Un rêve au rancart?
Le baiser... met en scène un couple dans la trentaine qui ne vibre plus au même diapason. Benoît et Vicky ont fait un jour le serment de travailler ensemble, lui interprétant le texte qu'elle composerait pour lui.
Tandis que Benoît s'accroche toujours à ce rêve, et donc à son profond désir de vivre un jour de son talent de comédien, Vicky a renoncé à sa plume pour jeter son dévolu sur un condo et une hypothèque. Lui l'idéaliste, elle la pragmatique, un couple sur le bord de la crise de nerfs, donc, que vient perturber la décision de l'homme de se faire pousser la barbe pour incarner avec davantage d'authenticité un personnage de dandy dans un souper-théâtre. C'est la consécration pour l'acteur, qui peu à peu accentue la tension au sein du couple.
Disons-le d'emblée, Le baiser... compte une distribution 5 étoiles.
- David Savard, doux idéaliste embrasé par le désir de jouer, convainc dans son rôle d'amoureux romantique prêt au sacrifice.
- Isabelle Blais se révèle tout à fait détestable dans celui d'une Vicky anxieuse et malheureuse.
- Tous les personnages secondaires sont extrêmement bien joués, avec finesse, sans caricature, à l'exception peut-être du réalisateur hyper branché dont s'est emparé avec un évident plaisir l'humoriste Louis-José Houde.
Géniale idée mal exploitée
Le problème réside plutôt dans le scénario. Embrassant au départ un couple en questionnement sur les valeurs qui l'animent, il délaisse au final toute la richesse de ce matériau pour sombrer dans les pires défauts de la comédie sentimentale. J'espérais une rupture, l'histoire d'une renaissance à l'extérieur d'un couple devenu étouffant, on nous présente plutôt le sauvetage d'un tandem fragile sous une forme à laquelle je n'ai pas cru du tout. Le film semble un peu se chercher, lui qui ne fait pas rire tant que ça et qui aurait pu émouvoir davantage.
Il faut dire également que le personnage de Vicky m'a profondément exaspéré. Manipulatrice faible, superficielle tombant dans la facilité, elle n'a suscité chez moi aucune sympathie, me privant par le fait même d'une complète empathie envers son chum qui l'aime passionnément.
Reste quand même ce personnage de Benoît, séduisant tant par sa candeur que par sa fougue, qui nous rappelle que les rêves qu'on range dans un garde-robe n'y dorment jamais profondément...
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