mardi 29 juin 2010

Pourquoi j'aime le foot

Premier match en Coupe du monde "ever" de l'Espagne contre le Portugal, David Villa contre Ronaldo, et j'ai la chance de le suivre devant une télé HD!! Merci à mes parents rimouskois...

De l'intensité durant 90 minutes:
  • des courses folles
  • de la précision dans les jeux de pieds
  • des défenseurs et des attaquants portugais dominant admirablement la partie... puis le réveil de la machine espagnole
  • le 4e but de David Villa sur les 5 comptés au Mondial par l'Espagne
  • des arrêts-clé du gardien portugais Eduardo qui sanglote en fin de match
  • Ronaldo qui perd 3 fois devant un arbitre intraitable refusant de sévir contre ceux qui se frottent au joueur le mieux payé du monde, paraît-il...
Bref, un match enlevant!

Et pourquoi j'aime le foot, me demandais-je?

Pour le recueillement plus que spirituel des joueurs durant l'interprétation de l'hymne national, pour ces Portugais qui en chantent en choeur les paroles, pour la fraternité épaule contre épaule des Paraguayens et des Japonais ce matin, d'abord debout puis à genoux en rang horizontal,  alors que le match 0-0 après 120 minutes se termine à coup de tirs au filet.

Pour ces adversaires qui s'aident à se relever avant de s'offrir l'accolade, pour les échanges de maillot d'après-match, pour le théâtre entourant les simulations de blessure et les engueulades envers l'officiel qui décoche cartons jaune et rouge, pour l'entraîneur aux airs de Jack Nicholson du Chili et pour l'endurance à toute épreuve d'athlètes qui s'époumonent durant presque 90 minutes alors que je tremble après 30 minutes de Stairmaster.

J'aime le foot pour tout ça... et je me désole de ne pouvoir suivre aussi passionnément le reste de ce Mondial et ces quarts de finale Argentine/Allemagne et Brésil/Pays-Bas que je vais rater... Bon, et puis Ronaldo va pouvoir continuer à poser en boxers sur tous les Vanity Fair de ce monde.

lundi 28 juin 2010

Le défi de l'été?

Essayez le plus de nouveaux restos, de cafés et de bars possible dans une capitale où mes pas, mon appétit et mon désir d'une pinte de blonde ou de blanche me conduisent régulièrement vers les mêmes lieux, voilà mon défi de l'été! Délaissons le Bonnet d'âne, son burger Strasbourg moitié frites/moitié salade, son déjeuner Gros bonnet et sa tarte au sucre toute chaude pour nous poser en d'autres lieux. Voici quelques bonnes adresses découvertes récemment.

Du grec authentique!

J'hésitais à pousser la porte de La Taverna, "authentique restaurant grec" installé sur la rue Scott, dans Saint-Jean-Baptiste, à l'intérieur de l'ancien local de La Paillotte. Je craignais la salle à manger mal entretenue, je ne sais trop pourquoi.

Heureuse surprise pour le carnivore que je suis que l'assiette Taverna pour 2, délicieusement garnie de brochettes de filet de porc (souvlaki), de côtelettes d'agneau, de saucisses de porc et de poulet de cornouaille mariné, servis avec de toutes simples mais goûteuses pommes de terre grecques, qui n'ont rien à envier aux patates grasses de chez Gréco! Une assiette bien remplie, mais sans excès.

Révélation : pour atténuer la culpabilité de n'avoir croqué dans aucun légume, la toute fraîche salade Psilokomeni, "coeur de romaine, aneth, menthe et oignons à l'huile d'olive citronnée".

Déjeuner épuré

Avec ses divines bouchées, l'Hôtel Pur, sorte de cube blanc planté au coeur du "nouvo" Saint-Roch sur la rue de La Couronne, m'a fait saliver fin avril. C'est avec de gourmandes attentes que je suis de nouveau entré dans cet hôtel à la décoration épurée -c'est un euphémisme!

Premier constat: Pur accorde à son restaurant une large place à la lumière naturelle et au décor ambiant. Déjeuner au pied de la cathédrale Saint-Roch, à quelques mètres d'une procession religieuse aux participants vieillissants, dans un décor si moderne et si jeune illustrent à mon avis à merveille le mélange social auquel est joyeusement soumis le Saint-Roch imaginé par Jean-Paul L'Allier. C'est ce quartier qui mérite désormais le titre de centre-ville dans une capitale qui s'en cherche toujours un.

Que retenir de ce repas matinal apprécié dans un décor tout asiatique? Présentation originale dans l'assiette, candeur d'un serveur qui nous a fait rire à maintes reprises, accessoires inusités -cubes pour servir le lait dans le café- et lumière réconfortante du décor, même en ce jour de pluie.

Révélation: des smoothies fruités parfumés d'épices: menthe, gingembre, basilic. Un délice!

Apportez votre vin en territoire méditerranéen!

Un "Apportez votre vin" méditerranéen accessible et savoureux -enfin!- coin des Érables et boulevard René-Lévesque à la terrasse un peu bruyante en ce vendredi de semaine, mais à la cuisine qui remplit ses promesses: Aux 2 violons mérite l'arrêt. Crème de légumes et pois chiches, assiette de poulet généreusement garnie de salades orientales et de couscous, gâteau au caramel, un dîner tout sain, auquel il ne manquait qu'une bouteille de vin blanc!

dimanche 27 juin 2010

Déçu du Barbu

Mes souvenirs sont flous, mais il semble me rappeler des Aimants, premier film de Yves Pelletier, comme d'une joyeuse surprise dans le paysage cinématographique québécois. La comédie sentimentale révélait à la fois le talent d'un réalisateur et celui d'un artiste devenu aujourd'hui incontournable, Dumas, interprète de la chanson titre. S'il s'avère tout aussi réussi sur le plan de sa trame sonore, le deuxième opus de Pelletier, Le baiser du barbu, m'a plutôt laissé sur ma faim... Une belle idée de départ, malheureusement mal exploitée.

Un rêve au rancart?

Le baiser... met en scène un couple dans la trentaine qui ne vibre plus au même diapason. Benoît et Vicky ont fait un jour le serment de travailler ensemble, lui interprétant le texte qu'elle composerait pour lui.

Tandis que Benoît s'accroche toujours à ce rêve, et donc à son profond désir de vivre un jour de son talent de comédien, Vicky a renoncé à sa plume pour jeter son dévolu sur un condo et une hypothèque. Lui l'idéaliste, elle la pragmatique, un couple sur le bord de la crise de nerfs, donc, que vient perturber la décision de l'homme de se faire pousser la barbe pour incarner avec davantage d'authenticité un personnage de dandy dans un souper-théâtre. C'est la consécration pour l'acteur, qui peu à peu accentue la tension au sein du couple.

Disons-le d'emblée, Le baiser... compte une distribution 5 étoiles.

  • David Savard, doux idéaliste embrasé par le désir de jouer, convainc dans son rôle d'amoureux romantique prêt au sacrifice. 
  • Isabelle Blais se révèle tout à fait détestable dans celui d'une Vicky anxieuse et malheureuse. 
  • Tous les personnages secondaires sont extrêmement bien joués, avec finesse, sans caricature, à l'exception peut-être du réalisateur hyper branché dont s'est emparé avec un évident plaisir l'humoriste Louis-José Houde. 
Chapeau à Ricardo Trogi, réalisateur à la ville et frère de Benoît dans le film de Pelletier, que son talent de comédien propulsera sans doute encore devant la caméra.

Géniale idée mal exploitée

Le problème réside plutôt dans le scénario. Embrassant au départ un couple en questionnement sur les valeurs qui l'animent, il délaisse au final toute la richesse de ce matériau pour sombrer dans les pires défauts de la comédie sentimentale. J'espérais une rupture, l'histoire d'une renaissance à l'extérieur d'un couple devenu étouffant, on nous présente plutôt le sauvetage d'un tandem fragile sous une forme à laquelle je n'ai pas cru du tout. Le film semble un peu se chercher, lui qui ne fait pas rire tant que ça et qui aurait pu émouvoir davantage.

Il faut dire également que le personnage de Vicky m'a profondément exaspéré. Manipulatrice faible, superficielle tombant dans la facilité, elle n'a suscité chez moi aucune sympathie, me privant par le fait même d'une complète empathie envers son chum qui l'aime passionnément.

Reste quand même ce personnage de Benoît, séduisant tant par sa candeur que par sa fougue, qui nous rappelle que les rêves qu'on range dans un garde-robe n'y dorment jamais profondément...

samedi 12 juin 2010

Aimer dans le vide

Servi dans un emballage à la fois années 50 et contemporain, vintage et hipster, Les amours imaginaires de Xavier Dolan séduit par la beauté de sa forme, touche par la vérité de son propos. La douleur de l'amour quand on aime dans le vide et le test d'une amitié déchirée par l'amour. Le Bang Bang d'un cinéaste en pleine possession de ses moyens.

L'autodidacte qui "parle" cinéma

Je suis fasciné chaque fois que j'entends Xavier Dolan en entrevue. L'un des décrocheurs les plus célèbres du Québec m'apparaît aussi, à 21 ans, comme l'un de ses autodidactes les plus impressionnants. Le fils de Manuel Trados "parle" cinéma: au-delà de ses références littéraires et de sa créativité débordante, c'est passionnant de l'entendre discuter de ses références cinématographiques et de découvrir comment il exploite le langage cinématographique -cadres, montage, musique, direction artistique- pour servir son propos. Tourné rapidement encore à petit budget, Les amours imaginaires possède à la fois ce langage et ce propos.

Deux amis, Marie et Francis, sont séduits par le même gars qui débarque soudain dans leur vie: Nicolas, aux boucles d'or -pas le mien...- , dont on questionne la profondeur tout en s'inclinant devant son talent pour la séduction. Cherche-t-il l'amour ou l'amitié? Est-il frivole ou sensible? Aux hommes ou aux femmes? Le bellâtre entraîne les 2 amis dans son sillage, les poussant -sans le vouloir ou consciemment- vers les excès de l'amour, pour certains parmi les plus humiliants... alors qu'autour de Marie et Francis vivotent pourtant des hommes beaux, sensibles et tendres qui semblent bien mieux les aimer. Pour moi, ce fait constitue sans doute la partie la plus troublante du film.

L'art à l'écran

Les amours imaginaires s'appuie sur une solide direction artistique:


  • utilisation répétée -un peu excessive- des ralentis
  • choix du gros plan pour livrer le message
  • costumes tout aussi éclatants qu'éloquents, conçus par Dolan lui-même, qui constituent un personnage en soi
  • précision d'orfèvre dans le choix des accessoires
  • musique en appui: de la froideur du 3e sexe d'Indochine à la douceur et à la tendresse des sonates au violoncelle de Bach en passant par le coup au coeur de Bang Bang interprété par Dalida, la trame musicale est partie prenante de l'histoire et véhicule pertinent d'émotions. 


Un véritable talent de dialoguiste

Une direction artistique sans propos ne fait que retarder l'ennui. Or, les situations et les dialogues des Amours imaginaires -et les apartés d'inconnus racontant leurs propres histoires d'amour qu'on entend à quelques reprises- sonnent... vrais. Insidieusement, le film s'infiltre par les pores de la peau et libère en crescendo des émotions placées sous vide. Et avec elles les questions et quelques absurdités de la vie:


  • aimer autant quand on sait pourtant dès le départ que l'autre ne partage pas nos sentiments
  • vibrer tellement quand il nous frôle... pour rien
  • sacrifier une amitié... pour du vide
  • être pathétique... trop longtemps avant de revenir sur terre.


Beau film, donc,  mitonné par un dialoguiste hors pair: qu'ils soient drôles, ironiques, timides, déchirés, consternés, les mots des personnages sont authentiques, suscitent l'éclat de rire ou l'empathie.

Tous les comédiens sont solides, les principaux comme les étonnants secondaires, notamment Anne Dorval qui vole encore le show dans le rôle de Désirée, la mère de l'inaccessible Nicolas. On oublie vite quelques répliques trop écrites et le fait que Xavier Dolan ne s'efface pas encore assez derrière ses personnages pour chanter... Bang Bang, comme une détonation sans écho.

dimanche 6 juin 2010

Piano, Paris et Le Trotski

Revue cinéma des derniers jours en ce dimanche pluvieux, temps idéal pour s'installer devant le grand écran... ou pour en magasiner un plus petit sous forme d'ordinateur portable! En attendant de craquer vendredi prochain pour Les amours imaginaires de Xavier Dolan, voici la critique -amateure-


"Je suis un compositeur"

S'il y a une évidence que vous devez retenir au terme du film L'Enfant prodige, consacré au pianiste québécois André Mathieu, c'est que cet artiste exceptionnel doit sa déchéance -et par le fait même, son absence dans la mémoire collective- au fait de ne pas avoir été reconnu comme un compositeur de talent, mais plutôt comme un brillant virtuose. Ce message, le scénario du film le martèle avec insistance, pas toujours subtilement... Toute sa vie, illustre-t-il, Mathieu tentera de promouvoir des oeuvres à contrecourant des pièces "modernes" de son époque, obtenant plutôt une reconnaissance qu'il refuse par son jeu pianistique hors du commun.

J'avance à tâtons dans cette description, car si un constat s'impose au terme du film de Luc Dionne, c'est que le réalisateur pourtant séduit par son sujet nous offre peu de chair autour de l'os. À l'imagine du récent Gainsbourg (vie héroïque), biographie bédéesque de l'auteur de Couleur café, L'enfant prodige se présente comme une succession d'événements et de rencontres que le scénariste ne parvient pas à inscrire dans un contexte plus large, celui de l'histoire de la musique classique de l'époque.

  • Comment Mathieu a-t-il débuté au piano? 
  • Comment est né son désir de composer? Pourquoi si jeune?
  • Que représente la musique pour lui? 
  • Comment a-t-il rencontré ces comédiens qui partagent la 2e partie de sa vie et qui seront les seuls à lui proposer leur amitié? 
  • Qui sont exactement ces femmes qu'il aimées et en quoi s'identifiait-il à ces amours de passage? 
  • En quoi consistait la musique dite moderne au cours des années 1930 et 1940?

Beaucoup de questions sans réponses sur un film dont les principales qualités sont de nous inciter à lire la récente biographie de Mathieu signée Georges Nicholson ou à nous plonger davantage dans l'oeuvre musicale sublime de celui qu'on désigne comme l'héritier du compositeur et pianiste russe Rachmaninov. Quoiqu'il faille quand même connaître un peu l'histoire du prodige québécois avant d'aller voir le film tellement celui-ci nous en dit peu...

Brûler un sujet

Sinon, comme il l'avait fait pour l'étrange série Bunker le cirque sur le monde politique, Luc Dionne "brûle" ici un sujet prometteur.

La première partie de son film, succession de concerts au cours desquels le jeune Mathieu partage ou non la scène avec son père, est profondément ennuyeuse. Le jeu de Guillaume LeBon -qui incarne Mathieu- n'est pas toujours juste et on apprend peu de choses sur le personnage central du film. Le public réclamait davantage, il me semble, que des visages stupéfaits ou émerveillés, auxquels s'ajoute l'étrange rencontre, à Paris, avec une sorte de pianiste bohémien dont on ne comprend pas trop le sens et à travers laquelle le réalisateur semble vouloir faire passer un message capital.

En 2e partie, Patrick Drolet -Mathieu de 15 à 39 ans-, donne du souffle et de l'émotion à son personnage, dont on découvre soudain la complexité. Il a peu de texte à se mettre sous la dent -exception faite des fameuses déclarations "Je suis un compositeur"-, mais touche par son incapacité à se remettre sur pieds. Des journalistes l'ont souligné: difficile de croire que Drolet a 15 ans quand il entre en scène et ce choix de casting ne simplifie pas la compréhension de l'histoire. Quel âge a Mathieu dans cette scène, donc? se demande-t-on constamment.

Un film à la réalisation et au scénario un peu déficients, qui a toutefois le mérite, comme l'ont évoqué plusieurs, d'ouvrir des portes vers l'oeuvre du pianiste André Mathieu, dont la réhabilitation semble en voie d'être chose faite.

Une bonne histoire au coeur du Montréal anglo

The Trotsky -Le Trotski en français-, film extrêmement sympathique et bien construit, offre tout le contraire de L'enfant prodige: une bonne histoire, qui nous happe instantanément, du rythme et beaucoup d'originalité.

Seul obstacle si on voit le film en français -il y a quelques semaines, seule la version française était disponible à Québec: la traduction. Pourquoi les films tournés en anglais et traduits en français au Québec sont-ils si atrocement mal doublés? Souvenons-nous de Mambo Italiano... Et qui double Jay Baruchel, l'interprète du personnage principal du film, Léon Bronstein? Xavier Dolan! Difficile, donc, de se faire une idée propre du héros quand son "double" francophone possède une présence assez forte...

Sinon, ne boudez surtout pas votre plaisir devant le parcours de Léon, convaincu d'être la réincarnation de Léon Trotski, compagnon de Lénine lors de la Révolution russe de 1917 qui porte les "masses prolétariennes" au pouvoir. Pour avoir tenté de syndicaliser le personnel de l'usine de son riche bourgeois de père, un Juif anglo-montréalais, Léon est envoyé -comble de malheur!- à l'école publique... Jacques-Parizeau!!

Léon voit rapidement dans ce nouveau lieu un champ propice aux batailles qui le font vivre. Il ne tarde donc pas à s'engager dans une lutte en faveur de la mise sur pied d'une association étudiante. Fort de l'appui de quelques collègues blasés qu'il secoue de leur apathie et d'une soeur aussi déterminée que lui, Léon entreprend une quête à laquelle se joignent, volontairement ou non

  •  un avocat en fin de carrière autrefois gauchiste notoire
  • l'amour que l'Histoire envoie sur la roue du Trotsky québécois
  • un directeur d'école fin littéraire, excellent Colm Feore, le bon flic du Bon Cop, Bad Cop
  • et une commissaire d'école exaltée, apparition réussie de Geneviève Bujold.

En plus de cette histoire extrêmement bien menée, le film s'appuie sur une solide direction artistique : les lieux mis à l'écran sont invitants et empreints d'un bonheur latent et la musique de Malajube y est extrêmement bien exploitée. J'ai d'ailleurs redécouvert ce groupe rock francophone québécois dont je commence à vraiment apprécier la musique, que je jugeais d'abord complètement cacophonique.

À voir pour la performance de Jay Baruchel et pour l'ensemble de la distribution et surtout, si vous aimez les bonnes histoires.

Nouveau tango à Paris

Printemps 1968: la capitale française est animée par un vent de révolte étudiante alors que Matthew, jeune Américain, débarque à Paris pour se consacrer à sa passion: le cinéma. C'est en dévorant des films à la Cinémathèque qu'il fait la connaissance des jumeaux Théo et Isabelle. Ses nouveaux amis l'entraîneront dans une trouble aventure dont le décor sera l'appartement de leurs parents, temporairement désertés.

Telle est la prémisse de base de The Dreamers -Innocents en français-, film de 2003 réalisé par Bernardo Bertolucci. Les cinéphiles y trouveront assurément leur compte car cette oeuvre est truffée de références au 7e art et se veut un hommage à celles et ceux qui lui ont donné vie: Marlene Dietrich, Greta Garbo, Charlie Chaplin, Buster Keaton, Fred Astaire, etc.

C'est donc dans la passion du cinéma que naît une étrange histoire d'amour et d'amitié entre un Américain de prime abord prude et réservé et un couple de jumeaux en apparence libertins... mais que leur relation particulière isole du monde et des passions qui le soulève. D'abord initié à l'amour, Matthew tentera à son tour d'initier ces nouveaux amis à la vie, eux qui, découvre-t-il, refusent de vieillir et de sortir d'un cocon enveloppant.

Un beau film, joué avec justesse par de jeunes comédiens plongés dans une histoire pas facile à livrer, tant sur les plans physique que psychologique. Originale façon d'explorer la fièvre de Mai 68.