samedi 1 mars 2008

Rêver de sangria

Premier mars.


Il neige encore une fois sur Québec. Doucement, par romantiques bourrasques… mais avec assurance! En ce temps pascal, N. me choisit comme fond musical La passion selon Saint Mathieu, de Bach, alors que j’aurais bien besoin des notes parfumées au rhum et à l’ananas sucré et juteux des 25 ans de succès de la Compagnie Créole!

Moi qui attends chaque année l’hiver avec impatience, rêvant de promenades sur les Plaines enneigées et de chocolats chauds au café Chez Temporel, moi qui m’enfuis sur les pistes de ski de fond de la région chaque fin de semaine et qu’un paysage de sapins enneigés et de ruisseaux sifflotant joyeusement entre deux rivages glacés séduit autant qu’un coucher de soleil sur le fleuve en plein été… commence à en avoir un peu ras-le-bol des congères et de la glace noire! Je me surprends à évoquer de plus en plus régulièrement mon ex-collègue JD et sa « maudite marde blanche »!


Un hiver monochrome

Ce n’est pas tant les multiples couches de neige qui obscurcissent de plus en plus les fenêtres de mon salon, compromettant la croissance de mes fragiles plantes vertes, déjà malmenées par un jardinier malhabile. Ce n’est pas le froid non plus. Car avouons que nous n’y avons pas goûté tant que ça cette année. Je blâme plutôt l’absence de soleil en cet hiver définitivement monochrome!

Car la blanche saison, j’aime m’y frotter pour ces délicieuses journées où la température se pose autour de -10°C; le ciel frôle le bleu royal et la lumière est vive. On avance dans le bois sans se préoccuper de la morsure du vent, la tête aux mésanges qui volent à notre rencontre en quête de graines de tournesol. La neige glisse sous nos skis recouverts d’un chimique glaçage de Swix verte, les pentes sont lisses, le soleil réconfortant.


Un fantasme de sangria


Mais de ces journées un peu moroses de tempête… j’en ai assez.

Je me surprends à fantasmer sur des images de pique-nique estival, une bouteille de vin ou de sangria au milieu de la table. Je rêve ardemment de légumes en papillote cuisant sur le barbecue qui parfumera notre future terrasse… et même de tout-inclus dans le sud en juillet!

Et moi qui ignore habituellement ces articles de malheur de novembre prédisant un hiver frisquet ou d’avril annonçant un été pluvieux et humide, je me suis laissé aller au découragement ce matin en parcourant les prophéties météorologiques des experts interviewés par la journaliste Catherine Handfield de La Presse :

  • deux semaines de temps plus froid que la normale à compter de mercredi prochain;
  • le temps doux qui se ferait attendre jusqu’à la mi-avril;
  • la neige qui nous narguera encore toutes ces semaines;
  • d’autres « bordées » à venir en raison d’une « machine à dépression » encore « bien vivante » (effrayante métaphore du météorologue Réjean Ouimet);
  • et, comble de malheur, les éternels rivaux d’Environnement Canada et de Météo Média s’accordant sur ces noirs oracles.

Combien, pour un tout-inclus en avril?

Remarquez que tout à mes travaux dans notre future maison, je n’aurai pas le loisir de goûter aux chaudes journées printanières de toute façon.

Tiens, voilà que je me sens un peu mieux!

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