jeudi 4 septembre 2008

De la catastrophe aux éloges



Cet été tardif n'est définitivement pas propice aux épanchements d'un blogueur... 

Depuis 3 soirs que je me le répète : il faut alimenter la bête! Comment me visser devant l'ordinateur alors que le soleil et la crème glacée molle à l'érable trempée dans le véritable chocolat au lait du glacier de la rue Aberdeen m'incitent aux ballades crépusculaires? Et il y a ces fins de semaine qui m'emportent à Chicoutimi et à Saint-Félicien retrouver ces amis dont je m'ennuyais ou sur mon vélo jusqu'à Cap-Rouge et Saint-Augustin!

"La flemme", avait déjà écrit mon amie et blogueuse Sophie. En ces temps de rentrée, je promets de me rediscipliner!

"Il y avait tellement de choses à faire..."

Le mardi suivant la fête du Travail marque toujours la rentrée... et pas seulement celle du chroniqueur à la circulation de l'émission de radio matinale de Radio-Canada! Tandis que ça bouchonne de nouveau coin Hamel-Henri IV, tous les collègues sont de retour au boulot, prêts à se retrousser les manches pour l'automne, les plus blasés commençant à magasiner un voyage dans le Sud pour l'hiver, ceux n'ayant pas quitté Québec cet été s'excusant presque en insistant : "Il y avait tellement de choses à faire en ville..."

C'est vrai.

De la catastrophe au succès de foule

Dans les jours et les semaines suivant le Coup d'envoi raté du 400e anniversaire de Québec, le 31 décembre dernier, les nouvelles relatives à cet événement historique s'amorçaient toujours sur un air de catastrophe : les tuiles s'abattaient sur le 400e au même rythme que les matelots quittaient le navire de la Société responsable de l'organisation des Fêtes. C'était sans compter sur le capitaine au commandement du navire : en quelques mois, Daniel Gélinas a fait des Fêtes du 400e un succès mémorable salué par les mêmes médias qui les avaient pourtant tellement critiquées.

Que retenir de ces Fêtes?

D'abord que la capitale n'a jamais été aussi séduisante! Non pas seulement grâce à ces charmes discrets qui font tant que j'aime ma Haute-ville -le calme apaisant, les propriétés et les plates-bandes menues mais colorées des rues Fraser et Lockwell, le jardin Jeanne-D'Arc, la vue de la terrasse Pierre-Dugua-De Mon surplombant la terrasse Dufferin-, mais par les vêtements d'apparat dont s'est revêtu la ville pour célébrer son quatrième centenaire :
  • le restauration du Bassin Louise, qui accueille l'Espace 400e... et son bistrot!
  • l'aménagement du bassin Brown
  • la promenade Samuel-de-Champlain
  • sans oublier l'un des cadeaux les plus contemplés des fêtes, le seul que nous ayions reçu en avance, la Fontaine de Tourny, dont l'inauguration a donné lieu à un spectacle tout aussi simple qu'émouvant
Quand même le journal La Presse de Montréal lance des fleurs à sa rivale du bout de la 20, c'est que Québec a de quoi plaire!

De quoi plaire et de quoi faire, aussi. Les Jardins éphémères, le potager des visionnaires, le Moulin à images, les spectacles gratuits et l'animation de rue hors normes de l'Espace 400e, Paul McCartney, l'OSQ, ses canons et ses feux d'artifice sur les Plaines, et ces spectacles que j'ai ratés comme Plaines lunes, marquant le 100e anniversaire du célèbre Parc des champs de batailles, Le chemin qui marche ou le Québec -Paris réunissant des artistes français et de chez nous, le 400e ne nous a jamais laissé soufflés en cet été qui aurait été diablement morose sans l'écho de la musique et les pétards des feux d'artifice!

Et Céline?

Sans billet, j'ai pu me faufiler sans peine sur le site de l'anneau des sports pour assister au spectacle de Céline Dion. Le site tardait à se remplir, tant à l'arrière que dans la zone réservée aux détenteurs de billets, tellement que j'en étais gêné pour la diva! Après les premières chansons, quelqu'un -René, du haut d'une hélicoptère quelconque???- est finalement intervenu pour faire ouvrir les barrières séparant les "sans billets" des "invités officiels", nous permettant ainsi de combler le vaste rectangle de verdure situé en plein coeur du site!

Le spectacle de Céline et de ses -nombreux- invités s'est révélé plutôt décousu, laissant successivement place à Dan Bigras et à une chanson sombre sur les enfants de la guerre de Bosnie, au néo-trad pro-environnemental de Mes Aïeux et au souvenir de l'ouragan Katrina chanté par Zachary Richard, notamment. Un spectacle en montagnes russes, sans véritable crescendo, faisant place à de multiples causes et à tout autant de styles, mais sans jamais décoller. .. à l'exception peut-être du numéro du clan Dion, dont les rythmes traditionnels ont réveillé un peu la foule amortie! Le clan Dion, oui oui!

Céline la bête de scène avait fait place ce soir-là à la toute nouvelle doctoresse! Sage, un peu effacée, de toute évidence fatiguée, Céline Dion a animé la soirée avec sobriété, sans surprise, sans la fougue dont elle peut parfois faire preuve, sans pas de danse endiablés ou expressions colorées. Elle semblait même mal à l'aise durant le reel interprété et dansé par Mes Aïeux à la suite de Dégénération. Étonnant.

J'ai néanmoins ressenti quelques frissons en entendant Éric Lapointe accompagner notre Céline sur L'amour existe encore, et bien plus encore devant l'apparition de Ginette Reno interprétant Un peu plus haut, un peu plus loin en duo avec la star. Un grand moment qui passera à l'histoire et dont on se rappellera encore... lors des festivités du 500e!

Une chanson pleine d'histoire

Le lendemain, mon collègue GG nous racontait l'histoire de cette grande chanson écrite par Jean-Pierre Ferland et chantée pour la première fois par Ginette Reno lors du fameux "spectacle sur la montagne" de la fête nationale de 1975, année internationale de la femme: Ginette Reno vivant à cette époque des moments difficiles...  rentrant seule ce soir-là à la suite d'une interprétation qui avait littéralement décoiffée les spectateurs présents, un texte fort évoquant à la fois l'émancipation de la femme.. et celle d'un pays en devenir. C'est beau... Et moi qui pensait à la mort en l'entendant le 22 août dernier.

Touristes en notre propre ville

Québec s'est révélée dans toute sa splendeur cet été, même dans ces sites les moins connus, que s'emploie chaque année à nous faire découvrir GB lors de ses sorties historiques. 

Par un temps splendide, nous avons visité cette année : 

  • les ruines du Château Saint-Louis, laissées à découvert par les rénovations effectuées sur le site de la terrasse Dufferin et donnant lieu à d'importantes fouilles archéologiques
  • l'Observatoire de la capitale et son exposition du photographe Kedl, qui a si bien capté l'essence de sa ville
  •  le Parc de l'artillerie, site d'interprétation sur la vie militaire à l'époque de la Nouvelle-France et du Régime anglais. 
Soutenue par le professionnalisme, la passion et le talent des guides de Parcs Canada, cette journée fut à la fois enrichissante et extrêmement divertissante.

Une ville de carte postale

Une déception, dans ce concert d'éloges : le film Infiniment Québec, de Jean-Claude Labrecque. Ce talentueux directeur photo a mis en images le Vieux-Québec, filmé à chacune des saisons. Des images rarement vues, dont celles de la course de canot, mais plusieurs clichés et une narration un peu banale. Cinquante-deux minutes parfois longuettes...

Que reste-t-il à nous mettre sous la dent au cours des prochaines semaines? Le Cirque du Soleil, peut-être un spectacle de clôture le 31... et le groupe vocal Arpège, le groupe de mon amie CD, ce vendredi à l'Espace 400e!


1 commentaire:

Anonyme a dit…

tu vas bloguer avec moi n'est-ce pas pour le projet 400 ans-400 blogues. Tiens, va t'inscrire : http://tinyurl.com/57m23n. Tu peux aussi voir le site : http://400ans400blogues.com/

Tu as tellement de choses intéressantes à raconter sur le 400e, toi qui y a participé à fond!