Voilà que je quitte ma confortable navette pour déposer mon gros orteil dans la sombre blogosphère. Comment entreprendre cette fascinante sortie en orbite? Par trois questions, tiens :
- pourquoi écrire?
- pourquoi un blogue?
- pourquoi me lire moi plus qu’un autre?
Pourquoi écrire?
Parce que c’est ce que je fais de mieux!
Je me fais parfois la réflexion que j’ai hérité d’un seul véritable talent, celui de l’écriture, que j’ai approfondi à fond! J’aurais bien voulu savoir rouler ma langue en U –je n’ai pas le gêne…- ou impressionner par mes dessins, mes partitions musicales, mon osso bucco ou ma bibliothèque en noyer faite mains, peine perdue! Par contre, je vous rédige sur commande une carte de fête pour votre grand-mère ou votre lettre de présentation pour l’emploi de votre vie : mes idées courent plus vite que mon clavier.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé écrire. J’ai d’abord commencé par des bandes dessinées, puis par des créations théâtrales : mon professeure de 5e année se souvient peut-être de mon adaptation féminine du conte d’Aladin : Aladine et la cafetière magique. La pièce ne fut jamais jouée en public…
Puis, armé de mon Apple 2 E et de son spectaculaire logiciel de traitement de texte L’écrivain public (lettres vertes sur fond noir), je me suis lancé –à la fin de mon primaire? au début du secondaire?- dans la rédaction de mon premier roman, Meurtres à Thetford Mines, histoire policière internationale prenant pour quartier général cette ville québécoise mythique que j’imagine encore auréolée de brouillard et trouée de carrières sinistres. C’était mon époque Agatha Christie-Dallas-Dynastie-Robert Ludlum.
Imaginez… mon personnage principal s’appelait Mark Bradford… à Thetford Mines! Hommage à mon père qui accepta de relire ma première œuvre entre les parties de Road Runner –petit bonhomme vert sur fond noir- qui le tenaient alors éveillé jusqu’à tôt le matin! Il se découvrait une vocation de réviseur alors que j’entreprenais ma carrière de romancier.
Je me souviens aussi :
- de l’arrivée de notre Macintosh qui bouleversa ma vie : enfin je pouvais intégrer couleurs et images à mes poèmes d’adolescent nostalgique!
- de mon premier roman de science-fiction… qu’un auteur de ce genre rencontré au Salon du livre de Rimouski se fit un plaisir de démolir en me signalant nombre d’invraisemblances! Est-ce qu’il faut que tout ce qu’on écrit soit vrai?
- de mes nombreuses histoires amorcées… mais jamais terminées : c’est si simple d’inventer un personnage … mais si complexe de créer l’intrigue! Pas facile de trouver une fin autre que l’arrivée de la police pour son polar...
- de ma première véritable publication, une nouvelle dont j’étais très fier, dans le recueil annuel des Éditions Botakap… et de tous ces textes que je leur ai par la suite transmis, sans succès : on ne séduit pas les juges à tout coup, mais je commence à croire au coup monté;
- et de quelques allusions de mon père : tu devrais continuer à écrire… il s'ennuie sans doute de réviser!
Difficile de jouer au scribe quand l’énergie investie dans le travail tue l’inspiration. L’imagination est un muscle involontaire, pour paraphraser l’écrivaine Monique Proulx : dans mon cas, elle commence dangereusement à s’atrophier.
En février 2006, ma collègue LPB et moi discutions aspirations dans un chaleureux restaurant polonais du Vieux-Montréal : auteure à ses heures elle aussi, elle me disait que la meilleure façon de s’entraîner… est de gribouiller un peu tous les jours n’importe quoi. Je courus m’acheter un cahier noir… Deux ans plus tard, je l’ai transformé en journal immobilier!
Et me voici, une résolution en poche, celle d’écrire plus souvent par pur plaisir, et avec une idée : pourquoi ne pas bloguer…
Pourquoi un blogue?
Parce que j’ai honte!
Je suis membre d’une équipe de communications Web dans lesquelles les technologies de l’information occupent une place centrale… évidemment. Et pourtant :
- je suis encore abonné à un journal –et je le lis;
- ma seule participation à un forum de discussion consiste à demander s’il pleut au Japon en juillet;
- je n’ai pas de cellulaire;
- ne me cherchez pas sur Facebook.
Et par-dessus tout, je ne m'épanche pas sur un blogue. Alors j’avais envie de découvrir ce médium avec vous!
Surtout, ne vous gênez pas pour… commenter, réagir, déclarer, applaudir, huer, vous obstiner, questionner, explorer, délirer, émouvoir. Surtout, ne vous gênez pas pour élargir mes horizons.
De mon côté, je m’engage :
- à publier au moins un billet par semaine;
- à enrichir ce blogue de photos et de vidéo;
- à faire plus court la prochaine fois.
Mais étant tenu à la neutralité -travail à l’Assemblée nationale du Québec oblige-, je dois m'en tenir à un blogue sans billet portant sur la politique québécoise ou canadienne. Mais comme ce sujet m’intéresse autant que vous, ne vous gênez pas pour vous lancer dans le débat… sans moi!
Pourquoi me lire moi plus qu’un autre?
Parce que vous m’aimez bien et voulez m’encourager!
Car ce blogue ne prétend pas soulever de juteux scandales, vous apprendre tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la culture du panet biologique ou sur l’emploi du participe passé dans la langue swahili, vous émouvoir par les « p’tites faces » de mon chien barbette ou de ma perruche Simone. J’ai juste envie de discuter.
Et comme le souligne si justement l'encyclopédie libre Wikipédia : « la majorité des blogues s’utilise à des fins d’auto-représentation, et la plupart se forment autour des affects et des idées propres à leur(s) auteur(s). C’est pour cette raison que la presse et l’opinion populaire sont parfois amenées à fustiger l’égocentrisme des blogs. »
J’assume mon égocentrisme!
D’ici là… commentez! Tiens... que représente l'écriture pour vous? ou... en avez-vous marre des blogues égocentriques?
4 commentaires:
Félicitation Raph !
Je crois que j'ai l'honneur d'être le premier commentaire ! Je m'en permet pas à peu près sur ce blogue historique !
C'est payant de se coucher tard et de vérifier ses mails avant de se coucher...
Je n'ai lu qu'un seul billet et déjà j'apprends plein de choses sur toi. J'ai même l'impression que ce n'est même pas quelqu'un que je connais !
Alors je t'encourage fortement à poursuivre et soit certain que je vais te lire avec assiduité. C'est égocentrique peut-être, mais ça permet quand même d'exprimer des choses qu'on a jamais le temps de se raconter dans nos vies trop pressées !
En passant, je commence officielement mon congé de paternité ce lundi 21 janvier, alors je n'ai pas de raisons de ne pas te lire !
Cheers !
Bravo Raphaël !
Bienvenue dans le merveilleux monde du blogue. Ça sera un plaisir de te lire, surtout que nos discussions sur tout et sur rien commençait à me manquer depuis que nous sommes des ex-collègues.
J'espère que tu arriveras à tenir ta promesse d'écrire un billet par semaine. Pour moi en tout cas, c'est ce que je trouve difficile. Mais l'important c'est de s'amuser, de s'exprimer et d'expérimenter .
Au plaisir de te lire!
Bonjour Raphaël,
Félicitation pour cette belle initiative. J'ai très hâte de te lire et je te promets de commenter tes billets de temps en temps.
Bravo encore...
Amicalement
DD
Hummm... Est-ce que j'en ai marre des blogs égocentriques ?? Pas vraiment. Pas du tout en fait ! Je ne vois d'ailleurs pas ce que l'égocentrisme du blog peut avoir de négatif. J'aime bien connaître les opinions des autres en général. Ça me permet de les confronter aux miennes. En plus, la majorité des blogs permet aux lecteurs de s'exprimer.
Alors surtout continue R. !! Et en plus c'est vrai que tu écris bien. (Certains pourront dire que je ne suis pas tout à fait objectif, mais quand même, avouez que c'est vrai...)
N.
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