour lire?


Couché sur le divan de mon salon ou enfoui sous les couvertures dans mon lit.


13. Un livre idéal pour toi serait ?


C'est cliché mais il s'appuie sur une combinaison rarement satisfaite, une intrigue captivante et originale et des personnages forts auxquels on s'attache.


14. Lire par-dessus l’épaule ?


Pas lire mais tenter de savoir ce que les gens lisent quand je croise quelqu'un qui bouquine, oui!


15. Télé, jeux vidéos ou livre ?


Surtout pas jeux vidéos, un peu télé... mais définitivement livre... et journal... imprimé! Je suis un dinosaure, n'est-ce pas?



16. Lire et manger ?


Non, mais lire et prendre un café avant de déjeuner le samedi matin, sur la terrasse l'été, quel plaisir!


17. Lecture en musique, en silence, peu importe ?


Tel un accord mets-vin réussi, la musique peut ajouter à l'histoire en l'inscrivant dans une ambiance particulière! Mais je lis généralement sans musique...


18. Lire un livre électronique ?


Il faudra bien que j'explore cette techologie... mais lire à l'écran, ça ne me branche pas tellement! Déjà que je m'y emploie 5 jours par semaine...


19. Le livre vous tombe des mains : aller jusqu’au bout ou pas ?


De plus en plus, je renonce. On a plus le sens du temps qui passe en vieillissant!


20. Qu’arrive t-il à la page 100?


L'intrigue décolle enfin, comme dans les Pilliers de la terre de Ken Follett!


21. Un livre que tu donnerais à ton pire ennemi?


Les écoles historiques...



À l'inverse de Sophie, je manque dans mon réseau de blogueurs à qui transmettre la tague, mais si l'exercice vous intéresse, répondez au questionnaire -en tout ou en partie- en commentaire, je suis bien curieux!

samedi 11 avril 2009

Réponse aux lecteurs


Fort intéressant ces 2 commentaires sur mes réflexions de "dinosaure". Et Seb, merci de m'avoir rappelé cette réflexion de primate sur les caméras numériques que j'ai enfoui profondément dans mon subconscient... Ça m'a vraiment fait rire!

Disons que j'ai un côté résistant aux changements, que je suis un peu craintif de l'imprévu. Mais quand je l'apprivoise, je ne peux plus m'en passer!

Bon congé de Pâques à toutes et à tous!

lundi 6 avril 2009

Je suis un dinosaure


Je suis un dinosaure... et l'heure de ma glaciation approche, je le sens!

Pourquoi? Parce que je suis encore abonné à un journal imprimé...

Depuis le début de l'année 2009, je constate avec mélancolie la fonte abrupte de ma Presse chérie. Autrefois véritable bottin téléphonique, l'édition du samedi du quotidien montréalais, quoiqu'encore consistante et agréable à parcourir, a subi une cure minceur au profit, je le devine par les nombreuses incitations à le consulter peuplant mon édition papier, du site Internet Cyberpresse.

De plus en plus riche en contenus multimédia, en blogues et en reportages originaux, Cyberpresse est évidemment à la page : on peut depuis quelques semaines recevoir ses nouvelles fraîches sur Twitter, le réseau social de l'heure qui permet d'échanger avec son réseau de contact des "gazouillis" d'un maximum de 140 caractères. Pourquoi attendre au lendemain pour lire un reportage de 2 pages sur le même sujet quand la démission de Guy Carbonneau "tweet" sur son cellulaire la veille à 17 h?

Ma Presse imprimée, donc, a perdu des plumes.

Elle a non seulement de la difficulté à trouver un camelot efficace pour la distribuer mais elle perd du contenu dans ses différents cahiers, quand ce ne sont pas les cahiers eux-mêmes qu'on enterre. Coût élevé du papier journal? Sans doute. Perte de revenus publicitaires? Ils se déplacent sur le Web... Ces jeunes qui ne lisent plus? Ils sont pourtant de plus en plus nombreux devant leur écran. Quête continue d'information? Désir de lire des textes plus courts partout, n'importe quand, grâce à son téléphone intelligent I-Phone, à son mini-portable ou à son Black Berry?

Le quotidien imprimé nage à contrecourant...

Si de mon salon je suis témoin de sa lente agonie, je ne peux demeurer sourd aux nombreux reportages et entrevues entendus ces derniers mois sur le sort des journaux traditionnels. Plusieurs se meurent, notamment aux États-Unis, où des institutions comme le San Francisco Chronicle, le Los Angeles Times et le Chicago Tribune vivent des temps difficiles. Sur Cyberpresse, la journaliste Agnès Gruda décrit ces petites morts dans son article Dure époque pour l'information publié hier.

Chez nous, on entend parler des difficultés financières du quotidien anglophone de Montréal, The Gazette, de coupes massives chez son cousin de Québec, Le Soleil. De plus en plus, je me dis que plusieurs journaux "papier" ne passeront pas l'année.

Ce passage de l'imprimé au Web soulève plusieurs enjeux abondamment discutés dans les médias car les médias aiment parler d'eux-mêmes, c'est normal.

  • Sur la Toile, la qualité de l'information sera-t-elle au rendez-vous?
  • L'analyse et les dossiers d'enquête cèderont-ils leur place à des entrefilets et à une abondance de commentaires de "journalistes citoyens"?
  • Y a-t-il encore un avenir pour l'information régionale, cette information qui peut parfois constitué un moteur d'engagement ou de mobilisation?
  • Que deviendront ces journalistes du Web a qui on demande de rédiger un article, de prendre des photos, de tourner des vidéos et de nourrir un blogue toujours plus vite et sans faire de fautes en plus?
  • Comment faire vivre cette nouvelle sur le Web qu'on nous sert gratuitement mais qui coûte pourtant cher à produire?
Quelques citations sur le sujet tiré de l'article d'Agnès Gruda:
«Le problème, c'est que nous n'avons pas encore trouvé comment le web peut générer assez de revenus pour soutenir le type de journalisme qui se pratiquait jusqu'à maintenant.» (Sam Shulhofer-Wolf, professeur de journalisme à l'Université de Princeton)
"Les médias de masse, c'était l'affaire du 20e siècle. Aujourd'hui, la tendance est plutôt à l'information sur mesure: chacun va chercher ce dont il a besoin. Et perd un peu du reste..." (Florian Sauvageau, expert québécois des médias, aussi cité par Gruda)

"Mais à l'heure de l'information cafétéria, où chacun ne se sert que les plats qui correspondent à ses goûts, quels médias auront les reins assez solides pour financer de grandes enquêtes et mettre au jour de gros scandales? Et s'il n'y en a plus, à quoi au juste serviront les journalistes?" (Agnès Gruda)
Du divan à l'écran?

Bien que très intéressé par ces réflexions sociologiques, je suis touché par le problème de façon très égocentrique. J'éprouve une profonde nostalgie en songeant que je devrai trouver une nouvelle incarnation à mon plaisir du samedi matin, 9h : plonger dans mon journal avec une tasse de café couché sur un divan la tête dans l'actualité. Ça salit les doigts un journal? Certes, mais c'est pas cher payé pour être transporté dans une foule d'univers!

Internet le fait aussi bien et davantage, me direz-vous. Mais je ne peux pas me résoudre à lire mes nouvelles assis devant mon ordinateur de table. Achetez un portable pour continuer à m'informer "évaché"? M'abonner à l'édition électronique de mon compagnon du samedi? Je devrai sans doute m'y résoudre.

Et savez-vous quoi? Je me suis découvert un côté "carré"! J'aime être encadré, limité, balisé. Un journal, ça quelque chose d'exaustif, un début et une fin. On a beau commencé par le cahier A ou celui du cinéma, la démarche est la même: on tourne les pages jusqu'à ce qu'on les aient toutes lues!

Sur Internet, la lecture est toute autre: un hyperlien en entraîne un autre, on bondit de sujet en sujet, sans plan prédéfini, en se perdant souvent dans l'abondance. Mais n'est-ce pas la richesse de ce médium?

Je me révèle donc bien vieux jeu pour un conseiller en communication dont le travail ces temps-ci consiste à revoir les contenus d'un site Internet. Utilisateur quotidien du Web, je n'ai pas encore acquis les réflexes de N. qui s'empresse de consulter la Toile pour en savoir plus sur le mode de cuisson des bok-choy, saisir dans Google le nom latin des plantes vertes que nous tentons de préserver dans le but d'obtenir des conseils sur leur entretien ou tirer profit de l'expérience de rénovateurs virtuels dans l'espoir de choisir le produit magique qui redonnera du lustre à notre plancher de bois franc.

J'exagère un peu, mais je m'appuie quand même encore sur un guide de voyage traditionnel pour planifier ma prochaine expédition outre-Atlantique. Besoin de circonscrire l'information pour mieux la traiter, encore une fois...

Un conférencier entendu dans le cadre de mon travail distinguait les immigrants des natifs du Web, cette génération que l'extraordinaire outil de communication qu'est Internet a accompagné tout au long de ses études, du primaire à l'université. Ces jeunes devenus travailleurs réseautés, multitâches et multiplateformes qui ne se sont jamais limités dans leur utilisation de cet outil à l'envoi de courriels ou à la recherche d'un numéro de téléphone dans Canada 411.

Qui sait si la frontière séparant ces 2 générations ne s'établit pas quelque part entre 31 et 33 ans?