lundi 23 août 2010

Rome: quand la ville nous appartient!

Fontaine de Trevi
Rome au mois d'août deviendrait le domaine de touristes un peu hagards fuyant le soleil et la chaleur pour s'agglutiner dans les zones d'ombre. Portrait non sans vérité de la capitale italienne que trace notre fidèle compagnon de voyage, notre cher guide Lonely Planet.

Un peu assommés par la chaleur sèche de 36-37°C à notre arrivée samedi, chaleur qui se maintient, délaissant nous aussi le soleil à compter de 10h pour privilégier l'ombre lorsque possible, nous nous sommes dits que nous aurions pu terminer notre périple européen par Rome pour profiter de ses belles journées de septembre et l'amorcer à Londres tandis qu'il y fait moins frais. Tous les Romains semblent avoir fui leur ville et, si celle-ci révèle sa beauté, la capitale de Berlusconi semble peu habitée. Quelques bonnes adresses recommandées par le Lonely ont fait comme plusieurs commerces et fermé leur porte 2 semaines en août et nous avons parfois l'impression de ne côtoyer que des Espagnols, des Français, des Britanniques, des Allemands ou des touristes italiens qui, surprise, se dirigent vers nous pour demander leur route!

Bref, mauvais choix de période de visite, comme pour le Japon?

Non, car la ville nous appartient!!

La chaleur, une compagne

La chaleur? On la défie en s'armant de crème solaire, d'une casquette et de lunettes fumées et elle devient une fidèle compagne plutôt qu'une ennemie à combattre! Un doux silence règne dans les ruelles typiques des secteurs touristiques où marchent pourtant touristes de tous âges, mais sans bousculade, ni charivari. Nos babouches résonnent joyeusement sur le pavé et aucune file d'attente nous empêche de profiter des cafés, trattorias, ristorantes ou gelatias! Nous ajustons nos pas au rythme de la canicule, nous nous laissons couler dans la farniente, une bouteille de vin rouge et le tour est joué!

Bienvenue à Rome pour un plongeon dans l'histoire de la Renaissance et de l'Antiquité!

De ruelles en chef-d'œuvres

Escalier de la Trinité-des-Monts
Un peu abrutis par le décalage horaire et la chaleur samedi, nous nous sommes d'abord échoués, effondrés, écrasés, "effouarés", sur l'escalier de la Trinité-des-Monts, reliant la colline du Poncio à la Piazza di Spagna, située tout près de notre hôtel. La via de la Trinité-des-Monts nous offre de splendides points de vue sur la cité et le parc de la Villa Borghèse nous accueille pour une petite sieste! Puis, observation citadine à la Piazza del Popolo qui, comme plusieurs des places publiques de Rome, compte une obélisque -souvent dérobée à l'Égypte par un quelconque empereur!-, et des fontaines de différentes envergures, puis première nuit de sommeil bien méritée après une projection de Iron Man 2 entre minuit et 2 heures du matin dans notre vol Montréal/Rome!

Jour 2, à la découverte de notre quartier, celui des collines de l'Esquilino et du Quirinale! Car si Rome est la ville des chats errants, elle est aussi celle des faux-plats et des montées, sur l'une de ses 7 collines principales, puis des descentes qui serpentent.

Palais présidentiel, imposante fontaine de Trevi mettant en scène le dieu Neptune et ses tritons, un cheval docile, l'autre sauvage, à l'image des humeurs de la mer, fontaine tout en hauteur qui nous impressionne longuement! Basilique Sainte-Marie-Majeure, Basilique Saint-Pierre-aux-Liens, église di Santa Prassede: coupoles, tombeaux, reliques, la simplicité et le dépouillement du courant baroque dans des lieux sacrés qui imposent par leur taille tout autant que par leur sobriété!

Des lions aux avions

Colisée
Le clou de la journée? Un panini englouti face... au Colisée sous le soleil baissant lentement. Quel impressionnant chef-d'œuvre architectural fixé dans le temps depuis 80 après Jésus-Christ, qui donna asile jusqu'à 50 000 spectateurs venus voir s'entretuer bêtes et gladiateurs! Le contempler en si bon état, observer qu'on le longe en voiture, qu'on le survole en avion et qu'on le visite encore à de quoi impressionner, voire émouvoir.

Nous n'y pénétrons pas encore, nous contentant de le photographier et de revenir l'observer la nuit venue. Éclairés comme la fontaine de Trevi, il n'a pas le panache des édifices mis en lumière à Québec, où la Commission de la capitale nationale leur donne une seconde vie la nuit venue, mais compte sur la mémoire de 2 millénaires pour l'éclairer!

S'ouvrir sur le grandiose

Rome est faite de ces rues et ruelles qui s'ouvrent toujours sur le grandiose : places plus solennelles qu'à Séville, où elles sont couvertes par les tables des cafés, ronds-points dominés par une obélisque pointant le ciel ou une fontaine dans laquelle les dieux font la fête, petites enseignes et marques de prestige, et d'œuvres prenantes des artistes rivaux de la Renaissance, Bernin et Borromini, dont 2 magnifiques fontaines observées aujourd'hui sur la rectangulaire Plaza Novana, l'une rendant hommage aux 4 fleuves des continents alors connus, le Gange, le Rio Plata, le Nil et le Danube. Dragon, cheval, serpent s'observent dans une fiesta de personnages sculptés avec majesté, tandis que plus loin dans le centre historique, l'Elefanto de Bernin qui transporte une obélisque attire plutôt le sourire!

La majesté est maîtresse de ce 3e jour, consacré au parcours du centre historique, où le Panthéon dispute au Colisée le titre d'œuvre maîtresse de la Rome antique. En parfaite santé malgré qu'il conserve sa forme actuelle depuis 120 après Jésus-Christ, il possède la plus grande coupole de pierres jamais construite au monde. On apprend en contemplant le puits de lumière qui la perce qu'une telle coupole construite avec le béton d'aujourd'hui se serait effondrée depuis longtemps! Le secret? Des caissons décoratifs, une savante utilisation d'un mortier atypique et l'utilisation de roches volcaniques!

Palais de pierres avec balcon pensé par Michel-Ange, omniprésent aussi dans la décoration des lieux de culte, avec notamment le tombeau du pape Jules II, églises baroques à la décoration chargée mais combien lumineuse, fresques, vitraux, rosaces, tableaux et sculptures en multitude pour impressionner des fidèles tentés par le protestantisme, encore des fontaines et bien de jolies façades à se mettre sous les yeux dans un centre historique visité, comme ce que nous avons vu de la ville depuis notre arrivée, par des touristes griffés, chics, aux espadrilles urbaines Adidas, Nike et Puma pour messieurs, aux savantes sandales épousant la cheville pour madame, dans un look savamment étudié composé de t-shirt marqués, de robes à froufrous et de canotiers achetés dans une boutique de souvenirs pour se protéger du soleil!

Café mousseux et gelato

À Rome, on fait comme... oui vous le devinez!

Cappucino ou café machiatto et cornetto marmeletta ou chiocolatto le matin, panini ou sandwich attrapé dans l'un des stands de boissons fraîches ou de restauration rapide qui guette les touristes autour des principaux sites au déjeuner, pasta, pizza e insalata le soir! Et une gelato -on connaît les noms italiens des saveurs, merci Tutto Gelato de Québec- et encore un cappucino, surtout quand on tombe sur le meilleur café de Rome, dixit le Lonely, en la personne du Sant'Eustachio! On déguste la boisson délicieusement mousseuse et légèrement relevée de sucre debout au comptoir, comme les locaux, car on épargne le service au table qui fait monter la note!

On se nourrit de ce régime méditerranéen entre 2 via, corso, piazza ou largo, qui, à l'image des ruelles entortillées de l'andalouse Séville, s'ornent de façades saumon, pêche, rouille, safran, rose antique, bleu poudre, jaune citron, moutarde et mauve. Marquées pour certaines par les grafitis, mais moins qu'à Barcelone, elles n'en sont pas moins extrêmement agréables à emprunter, entre 2 voies plus importantes, et font nos journées comme ce lundi au coeur du centre historique de Rome.

Dans un décor de cinéma?

J'ai l'impression de baigner dans une ville décor d'une autre époque, car on cherche en vain la Rome contemporaine et les gens qui l'animent. Et même si on boit de la Heineken, on le fait dans un cadre un peu romantique, sous la lumière tamisée du soleil d'été, ralenti par les pastels des façades comme par la chaleur, mais aussi par ce je ne sais quoi qui nous fait sentir dans un monde où la vitesse ne compte pas...

Piazza del Popollo
Même si la mondialisation nous rattrape -les guitaristes animant les sites touristiques chantent de vieilles chansons britanniques ou américaines, Beatles ou autres artistes, les radios des bars, cafés, restaurants, commerces, ne jouent pas de la musique italienne, mais Lady Gaga, Kate Perry, Eminem et, étonnants, de vieux succès anglos des années 90, genre No more I love you d'Annie Lennox ou Vision of Love de Mariah Carrey-, même si des oeuvres remarquables baignent parfois dans ce que le tourisme a de plus kitchs -caricatures, aquarelles un peu cheaps représentant la Rome des voyages organisés, vendeurs ambulants, musiciens amplifiés, artistes immobiles déguisés en Statue de la Liberté ou faux légionnaire quêtant de l'argent en échange de photos-, on se laisse doucement transporter dans la chaude cité qui nous offre une vitrine étonnamment bien conservée d'époques qu'on ne connaît pas assez.

5 commentaires:

Seb a dit…

J'ai réussi à aller en Italie, pis à manquer Rome... Ce sera pour la prochaine fois!

Johanne a dit…

Beau récit de voyage comme d'habitude. Celui-ci a ceci de particulier qu'il me rappelle le souvenir d'un voyage en Italie il y a plus de 10 ans... Il faudrait que j'y retourne un jour avec mon amoureux. As-tu fait un voeu en jetant une pièce de monnaie dans la Fontaine de Trévi ???

Sophie a dit…

Ah que c'est mieux qu'un guide de voyage tout ça. Je retrouve les mêmes couleurs qu'à Nice en plus.

Moi aussi j'avais eu la bonne idée de visiter Paris en août. Maintenant je vérifie toujours sur Internet avant de partir si les restaurants, cafés, boutiques que je veux voir seront ouverts.

Merci de partager, j'ai hâte de voir l'évolution de votre voyage des grandes capitales :) Un voyage qui promet d'être mémorable. Bonne farniente!

Suzie et Louis a dit…

C'est quand on marche dans la Rome antique, dans les pas de Jules César, qu'on monte les marches du perron où il a été assassiné et qu'on s'assoit dans les gradins du Colisée qu'on comprend à quel point notre pays est jeune.Le temps prend une autre dimension. C'est ce que les BBEC ont ressenti à Rome. Même dans la "touffeur" de la ville on comprend votre enthousiasme
En direct de Sault-Ste-Marie

Raphaël Thériault a dit…

Merci à tous pour vos commentaires!
Et non Johanne, je n'ai pas fait le fameux voeu en jetant la pièce de monnaie dans la fontaine de Trevi. Mais j'espère revenir à Rome car malgré des journées intenses,je n'ai pas encore tout vu!