lundi 23 juin 2008
Une exposition cérébrale
dimanche 15 juin 2008
Les jardins du 400e
Jardins éphémères de l’Espace 400e, Potager des visionnaires (photo) du Musée de la civilisation : N et moi sommes allés à la rencontre des deux principaux jardins du 400e vendredi soir dernier, espaces artistiques se mariant à merveille aux lieux dans lesquels ils prennent vie - temporairement, hélas!-, révélant leurs charmes de jour comme de nuit.
En fait, dans le cas du Potager, création du metteur en scène Franco Dragone, il doit éblouir davantage dans la noirceur que sous le soleil, puisque mis en lumière –et en couleurs- de façon fort avantageuse.
Jardins sensoriels
Deuxième visite à l’Espace du 400e ce vendredi, donc, pour admirer un concept s’inspirant du Festival des jardins des Jardins de Métis de ma région d’origine. La Société du 400e a confié à l’architecte Pierre Thibault le soin de coordonner ce projet d’aménagement vert situé à proximité des quais du Vieux port, à quelques pas du site officiel des festivités.
Si, comme dans plusieurs expositions d’art contemporain, les textes décrivant les créations paysagères sont parfois un peu ronflants –je ne me donne sans doute pas la peine de les décoder adéquatement- ou imprégnés d’une réflexion sur une démarche que le visiteur perçoit difficilement, sur le sol, le résultat est attirant! Ces quelques jardins aux airs insolites s’étalant sous nos yeux donnent envie de les parcourir, de les toucher, d’en fouiller le moindre recoin.
Ces 11 jardins éphémères créés par des artistes de Québec, du Canada, des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni offrent des propositions artistiques extrêmement variées. Ils sont à la fois :
- témoins de l’histoire de la ville de Québec et de la présence autochtone
- lieu d’expérimentation sensorielle : un jardin tapissé d’écorces de chocolat invite les enfants que nous sommes encore à sautiller sur des trampolines tendues sur le sol ou à nous asseoir pour mieux bondir sur des ballons d’exercice, tandis qu’un autre convie le visiteur à actionner une manivelle reliée à de multiples engrenages qui, au cours de l’été, feront avancer une « charrue-semoir » à l’intérieur d’une « fraction de territoire »
- expérience horticole engagée : des cubes lumineux symbolisant le développement anarchique des bidonvilles ou des favelas à l’extérieur des villes jaillissent d’un jardin pour évoquer, peut-être, le chaos qu’engendre la pauvreté qu’on laisse s’épancher dans nos métropoles
- ou tout simplement agréable lieu de divertissement familial, soigneusement relevé ce soir-là par le soleil déclinant entre les mats des voiliers.
Amuseurs de rue insolites
Un étrange trio –un guitariste et deux chanteuses- vêtus à la mode des années 20 et interprétant des chansons d’époque de leurs jolies voix parfaitement harmonisées… ponctuées de gloussements de poules, une promeneuse aux vêtements clownesques juchées sur une échasse camouflée par de longues jambes et promenant un étrange carrosse, une équipe de nettoyage aux fesses et poitrines protubérantes, voilà autant de personnages rocambolesques susceptibles de déambuler à vos côtés sur les ponts et les quais de l’Espace 400e. Cette animation de rue rend la visite encore plus divertissante!
Outre la Grande place, le lieu de rencontre compte également un bistro offrant une vue imprenable sur le très attendu Moulin à images de Robert Lepage –ça commence vendredi!- et une plateforme marine, Le Club, aménagée par le trio d’artistes contemporains de Québec BGL –les artistes derrière le design de la pochette de l’album La forêt des mal-aimés de Pierre Lapointe-, centre de mise en forme particulier dans lequel pédaler sur des vélos stationnaires actionne des fontaines aménagées à même des pyramides de flûtes de champagne ou de bouteilles de vin! Une joyeuse expérience ludique.
Trop de bruit pour les Zapartistes…
J’étais conquis par l'Espace… avant d’assister ce samedi à mon deuxième spectacle gratuit dans la Grande place, celui des Zapartistes. Un spectacle particulièrement sarcastique en perspective, bonifié en plus de gags bien sentis sur les hauts et les bas des fêtes du 400e et la controverse entourant la visite française de Michaëlle Jean –imitée de façon très juste par une membre du quatuor-, malheureusement rendu fort déplaisant par la présence, sur la mezzanine de la salle de spectacles -est-ce cela le fameux Salon Feuille d’érable Air Canada???-, d’un groupe célébrant des retrouvailles.
Drôle idée de la Société du 400e d’admettre dans une salle de spectacles des groupes dont la seule préoccupation, on le devine, est de faire la fête, de rattraper le temps perdu ou de se raconter les anecdotes du bal des finissants ou du cours de géo, alors qu’au parterre, des gens se sont déplacés pour entendre un spectacle aux textes fins et travaillés nécessitant un silence quasi parfait. J’ai cru un instant que la soirée allait dégénérer en foire d’empoigne tant les esprits s’échauffaient au parterre, certains allant jusqu’à pousser les « vos gueules » d’usage à l’endroit du groupe « sur le party » ne se doutant pas une minute qu’on les invectivait ainsi! Gênant pour les Zapartistes que tout ce brouhaha devait complètement déconcentrer…
Montréal nous gâte
Déconcentrés par le bruit ambiant, GB, CD, N et moi n’avons pas tenu le coup. Nous sommes plutôt allés à la rencontre –par hasard!- du cadeau du 400e de la ville de Montréal, succession de chaises en inox soigneusement installées dans une allée menant à la Gare du Palais et sur lesquelles s’alignent des vers de poètes québécois francophones, anglophones et innus. Voyageurs, quoi de mieux que la poésie pour faire oublier la présence à vos côtés dans le train ou l’autobus d’un passager ayant profité d’une oreille qu’il supposait attentive pour vous raconter les méandres de son existence.
Un potager multimédia
À quelques minutes de l’Espace 400e, dans une zone qui m’a semblé beaucoup plus achalandée, poussent les fleurs et les légumes du Potager des visionnaires, œuvre et jardin suspendus se déployant sur la terrasse du Musée de la civilisation, offrant une vue magnifique en contre-plongée sur un Château Frontenac qu’on ne se lasse pas d’admirer. Plusieurs surprises dans ce jardin baigné de lumière, dont le changement tout en nuance des couleurs des éclairages, quelques chaises longues de bois plus qu’accueillantes sur l’une des terrasses, au pied d’une fontaine, et un puits se transformant en site de projection multimédia dans laquelle des enfants partagent leurs rêves et leurs espoirs. « Je voudrais être palefrenier », se confie l’un d’eux, qui participe sans doute à des parties de Donjons et dragons grandeur nature!
J’ai hâte de visiter le potager de jour afin de mesurer toute la finesse de l’aménagement et de me laisser rôtir au soleil sur une chaise longue –oublions ça, elles seront sans doute bondées…-, mais de nuit, ce potager est un spectacle en soi.
Des as de la papillote!
Devinez quoi? Nous sommes devenus en quatre jours des as du barbecue, initiés à la délicieuse papillote de légumes par une CD bien au fait des subtilités de l’art de la cuisson sur gril! Je raffole déjà de ces papillotes d’aluminium, véritable fourre-tout de légumes de saison ou non, oignons caramélisés, asperges du Québec particulièrement savoureuses, poivrons vert, rouge et jaune, pour l’expérience des sens, ail pour le goût… vivement des champignons, des zuchinis et des haricots dans cette boulette maraîchère! En attendant, on se bourre de steaks et de saumon.
L’été est définitivement arrivé…
mardi 10 juin 2008
Notes en bas de page
samedi 7 juin 2008
Réponse aux lecteurs
Rencontre réussie entre le 400e et les quais du Vieux-Port
Première visite concluante, hier soir, à l’Espace 400e , inauguré le 2 juin dernier au cœur du Bassin Louise, dans le Vieux-Port de Québec.
Parenthèse pour rappeler que la mère de René-Charles s’époumonera sur les Plaines le 22 août prochain en compagnie d’artistes invités, et ce, tout à fait gratuitement –pour les spectateurs, évidemment… Or, obtenir des billets pour ce tour de chant relève de l’exploit! « But what do you say, to takin’ chances? », questionne Céline sur son dernier disque. Et bien, pour la prendre, la chance de mettre la main sur les précieux tickets de la nouvelle confidente de Nelson Mandela, il faut soit :
- compter sur une banque de congés bien garnie
- être à la retraite ET passer ses journées à écouter le réseau radiophonique Rock Détente (l’un des partenaires de l’événement)
- régulièrement se pointer à la SAQ (un autre partenaire) pour acheter son « fort » et ainsi tomber par hasard tomber sur une succursale détentrice de billets
- jouer les Indiana Jones pour déchiffrer tous les indices virtuels ou non permettant d’éventuellement commencer à deviner dans quel lieu seront distribués les prochains laisser-passer : au Dollorama de Place Fleur-de-Lys? Au Greenberg du boulevard Pierre-Bertrand? Sous la table du set de patio en promotion chez Home Dépôt?
Je caricature, évidemment, au grand plaisir de CD…
Rencontre maritime, urbaine et culturelle
Revenons à l’Espace 400e. Le lieu, j’en suis convaincu, favorisera la fameuse rencontre tant souhaitée par les organisateurs des festivités soulignant la fondation de la première ville francophone en Amérique – on le rappelle car plusieurs se demandent encore ce que nous célébrons cette année dans la capitale… :
- rencontre avec le fleuve et ses passagers, les voiliers aux mats lumineux, patientant en groupe à la marina en attendant d’affronter de nouveau les courants du Saint-Laurent
- rencontre artistique que je devine déjà mémorable avec les fameuses images projetées par Robert Lepage et son équipe sur les silos de la Bungee à compter du 20 juin dans son très attendu Moulin
- rencontre avec la ville, aussi, dont on découvre en contre-plongée les clochers fraîchement restaurés du Séminaire et les chics façades de la rue des Remparts
- rencontre avec une foule d’amuseurs et de comédiens, dont certains nous ont gâté d’un délicieux massage spontané hier soir (!)
- rencontre avec l’art paysager, tout au long des Jardins éphémères de l’architecte Pierre Thibault, pas encore accessibles hier mais visibles depuis l’une des promenades de l’Espace
- rencontre enfin avec le public de flâneurs d’hier soir, entre la tente des partenaires, le pavillon et la Grande place, dirigés par des bénévoles plein de bonne volonté ne parvenant malheureusement pas à prononcer correctement le nom du groupe invité hier soir à la Grande place. Alpha Sirocco? À 21h, monsieur!
Tel était le but de notre visite : assister au show gratuit de l’un des groupes émergents de la scène artistique québécoise, Alpha Rococo, devenu en une semaine la coqueluche musicale de N. Les jours de pluie? Lever l’ancre? Ça vous dit quelque chose?
Quoiqu’il en soit, ce duo formé de Justine Laberge et de David Bussières s’est pointé en force sur les ondes radio depuis quelques mois avec leurs deux succès. Une personnalité musicale pas encore tout à fait bien défini –leurs pièces rappellent tantôt Ariane Moffat, tantôt Jean Leloup, tantôt un je ne sais quoi de déjà entendu-, mais beaucoup de présence – Laberge sait se mouvoir et habiter une scène, Bussières, armé de sa guitare électrique, possède un charisme et une voix à la Stefie Shock et a du talent pour canaliser un public.
Alpha Rococo était donc l’un des artistes invités de la Grande Place de l’Espace 400e hier soir à 21h. À coup de solos de guitare, aidés par leurs copains de tournée –des musiciens motivés et un DJ -, puisant dans le répertoire de leur seul album en plus de proposer quelques reprises « rock’n’rollisées », dont Ça plane pour moi de Plastic Bertrand, le groupe a réussi à gagner un public composé à la fois de membres de la famille de Justine, de fans des Rococo mais surtout d’un public curieux arrivé là par hasard, m’a-t-il semblé. Nous étions bien vissés aux chaises confortables de la Grande Place, nous avons terminé la soirée debout. Un lent crescendo musical ponctué d’implorations de Justine qui VOULAIT chanter devant un public debout!
Un succès d’aménagement que cette fameuse Grande place, que je revisiterai assurément cet été : plancher de bois, aménagement de style cabaret –chaises, tables, mezzanine-, son impeccable, éclairages sobres mais efficaces, écrans géants, bières Unibroue -5$ pour la bière, 0,50 cent pour le verre, a précisé le barman à N, et impossible de prendre la bière en bouteille, donc d’épargner sur le verre, ce qui pose la question : était-il nécessaire de préciser le coût du verre?-, espace pour danser en avant de la scène : tout y est!
À surveiller au cours des prochaines semaines : Tricot Machine, Les Zapartistes, Jamil, etc.
Des chants amérindiens aux danseuses futuristes
Si le show d’Alpha Rocco a pris fin vers 22h30, la soirée n’était pas terminée pour autant! Place sur les quais au spectacle d’ouverture de l’Espace, la Rencontre des tambours!
Le numéro des danseurs amérindiens commençant à drôlement s’étirer –je sens que nous allons en voir, des spectacles autochtones, cette année-, CD, N et moi nous sommes éclipsés juste avant l’entrée en scène de joueurs de tambour aux costumes de coureur des bois et de percussionnistes africains.
Le temps, cependant, d’apercevoir un groupe de danseuses psychédéliques aux robes unicolores tout à fait futuristes –un mélange de costumes années 20, disco et d’uniformes à la Télétubbies-, aux visages maquillées de blanc à l’asiatique et agitant leurs bras graciles et leur tunique ample pour battre la mesure! Au moment où nous quittions, elles entreprenaient une danse de plus en plus sensuelle, impatientes sans doute elle aussi de voir s’éclipser les Amérindiens au profit des coureurs des bois…
Proposition d’itinéraire
Vous planifiez une soirée à l’Espace 400e? Profitez-en pour la débuter sur l’une des nombreuses terrasses situées en face de la Gare du Palais, qui offrent des bouffes belge, allemande, italienne, irlandaise, asiatique, bref, un éventail –sans doute un peu commercialisé dans certains cas- de cuisines du monde. N, CD et moi avons redécouvert depuis quelques semaines le Pub Dunn , pub irlandais proposant en apéritif la bière épicée Joufflue, de la microbrasserie Archibald du Lac-Beauport. Ont suivi un nachos à la saucisse, une tartine aux deux saumons, un chili con carne servi dans un faïtas, un smoke-meat divin et un gâteau Reine Élisabeth : une succession de délices bien présentés sans impression d’être « bourrés ».
Des nouvelles de notre terrasse
Les astres s’étant enfin alignés cette semaine, nous avons appliqué sur notre terrasse défraîchie une liquide teinture « Baie épicée ». Notre première réaction? On s’est encore trompé de couleur, le cauchemar recommence… Mais bien que plus orangée que prévu, la couleur a fini par nous plaire et c’est avec hâte que nous terminerons le travail d’application demain, pour enfin disposer dans notre jolie cour ensemble patio et barbecue.
dimanche 1 juin 2008
Réponse aux lecteurs
Merci à toi, Johanne, pour ton commentaire, et tiens-moi au courant si la fille de chum profite de la science d'un guide bénévole parisien!
La chanceuse... y passe-t-elle l'été ou est-elle en vacances pour quelques jours? Quoiqu'il en soit, il fait toujours bon traîner au pays de Sarkozy...