dimanche 5 décembre 2010

La Dolce Farniente

Intense piqûre du voyage hier soir en visionnant le très beau film Eat Pray Love (Mange prie aime), plus particulièrement son volet Mange! Parfois un peu mielleux, multipliant à certains moments les conseils de vie à la Paulo Coehlo -L'Alchimiste-, EPL est à mon avis bien filmé, exploite à fond une trame musicale bigarrée -de Eddie Vedder à la Flûte enchantée en passant par Bebel Gilberto et Neil Young- et surtout, m'a fait sentir profondément vivant!

Journaliste au tournant de sa vie, qu'elle a, nous semble-t-il, vécu davantage par procuration qu'en toute entièreté, occupée à plaire à un et à l'autre et fuyant dans l'esbrouffe du quotidien sa quête d'elle-même, Liz laisse tout derrière elle pour renouer avec corps et coeur à Rome, en Inde et à Bali. Son périple s'ouvre, comme le titre du film l'indique, sur un volet Mange, alors que le personnage de Julia Roberts s'installe dans la capitale italienne pour s'empiffrer de pâtes, de pizzas, de gelatos et autres douceurs avec des amis qui lui veulent du bien.

Des images magnifiques et authentiques -j'ai bel et bien vu dans la Ville Éternelle ce qu'on nous montre à l'écran- de la terrasse du Château Sainte-Ange, face au Vatican, d'un lever de soleil au-dessus de la Basilique Saint-Pierre-de-Rome, de la splendeur du Colisée, du café San-Eutstachio où paraît-il, on sert le meilleur café de Rome et que nous avons aussi savouré, d'un match de foot suivi en pleine rue à Naples: l'Italie nous interpelle par sa sensualité et son épicurisme! Des scènes de bouffe et de vin en plein air et une reconstitution romaine de la Thanksgiving: la Dolce Farniente, quoi, qui rebrancherait n'importe qui sur son moi -et son foie- profond!

En Inde, le volet "Prie" complexifie l'histoire de Liz, dont on peine à saisir tous les enjeux de la quête, noyés qu'ils sont dans une pénible recherche de Dieu à travers la méditation et les conseils un peu trop écrits d'un condisciple texan que le culte d'une gourou a placé sur sa route. L'Inde chaotique se laisse quand même contempler dans ses marchés d'épices et ses mariages aux saris vifs et colorés, dans ses temples aux offrandes abondantes ou sa pauvreté tellement déstabilisante.

À Bali, place à l'amour avec -pas malchanceuse du tout, la Julia- un Javier Bardem incarnant un Brésilien hypersensible et blessé lui aussi par la vie. On a droit à toutes les grandes vérités sur l'amour, à la peur qu'il faut confronter pour mieux s'engager, mais sous le soleil et la flore de Bali, on se dit qu'on peut bien s'enfiler un cliché ou deux!

Mange, prie, aime, une saine thérapie en cet hiver naissant, à ne pas visionner... le ventre vide!

2 commentaires:

Johanne a dit…

Je viens tout juste de le demander au Père-Noël... Après avoir lu ce commentaire, j'espère qu'il recevra ma lettre !!!!

Raphaël Thériault a dit…

Chère Johanne, après avoir visionné ce film, tu vas supplier Michel pour obtenir un congé sans solde et t'envoler méditer à Calcutta!