- reconstitution soignée et crédible de la "décennie hippie" tant dans les décors que le choix des costumes, des accessoires ou de la musique
- montage et narration rythmés épousant la fébrilité et la vivacité du personnage de Milk, dont l'énergie et le charisme séduiront une joyeuse bande fidèles qu'il ralliera en faveur de ses combats pour les droits des gais
- intégration réussie et jamais incongrue d'images d'archives
- acteurs enthousiastes et touchants d'humanité, à commencer par Sean Penn, bien sûr, mais aussi l'étonnant James Franco -le beau gosse des Spider Man- dans la peau de l'amant, Scott, que les constants échecs politiques de Milk finissent par désabuser mais dont on croit à l'amour qu'il porte tout de même pour cet amant hors normes.
D'un point de vue gai, le film fait connaître un personnage exceptionnel qui, sans violence, mais avec beaucoup d'humour et de détermination, renie la clandestinité et la facilité des amours discrets pour embrasser l'espace public, avec toutes ses conséquences : vie personnelle tourmentée, menaces, et bien sûr, assassinat.
Ce n'est pas tant celui-ci qui choque -quoique le verdict d'homicide involontaire, auquel ne fait pas écho le film, provoque de violentes émeutes-, car il semble plutôt le résultat des positions politiques de Milk vis-à-vis son assassin et collègue Dan White que de son orientation sexuelle.
Ce qui m'a secoué, c'est plutôt l'ampleur des batailles qu'a eu à livrer Mik. Certes, l'activitste s'est employé à convaincre les homosexuels de sortir du placard, pour qu'enfin les hétéros qui les entourent réalisent qu'ils connaissent eux aussi des gais et changent leur regard sur cette minorité. Il s'est aussi démené pour faire adopter une loi en faveur des droits des gais au conseil municipal de San Franscico. L'essentiel du film illustre cependant son combat contre une proposition supportée par un puissant sénateur conservateur et une animatrice de télé bigote en faveur -tenez-vous bien- du congédiement des écoles des professeurs homosexuels par crainte qu'ils "enseignent" l'homosexualité aux enfants et commettent sur eux des agressions sexuelles.
L'héritage d'Harvey Milk
Je suis loin de penser que les gais se fondent aujourd'hui parfaitement au sein de la majorité. La découverte de l'homosexualité demeure encore, je pense, la principale cause de suicide chez plusieurs jeunes hommes. Au Québec, vivre son homosexualité en région ne doit pas toujours être une partie de plaisir. Rare sont les sportifs qui s'affichent comme gai. On vient de voter pour un retour à l'interdiction du mariage gai en Californie, pourtant la terre d'Harvey Milk!
Or, depuis plusieurs années - La vie la vie notamment a été diffusée en 2001 et 2002- nos séries télévisées, nos films et nos pièces de théâtre mettent en scène des personnages homosexuels sans qu'ils soient nécessairement "grandes folles" ou "sidéens": des gais humains, tout simplement! Nous avons élu des députés affichant leur homosexualité -Harvey Milk était en 1977 le premier élu ouvertement gai aux États-Unis- et ces derniers ont voté au Québec en faveur du mariage des homosexuels et de l'adoption pour ces couples 2002. La bataille pour une reconnaissance complète des droits des gais n'est pas terminée, mais elle a beaucoup cheminé au cours des précédentes décennies.
Grâce à des gens comme Harvey Milk, effectivement, auquel je n'ai pu m'empêcher de dire merci en prenant connaissance de sa éprouvante biographie sur grand écran. Et de me dire égoïstement que la vie est bien facile pour moi en 2008...
Trilogie inégale
J'ai terminé il y a quelques jours la trilogie policière Millénium dont je vous avais parlé dans un billet précédent. Je révise mon jugement: cette trilogie est définitivement inégale. Un premier roman lent à décoller, un deuxième vraiment original à l'intrigue parfaitement orchestrée, un troisième... s'étirant définitivement en longueurs et multipliant les personnages inutiles. La fin, quoiqu'enlevante, est prévisible.
Je m'ennuie déjà de ces longues sagas, par exemple, à la Harry Potter et dans la lignée de la Croisée des mondes. En auriez-vous une à me proposer?
1 commentaire:
La suite des Pilliers de la terre de Follet, Un monde sans fin.
C'est pas aussi bon, mais c'est quand même excellent et divertissant sur les 800 quelques pages...
Et ça se lit très bien en original. Je peux te le prêter sans problème.
http://www.ken-follett.com/fr/index.html
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