samedi 31 mai 2008

Ces articles qui traînent



Sur mon bureau traînent depuis des semaines quelques références que je souhaite partager avec vous; je m’exécute entre une pose de base de lit et une épicerie!

Des Parisiens se font guides

Promis, la prochaine fois que je passe par Paris, je profite du programme de visites guidées gratuites offertes par Parisien d’un jour. L’objectif des guides bénévoles de cette association? « Permettre aux touristes de passage dans la Ville lumière d’entrer en contact avec d’authentiques Parisiens qui leur font découvrir petites places provinciales, passages presque secrets et lieux historiques hors des sentiers battus » (Louise Gaboury, La Presse, 22 mars 2008).

On peut participer à de telles visites toute l’année : le programme des lieux proposés varie toutefois en fonction du jour de la visite et de la disponibilité de ces bénévoles passionnés dont la seule aspiration semble être de partager l’amour de leur ville. Fait à noter, les groupes sont limités à six participants, ce qui favorise sans doute l’échange et l’interaction.

Les guides n’acceptent pas de pourboire mais on peut offrir un don à leur association ou, pourquoi pas, un petit cadeau du Québec! Lors d’un de mes voyages en France, il y a déjà 10 ans, les bonbons à l’érable avaient fait fureur… auprès d’une jeune clientèle cependant!

L’association Parisien d’un jour est affiliée au réseau Greeters regroupant une dizaine d’associations du même genre à New-York, Chigaco, Melbourne (en Australie), Buenos Aires, etc. On s’inscrit aux visites entre une et deux semaines à l’avance, par l’intermédiaire d’un formulaire accessible dans le site de l’association. www.parisgreeter.org/.

Des couches bio pour les dégâts de bébé

Je voue une admiration profonde à mes amis jeunes parents NL, JSA, EL et MCL écologistes jusque dans le choix des dessous de leurs fistons, eux qui ont opté pour des couches lavables plutôt que jetables… Ils font partie des 15% de Canadiens préférant les couches de coton aux couches vite expédiées à la poubelle. Avantage notable des couches « réutilisables » : « cette couche rend l’apprentissage de la propreté plus facile, parce que les tout-petits sentent plus facilement qu’elle est mouillée ». (Caroline Rodgers, La Presse, 27 avril 2008).

L'avènement des couches biodégradables Moltex, non blanchies au chlore et fabriquées à l’aide d’un mélange d’ouate de cellulose et de pulpe de bois, bref, des couches "vertes" pourraient simplifier le dilemme de nombreux parents. On les trouverait déjà dans certaines pharmacies et commerces écolos du Québec.

Selon Caroline Rodgers, les couches jetables constitueraient une véritable plaie pour l’environnement :

  • Au Canada, 4 millions de couches prendraient chaque jour le chemin de la poubelle.
  • La période de décomposition des dites couches jetables dans les dépotoirs s'étirerait jusqu’à 500 ans
  • Et, dixit madame Rodgers, « pour un seul enfant, jusqu’à ce qu’il soit propre, on doit sacrifier 4,5 arbres et 25 kg de plastique obtenus grâce à 65kg de pétrole. »

Je ne suis pas convaincu, cependant, que ces statistiques percutantes me persuaderaient de laver les couches souillées par mes rejetons, tout adorables qu'ils soient...

Flâner dans sa capitale…

Arrêter d’alimenter un blogue durant plus de 10 jours signifierait sa mort certaine, lisais-je ce matin dans un article spécialisé. Lecteurs, êtes-vous encore de ce monde? Mon humble « étoile » dans la blogosphère s’est-elle éteinte à jamais?

Sachez en tout cas que si je vivais une existence sans contrainte, je passerais au moins une heure chaque jour à bonifier « mon compte d’auteur ». Mais les responsabilités de nouveau propriétaire étant ce qu’elles sont… et le soleil et la chaleur m’entraînant plutôt dehors que devant mon écran, j’ai été négligent.

Un après-midi maritime

Parlant de soleil, j’ai profité d’une journée de congé hier pour arpenter ma capitale que je trouvais décidément bien séduisante en ces temps de lilas, de feuilles qui se déploient et de tulipes éclaboussant le paysage de leurs formes et de leurs couleurs chaque année plus explosives!

Oups… Ça sonne, voilà que se pointent aussi tôt que 9h35 en ce samedi les livreurs de notre nouvelle base de lit! Qui me font réaliser avec effroi que nous avons oublié de retirer le 45$ que nous devions leur payer comptant… Visiblement, ces deux visiteurs du matin en ont vu d’autres –ils connaissent le quartier, l’un d’eux étant même né dans l’appartement au-dessus de la boucherie Bégin!- et m’offrent de me conduire à la caisse Desjardins de la rue Saint-Jean! Un p’tit tour de « truck » en pyjama en ce samedi matin. Et naturellement, ce sont toujours dans ces moments qu’on rencontre un collègue…

Me voici de retour au clavier!

Courte escapade au bassin Brown, donc, l’un des cadeaux du gouvernement fédéral à Québec à l’occasion de son 400e anniversaire. Situé tout en bas de l’escalier du Cap-Blanc que les sportifs dévalent et gravissent entre les Plaines d’Abraham et le boulevard Champlain, ce parc dont l’aménagement n’est pas complété –en tout cas, je l’espère pour sa fréquentation future…- a le mérite d’offrir aux visiteurs plusieurs accès au fleuve, que son voisin, le parc du Cap-Blanc, plus touffu et familial mais aussi plus sévère, protège jalousement à coup de rosiers et de panneaux d’interdiction. Dans l’entrée au bassin Brown, le visiteur emprunte un sentier de gravier puis une passerelle s’avançant en diagonale vers le fleuve, décoiffant celui qui l’emprunte tant par le vent soufflant à son extrémité que par une vue fort honorable sur le fleuve et la rive-sud, mais également sur la falaise, la tour Martello trônant au sommet des Plaines et les charmantes demeures du Cap-Blanc.

Ma ballade m’a ensuite conduit dans le Vieux-Port, terre d’accueil, du 29 mai au 1er juin, d’un porte-hélicoptères, de ravitailleurs et de frégates militaires du Canada, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Irlande, une flotte impressionnante rassemblée à l’occasion du Rendez-vous naval de Québec. http://www.rendezvousnaval.com/fr/navires Je n‘ai pas pris le temps de visiter ces longilignes embarcations décorées de pavillons et de torpilles aux airs du sous-marin du Trésor de Rackam le Rouge, une aventure de Tintin –la référence est de JM, croisé par hasard dans le port- mais un seul coup d’œil sur leurs silhouettes valait le détour!

J’ai vagabondé dans plusieurs autres sites avant de m’échouer sur la terrasse Dugas-DeMons et sa vue imprenable sur le fleuve, le port, l’île d’Orléans et les montagnes environnantes. Je me suis même permis une razzia vestimentaire chez L’un et l’autre… Mais croyez-moi, contrairement à ce qu’affirmait la chroniqueuse Josée Legault invitée à l’émission Christiane Charrette le matin-même, il y a de l’effervescence à Québec en préparation des temps forts des festivités du 400e anniversaire. Hier soir, des jeunes envahissaient même Place d’Youville pour jouer au soccer, au basket ou assister à un show de hip hop à l’occasion de l’événement Motiv’action 2008, un événement jeunesse de la Société du 400e anniversaire.

En ville, on pouvait contempler presque autant de drapeaux, de pavillons et d’oriflammes du 400e… que de marins déambulant sur la rue Saint-Jean dans leurs élégants uniformes! Combien de filles ont succombé sur la Grande-Allée hier soir à l’appel du large??? Pas celles du bar « pour femmes » Bayo qui inaugurait sa terrasse à quelques mètres de chez nous hier soir, toujours sur la Saint-Jean, et qui a fait craindre à Nic plusieurs nuits bruyantes à venir…

lundi 19 mai 2008

Le "bum" de fer

Le plus récent « comic » de la compagnie Marvel à prendre l’affiche au grand écran, Iron Man, possède l’indéniable qualité de divertir de façon parfois spectaculaire, mais également le défaut de ne guère innover dans le genre « films de super-héros », particulièrement présent au cinéma au cours des dernières années.

Dépourvu de la profondeur et de la noirceur du Batman begins de Chris Nolan, comptant sur des personnages moins étoffés et moins proches de notre « quotidien » que les aventures de Spider Man, Iron Man impose toutefois son originalité par un personnage central plus glamour et mauvais garçon que les précédents films de « surhommes ». Robert Downey Jr –lui-même au prise autrefois avec des problèmes d’alcool et de toxicomanie- y campe avec brio le personnage de Tony Stark, ingénieur surdoué et fabricant d’armes picolant allègrement dans les grands hôtels, les salles de jeu ou dans la chambre à coucher.

C’est la personnalité de ce personnage de « bum » rock’n’roll et attachant qui confère toute sa couleur –et son humour- à l’œuvre de Jon Favreau, à l’intérieur de laquelle les scènes d’action –et notamment le combat final contre l’adversaire- sont –parfois trop-rapidement menées. En fait, la conception par essai et erreur de l’armure d’Iron Man par un Stark au sommet de son génie, tant dans une caverne d’Afghanistan que dans un atelier futuriste d’une villa luxueuse de Malibu, éclipse presque ces fameuses scènes d’action! Quoique la « valse » opposant Iron Man à des jets de l’armée américaine a tout de même de quoi décoiffer… Gwyneth Paltrow, de retour de congé maternité, joue l’assistante timide, maladroite mais redoutable d'efficacité de Stark, évidemment amoureuse du « patron »; la charmante « Pepper » Potts noue avec Stark une relation ambiguë et assaisonnée d’un « juste ce qu’il faut » de tension sexuelle.

Il y aura bien sûr une suite à Iron Man. Comme il y en aura une cet été au Hulk créé en 2003 par Ang Lee et à Batman begins. Avertissement aux producteurs : pour maintenir l’intérêt, revoyez donc la trame de fond de tous ces films qui, loin de se diversifier, est plutôt en train de s’accrocher à un patron bien défini.

Au palmarès de la chaleur humaine…



Les poseurs de Tapis Extra remportent la palme haut la main! Suivis presque ex-æquo par les livreurs de Home Dépôt et les récupérateurs d’épaves –en l’occurrence une porte et notre sommier échoué depuis trois semaines dans le salon plutôt qu’à sa place dans notre chambre- du Comptoir Emmaüs.

Drôle de préambule pour me réconforter –et vous aussi, par extension- sur l’existence de la courtoisie et du dialogue dans le secteur –incontournable, quand on est propriétaire- de la construction et de la livraison de « cossins » en tout genre; et oui, une conversation avec un employé d’une entreprise du domaine, ça peut ne pas se terminer par un « satisfait, boss? » bien senti! Disons que j'avais été un peu échaudé en cette matière lors de notre déménagement...

Prétexte également pour partager avec vous l’avancement des travaux découlant de la suite de notre installation dans notre nouvel « habitat ». Vous aurez compris que nous avons enfin fait recouvrir d’une moelleuse carpette l’escalier dont nous avions d’abord songé à sabler les planches, jusqu’à ce que nous découvrions du contre-plaqué sur les paliers.

Nous avons aussi acquis un ensemble patio, à monter bien sûr. Cette fois, j’ai promis à N, qui s’est tapé seul le montage du bureau durant de longues heures, de collaborer au travail, mais il ne me juge pas très crédible…

Nous surveillons attentivement la météo afin de trouver la plage temporelle idéale pour teindre notre terrasse. Pas de pluie dans les 24 heures précédentes, pas d’averses dans les 48 heures suivantes, pas de soleil durant le travail, la lune en vierge et en scorpion, Jupiter et Mercure dans l’axe de Vénus… Coup donc, y en as-tu un jour parfait pour appliquer cette foutue teinture??

En pleine opération de nettoyage de la cave –je me croise les doigts et les orteils en ce moment pour que les éboueurs aient gavé leur broyeur des vieux balais, chaudières, lampes de plastique et autres crochets de bois écorchés que j’ai expulsés de la maison-, j’ai aussi :



  • failli boucher le drain en y échappant une boîte de carton pleine de vieille terre et de morceaux d’asphalte –j’ai l’impression que notre « vide sanitaire » a déjà accueilli un chantier archéologique…;

  • mais me suis racheté en mettant la main sur des sacs de plastique remplis de sous noirs et de monnaie, de quoi garnir deux pots de yogourt et trois de fromage Cottage!

Un butin de pirates destiné aux enfants des anciens propriétaires de la maison? De quoi, en tout cas, nous payer un savourer burger Chez Victor à quelques pas de chez nous!

Prochaine étape? Nettoyer les fenêtres, terminer de vider les boîtes, nettoyer les pinceaux au Varsol –ça me pue au nez cette tâche, c’est le cas de le dire- et attendre l’arrivée de la comète de Halley pour enfin amorcer les travaux sur notre terrasse.

dimanche 18 mai 2008

Notes en bas de page

Je prends quelques jours d'avance -pour une fois- en souhaitant un très joyeux anniversaire à mes amis rimouskois EL et HS qui souffleront les chandelles -combien au fait EL?- de leur gâteau de fête respectivement le 26 et le 29 mai.

Un excellent retour de voyage aussi aux deux BBEC qui, s'ils ne se sont pas payés un terrain de golf aux États-Unis, devraient reprendre la route du Québec au cours des prochains jours! Quoiqu'en "nowhere", on ne sait jamais... Nous n'avons plus de nouvelles de vous, on s'ennuie!

Surtout, surtout, mes plus tendres félicitations à ma soeur et à AR qui donneront naissance autour du 30 novembre prochain à ma première nièce ou mon premier neveu. En passant, les deux futurs parents sont en panne d'inspiration pour un nom de garçon... et ont rejeté tous les miens! Si vous avez des suggestions de "noms contemporains" -oubliez François, Étienne, Antoine, Charles, Christophe, Guillaume, Jérôme, Vincent... et Gustave, proposé par N!-, faites-moi signe!

Fêtée au pétillant hier avec toute ma famille en même temps que notre nouvelle maison, cette annonce m'a beaucoup touché, moi qui promet déjà de perfectionner ma technique de changement de couche! J'ai vu mon amie JT à l'oeuvre cette semaine avec le charmant Élie, je tâcherai d'imiter son doigté!

À quand nos premières sorties avec une petite voiturette de vélo, chère future nièce ou cher futur neveu? Nos premiers piques-niques sur les Plaines aux petits pots à saveur d'agneau ou de poires? Les saucettes dans la piscine de papa et maman avec tes minuscules "flotteurs"? J'ai définitivement bien hâte de te voir la binette, et tes grands-parents aussi, je pense!

dimanche 11 mai 2008

L'ADQ en orbite

Étonnant: le film Dans une galaxie près de chez vous 2, sorti récemment sur nos écrans, ne se contente pas de dénoncer de façon plus ou moins subtile notre propension à consommer au-delà de nos besoins, au risque de provoquer une pénurie de ressources ou de polluer davantage, ainsi que notre facilité à tomber dans les pièges de la propagande américaine à l'égard de certains "États-voyous", dont l'Irak ou l'Iran, incarnées dans le film par la planète des Irasiens.

Le joyeux équipage du Roméo Fafard, ce vaisseau poursuivant son exploration de l'univers à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil pour les Terriens, en profite également pour décocher quelques flèches étonnamment bien senties à l'endroit de l'Action démocratique du Québec. Désir d'atteindre une clientèle cible de cette formation politique afin de dénoncer en vitesse certaines de ces idées?

Toujours est-il que dans le film, un adversaire des sept voyageurs interstellaires, victime d'une décharge de liquide "débilisant", se met soudain à s'agiter en criant : "Votons Mario Dumont! Votons Mario Dumont"!

Puis, plus tard, parcourant une clairière située sur la planète de l'adversaire en question, deux des coéquipiers du capitaine Charles Patenaude découvrent un carton sur lequel est affiché une série d'énoncés, dont "couper dans la fonction publique" et "faire semblant de s'intéresser à l'environnement". "Est-ce ça qu'on appelle un guêt-apens"? se demande na­ivement le personnage de Bob, tandis que surgit le soldat débilisé scandant toujours son slogan pro-Dumont, "piégé" par le guêt-apens en question.

Intervention somme toute audacieuse et sans nuance de scénaristes dans un film constituant davantage un divertissement léger qu'un pamphlet politique.

Moins savoureux que le précédent film de la série, usant davantage de clichés -je suis demeuré perplexe devant la décision des scénaristes de transformer le méchant Brad en gai un peu fofolle exprimant parfois ses désirs de façon assez insistante-, un peu long alors que le film ne se déroule que dans quatre lieux différents -l'intérêt pour l'histoire en souffre-, Dans une galaxie...2 contient néanmoins quelques gags efficaces et mise sur la performance de ses comédiens pour nous faire vivre d'excellents moments.

À condition de ne pas être un fervent de l'ADQ...

samedi 10 mai 2008

Pas toujours cool d'être "hockey"

Au tour de la ville de Québec d’être hockey, pour reprendre le slogan du département marketing de nos glorieux Canadiens de Montréal.

Sur les capots des voitures arpentant la Capitale, les fanions du Championnat mondial de hockey ont détrôné ceux du Canadien, éliminé samedi soir dernier par les Flyers de Philadelphie. Loin des débats à la 110% sur une rivalité potentielle entre "Kovi" et Koivu", à Québec, on parle suédois et danois… et on rechigne contre les bouchons dans le secteur du Colisée Pepsi.

Je n’irai probablement pas assister à un match France-Biélorussie au cœur de Limoilou… mais j’ai tout de même envie de vous parler hockey, de hockey au cinéma, en fait.

Un déclencheur : Jonathan Roy

Samedi 22 mars, 22h.

Alors que s'amorce le Téléjournal, la plupart des Québécois s’émeuvent non pas des propriétés salvatrices de l’eau de Pâques, mais plutôt de la surprenante « volée » que le gardien de buts des Remparts de Québec, Jonathan Roy, fils de Patrick, a infligé à son homologue des Saguenéens de Chicoutimi lors de la série opposant les deux équipes. La victime, Bobby Nadeau, ne parviendra jamais à retrouver son « air d’aller » lors des matchs subséquents et les Remparts, sans Jonathan Roy, suspendu, remporteront la série.

Depuis, Jonathan Roy a annoncé qu'il ferait désormais dans le hip hop, mais c'est une autre histoire...

Le geste, en apparence gratuit, suscite durant quelques jours une vaste remise en question du niveau de tolérance à la violence dans la Ligue de hockey junior majeure du Québec (LHJMQ) . La ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport flaire le capital politique et entre dans la mêlée.
Exploiter le rêve?

Le débat s’élargit : les joueurs de la ligue québécoise sont-ils les victimes d’un système exploitant des adolescents à des fins commerciales en leur faisant miroiter le rêve de devenir des stars de la Ligue nationale de hockey pour mieux remplir des arénas et les poches des actionnaires des équipes? Est-il acceptable que des jeunes du secondaire et du cégep disputent autant de parties, la plupart à des kilomètres de leur port d’attache, sacrifiant par le fait même leurs études… pour devenir des laisser pour compte du repêchage de la LNH?

Dans La Presse, le journaliste Yves Boisvert publie une entrevue passionnante avec l’ex-joueur de la Ligue nationale de hockey, Joé Juneau. Juneau vit aujourd'hui dans le Grand nord québécois où il tente de contrer le mal de vivre et le décrochage scolaire chez les jeunes Inuits en les initiant au hockey.

Avant de s’illustrer chez les Bruins de Boston, les Capitals de Washington et le Canadien de Montréal, cet attaquant a fait son entrée dans la LNH non pas par la LHJMQ, mais plutôt à la suite de belles années passées dans une ligue collégiale québécoise AAA, puis dans une équipe universitaire américaine lui ayant permis de compter des buts tout en obtenant un diplôme d’ingénieur. Dans l’entrevue accordée à Boisvert, Juneau raconte les déboires d’ex-coéquipiers ayant cru que la ligue québécoise leur conférerait un jour le statut de millionnaire du hockey et dont la carrière de hockeyeur s’est brutalement terminée, sans qu’ils n’aient prévu –ou qu’on leur ait proposé- un quelconque plan B.

Une caméra dans le vestiaire

Ce débat vite éclipsé de la scène médiatique m’a donné encore plus envie de voir le documentaire Junior , réalisé par Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault pour l’Office national du film. Lancé en janvier 2008, le film a suscité beaucoup d’intérêt médiatique, tant chez les journalistes spécialisés en cinéma que chez les chroniqueurs sportifs . Merci à Radio-Canada de l’avoir inscrit à sa programmation printanière avec trois autres documentaires québécois.

Ce film percutant fait pénétrer le spectateur dans les coulisses d’une équipe de hockey de la LHJMQ, le Drakkar de Baie-Comeau, au cours d’une saison particulièrement difficile. S’attachant peu à la relation des joueurs avec leurs partisans, leur ville d’attache ou leur famille d’accueil –car ces jeunes hommes ont dans bien des cas quitté leur ville ou leur province natale pour jouer au hockey-, Junior aborde cependant de front plusieurs aspects liés à la commercialisation du hockey junior. Cette production a remporté, le 25 avril dernier, le prix du Meilleur long-métrage documentaire canadien aux Hot Docs de Toronto, « le plus grand festival de film documentaire en Amérique du Nord » selon Radio-Canada.

La testostérone dans le plancher

Vous cherchez un regard neuf sur le hockey? Vous voulez savoir ce qui se dit réellement dans un vestiaire? Je ne saurais vous conseiller ce film sans artifices, une belle illustration de testotérone "dans le plancher".

Car Junior met en scène un monde d’hommes :
  • un entraîneur, ses adjoints et des actionnaires luttant pour la survie économique et sportive de leur équipe et qui élaborent des plans en fonction du potentiel économique des joueurs (le bagarreur, il intimide ses coéquipiers mais il attire aussi les foules!);


  • des agents, véritables gérants d’estrade aux allures de vautours flairant le profit ou devrait seulement s’épanouir le talent;


  • et des adolescents, un peu naïfs, qu’on encadre jusque dans l’intimité de leur chambre d’hôtel et qu’on transforme à coups de « calice » et de « tabarnak » en machine à gagner, parfois simplement pour laver l’honneur de l’entraîneur.

Seule présence féminine : quelques jeunes filles faisant la file en fin de match pour quémander un autographe à des gars qu’elles perçoivent comme des héros mais que nous devinons parfois bien mal dans leur peau, et particulièrement ces trois personnages involontaires que deviennent :


  • Benjamin Breault, futur espoir de la Ligue nationale, qui, dès la première scène du film, nous est présenté dans un restaurant, en pleine séance de « lessivage » avec son agent le pressant de façon parfois presque menaçante de changer d’attitude –de renoncer à son adolescence en fait- s’il veut être repêché par une équipe professionnelle au terme de la saison;


  • Alex Lamontagne, hockeyeur "vedette" se joignant au Drakkar alors qu'il est complètement écoeuré de pratiquer son sport et qu’on surprend à pleurer à chaudes larmes devant ses « coachs »;


  • L'anglophone Ryan Lehr, échangé, à sa demande, à une équipe des Maritimes pour qu’il puisse se rapprocher de chez lui et qui apprend 2 minutes plus tard que sa nouvelle équipe… l’envoie à Chicoutimi!

Téléréalité authentique

Sont-ils tenus par un quelconque code ou par leur volonté de demeurer "homme" en tout temps? Quoiqu’il en soit, le personnel d’entraîneur ne semble manifester aucune empathie à l’égard des états d’âme de ces jeunes, dont « les questions existentielles » dérangent parfois les plans de l’équipe. Dans ce monde d’encadreurs rigoureux, seul le conseiller pédagogique apparaît comme une présence bienfaisante!

Au terme de deux heures de dérangeante « téléréalité », on ne peut que saluer la démarche des réalisateurs, qui se sont complètement éclipsés devant leur sujet, renonçant par exemple à réaliser des entrevues avec les principaux protagonistes, à commenter « l’action » en voix hors champ, et même à présenter leurs « personnages » par des éléments infographiques à l’écran . Si ce dernier choix crée une certaine confusion, alors qu’on se demande parfois qui est cet homme et quel rôle il joue au sein de l’équipe, elle est vite oubliée devant les propos lourds de sens qui s’échangent devant nous et l’authenticité des scènes auxquelles mous avons la chance –ou la malchance- d’assister.

Les réalisateurs ont-ils utilisé des caméras cachées? Il semble que non! Comment alors des entraîneurs, des joueurs, des agents ont-ils pu oublier à ce point les « kodaks » et s’exprimer aussi crûment et naturellement devant la caméra? Seul élément de subjectivité dans cette œuvre : le choix des scènes retenues pour le montage, qui offrent un aperçu réussi des six mois de la saison 2005-2006 du Drakkar tout en s’attachant particulièrement aux destins mentionnés plus haut. Plusieurs séquences silences sont particulièrement évocatrices :


  • les joueurs forcés d'apprendre à faire un noeud de cravate ou à repasser pour jouer les stars en habit;


  • les photos de verre de ces équipiers qu'on remplace dans l'aréna au gré des échanges;


  • la souffrance d'un joueur a qui un médecin aussi compatissant qu'une tonne de briques replace brutalement une épaule déboîtée.

Si cette authenticité cinématographique m’a d’abord plongé dans un certain malaise, impression, en fait, d’assister à des scènes humiliantes, en voyeur, sans avoir demandé la permission, elle laisse au final la satisfaction d’avoir cerné de façon originale un sujet, une microsociété, faite de victoires et de réjouissances, mais aussi de brusques retours à la réalité.

Parlez-en à ces joueurs qui finiront seuls dans les gradins au terme du repêchage de la Ligue nationale…

samedi 3 mai 2008

Réponse aux lecteurs...


... et en particulier aux deux BBEC qui ont publié le commentaire sur notre barbecue à la suite de mon précédent billet.


Qui se dissimule sous cet acronyme? Je soupçonne nos deux babyboomers en cavale, les Thelma et Louise version 2008, de saliver à l'idée d'une bonne bouffe sur notre terrasse... car leur voyage se terminera assurément de façon beaucoup plus heureuse que celui de Susan Sarandon et de Geena Davis.


La terrasse est désormais prête pour accueillir le précieux barbecue reposant en votre sous-sol. Plus un flocon à l'horizon! Ne reste qu'à le monter... et à apprêter! Porc, poulet, boeuf, saumon? Et quel est le livre de recettes idéal pour le barbecue? Mon chef de référence, Pol Martin, se distingue-il autant sur briquettes que sur four traditionnel!


Une excellente suite de voyage à vous deux! Et pas de hold-up dans les dépanneurs, compris? Ça ne pardonne pas, parlez-en à Louise et Thelma!

jeudi 1 mai 2008

Casser maison

Je soupire d’aise.

Enfin mes soirées ne se passent plus à peinturer, nettoyer, épousseter, emballer, planifier, angoisser… Le déménagement est passé, je m’y croyais mal préparé, il s’est finalement déroulé sans dommages collatéraux… ou presque!

Presque, puisque N. et moi dormons directement sur notre matelas depuis vendredi dernier, le sommier de notre lit ayant refusé de gravir l’escalier de notre nouvelle maison. Nous voulions changer cette précieuse pièce de notre mobilier, marches et contremarches ont tranché!

Mais nous avons évité le pire. Capricieux, notre meuble de télévision a bien failli ne jamais se poser sur notre plancher fraîchement ciré! Il a finalement effectué une entrée remarquée par la servitude de passage contournant la maison adjacente, mystérieux couloir en L dont je bénis depuis l’existence.

Seul avec deux déménageurs, on apprend à la dure! Je connaissais l’existence de ce passage mais n’avais pas songé à m’en faire indiquer l’accès. Vendredi, 10 heures, alors que le meuble et ses tables rondes refusent d'entrer par la grande porte, ma clé de la dite servitude tourne dans le beurre: j’ai des chaleurs. Voilà venu plus tôt que prévu l’heure du premier contact avec mon voisin… qui m’apparaît en robe de chambre crispé par la douleur, victime d’un vilain mal de dos. « Je pensais que c’était à côté que vous emménagiez… me lance-t-il quand même à la blague, bon joueur, avant de m’indiquer la porte du couloir secret. Césame, elle s’ouvre… pour se terminer dans un banc de neige, sur ma terrasse embourbée. Mes déménageurs écoutent peut-être Radio X mais ils savent pelleter! Je rends hommage à leur patience… et à la souplesse de leur description de tâche!

C’est comment, au fait, faire affaire avec des déménageurs? Je retiens de l’expérience :



  • qu’il ne faut pas s’attendre à beaucoup de chaleur humaine ni avoir envie de faire la conversation le jour où ils se pointent chez nous;

  • que paqueter dans un sac vert toutes les babioles ne trouvant pas place dans une boîte peut se révéler moins gênant que de les faire transporter par les déménageurs, même si on contribue au chargement –je riais de la collection de papillons de mon amie GB, eux n’ont pas dû s’amuser de mon globe-terrestre et de mes tuteurs à plantes vertes;

  • que le déménagement a failli se terminer avant d’atteindre notre destination finale, le camion s’engageant de peine et de misère dans la rue étroite de notre nouveau lieu de résidence;

  • la nécessité de planifier un pourboire en argent comptant pour ceux qui se démènent sur nos bases de lit et sur nos appareils électroménagers;

  • qu’un déménageur, c’est honnête car celui que j’ai engagé aurait pu « piquer » mon globe terrestre pendant que je courais à la caisse la plus proche chercher le fameux pourboire.


L’expérience me paraît désormais bien loin, moi qui ne gère plus qu’un unique lieu de résidence, ma maison, toute fraîche, toute propre, dans laquelle je trouve de plus en plus mes repères!

Repenser mon quotidien

Chaque jour apporte son lot d’opérations quotidiennes à repenser :

  • mon premier lever de fin de semaine;

  • ma première Presse dévorée couché dans mon moelleux divan, face à la terrasse;

  • mon premier matin d’entraînement et un constat rapide: la côte de la rue Turnbull constitue définitivement un échauffement plus efficace que la fin plate de la rue Salaberry!;

  • mon premier retour à la maison sur la rue Saint-Jean: il pleut, je n’ai pas de parapluie, aucune possibilité de lèche-vitrine ou de flânage… mais c'est beau quand même!

  • mon tout premier souper concocté dans la cuisine.


Quel plaisir de recommencer à cuisiner, d’ailleurs, après des jours de restaurants ou de lunchs avalés sur le pouce! N’empêche, je sais désormais que sur Saint-Jean, le Sultan offre de meilleurs shish-taouk que son concurrent Byblos…

Je commence surtout à accepter qu’éventuellement peut-être un jour cette maison toute fraîche, toute propre… deviendra sale et poussiéreuse! Et qu’une tache de sauce tomate sur le comptoir de céramique ou quelques grains de terre échappés par terre attestent tout simplement que quelqu’un vit en cet endroit! Je me faisais presque rire, dimanche matin, n’osant toucher à rien dans la cuisine, de peur d’abîmer la peinture ou d’endommager le lavabo fraîchement ré-émaillé. Une maison de porcelaine, que je m’efforce de préserver sous sa cloche de verre… mais que nous « cassons » tranquillement, comme une pair de souliers propres, au fur et à mesure que nous l’apprivoisons.

Tiens, est-ce que chez vous aussi, dans les chambres, les fiches du haut des prises de courant sont activées directement par l’interrupteur qu’on met en marche tandis que celles du bas sont autonomes? Ce sont désormais des découvertes comme celles-là que j’effectuerai au quotidien, véritable Christophe Colomb de la « champlure » à laveuse, de la gouttière et du lave-vaisselle.

Que nous reste-il à faire, maintenant que nous sommes aménagés?

  • Acheter un bureau, une base de lit et un divan 2 places;

  • Peinturer la salle de bain, l’entrée et le vestibule du haut;
  • Magasiner, puis visser nos poignées de porte et de tiroirs;

  • Nettoyer et reteindre la terrasse;

  • Peinturer la porte et les fenêtres extérieures…


O.K., j’arrête d’y penser…