mardi 30 décembre 2008

Le 400e des petits événements


Que retenir de cette année du 400e anniversaire de Québec au cours de laquelle les gens de la capitale ont repris confiance en eux-mêmes, comme l'a claironné notre maire hyperactif? Qu'effectivement, je pense, les gens de Québec ont repris confiance en eux-mêmes, en leurs moyens, en leurs talents, et qu'ils se sont découverts le goût de participer... et de réapprivoiser leur centre-ville par la même occasion!




Certes, les propos entendus au coeur des foules assistant aux divers événements n'étaient pas toujours des modèles de classe et plusieurs spectateurs bougonnant oubliaient parfois qu'ils assistaient à une activité gratuite... Mais nous avons été nombreux à ranger notre scepticisme dans le garde-robe de cèdre pour nous laisser aller à l'admiration et à la contemplation, notamment lors du grandiose feu d'artifices du 3 juillet.




Que retenir encore de ce 4e centenaire? Que ce n'est pas nécessairement dans les activités les plus spectaculaires que j'ai pris mon pied!




  • J'étais complètement crevé par ma journée d'attente debout quand Paul McCartney nous a salué de son "Bonjour toute la gang".


  • Le spectacle de Céline Dion, à l'exception de l'émouvant "Un peu plus haut, un peu plus loin" en duo avec Ginette Reno... et du numéro du Clan Dion (oui, oui!!), était somme toute assez ennuyant.


  • J'ai raté "Le chemin qui marche", spectacle techno haut en couleurs présenté à la baie de Beauport que je n'ai toujours pas visitée.


  • Le spectacle multimédia Kiugwe, concocté par des gens plein de talents de Wendake, s'est révélé extrêmement décevant par sa mise en scène mal ficelée et redondante. Une longue soirée froide de septembre!

Ce que je retiens du 400e donc?



  • La beauté et le pouvoir d'évocation des images du Moulin de Robert Lepage.


  • La visite du voilier fançais Le Belem.


  • Les 2 ou 3 bouteilles de vin dégustées dans un décor de La Rochelle sur la terrasse du Bistro SAQ dans un Vieux-port réaménagé.


  • L'animation de rue de l'Espace 400e, audacieuse et rarement banale.


  • L'interprétation de L'Ours, du groupe Tricot Machine, à la Grande Place de l'Espace 400e, tour de chant jouissif auquel s'est joint une fanfare et la mascotte Badaboum se déhanchant sous une pluie de confitis.


  • Ma première exploration de la promenade Samuel-de-Champlain par une journée de soleil -oui, il y en a eue!- cet été.


  • Un des rares articles du quotidien montréalais La Presse traitant du 400e et se pâmant littéralement sur la capitale en la comparant en une métropole tristounette, sans projet et malpropre.


De courtes ballades, de petits clins d'oeil, sans flaflas, dans une ville ravissante qui, au lendemain du spectacle de PaulMcCartney, s'est réveillée le sourire aux lèvres et le torse bombé.



Pour relire mes billets sur le 400e anniversaire de Québec, cliquer sur le libellé 400e dans la colonne de droite de ce blogue.



lundi 29 décembre 2008

Un oubli...

Dans mon billet Podium Cinéma où j'évoquais la qualité des films québécois sortis cette année, j'ai oublié Borderline, de Lyne Charlebois, qui m'a beaucoup touché en début d'année.

  • Pour cette histoire pleine de remous d'une fausse nymphomane mal aimée par un professeur de littérature et à la vie bordelique qui se laisse tranquillement apprivoisée par un intrus plein de douceur
  • Pour la performance d'Isabelle Blais qui, tout au long de ce qui a dû être un bien difficile tournage, se met à nu au propre comme au figuré
  • Pour le générique d'ouverture qui donne le ton au film avec cette chanson si évocatrice : I just don't know what to do with myself, qu'on a parfois envie de fredonner quand on se dit, effectivement, "que je sais plus trop quoi faire avec moi-même".

Un très bon film.

Ils m'ont passé sous le nez...

C'est le temps des fameux top 10 de fin d'année et les chroniqueurs de La Presse s'étant livrés à cet exercice ont cité parmi leurs films préférés de 2008 deux oeuvres québécoises que j'ai manquées:

  • Le Banquet, critique du milieu universitaire, qui sort en DVD cette semaine
  • et Tout est parfait, sur les conséquences d'un suicide chez les proches de la victime.

Il faut que je les rattrape en DVD.

Fête de bienvenue


Votre Noël a-t-il été paisible? douillet? tumultueux? animé? Le mien, comme l'a judicieusement noté mon paternel, fut celui de la naissance de Daphné! Sans "e" final, comme l'ai-je appris récemment de la maman...

Pas tant -ou pas seulement...- parce qu'on ne s'ennuie jamais de la contempler, la cocotte, qu'elle dorme en agitant ses menottes ou qu'elle chigne dans son petit bain incliné, mais puisque ce Noël 2008 fut celui de sa fête de bienvenue, rituel imaginé et préparé par mon père non pas pour remplacer un éventuel baptême mais pour souligner l'arrivée sur terre d'une joyeuse cocotte qui "nous fait tous changer de statut" -dixit encore papa.


Juste avant le réveillon et à quelques mètres du sapin de Noël -et non du sapin des fêtes ou de l'arbre de vie...-toute la famille immédiate de Daphné -parents, grands-parents, oncles et tante- se sont rassemblés pour lui offrir des souhaits particuliers. Mon "biblologue" de père s'est fait animateur pour réfléchir avec nous sur le sens à donner à la naissance et pour donner la parole à chacun sur le sens que prenait pour lui cette arrivée et sur ce qu'il souhaitait pour le bébé. Une fête toute simple, marquée par quelques toasts de champagne ou de punch, où chacun a parlé franchement.


Je ne renie pas le baptême, en autant qu'il revêt un sens non pas uniquement traditionnel mais spirituel ou religieux pour les parents qui le choisissent. Sinon, cette célébration où les parents, parrain et marraine ont encore parfois à renier Satan -!!!-, bref, parfois un peu "poussiéreuse" et qui peut mettre en scène plusieurs familles perd de sa signification. Mon oncle, diacre, anime des baptêmes qui font réfléchir et prend bien le temps d'expliquer chacun des gestes et symboliques de la cérémonie : ce ne sont pas tous les prêtres qui s'y consacrent.


Un peu comme cette messe de Noël formatée à laquelle j'ai assisté : les mêmes textes que l'an dernier, les mêmes chants aux mêmes passages de l'Évangile, la lumière qui s'allume alors que la chorale entonne Les anges dans nos campagnes. Je comprends le désespoir de certains prêtres voir soudain leur église s'emplir à craquer puis se vider aussi vite. Mais n'y aurait-il pas moyen de toucher un peu les gens présents?


Un coffre aux trésors pour la majorité


Je m'égare.


Deux de mes amis ont préparé il y a un an et demi une fête de bienvenue tout aussi réussie que celle de la petite Daphné pour souligner la naissance de leur fille. Après que les parents aient notamment expliqué le sens du nom qu'ils avaient donné à leur enfant, chaque membre des 2 familles a présenté un objet significatif pour lui qu'il a ensuite déposé dans une boîte. Ce véritable coffre aux trésors sera confié à la jeune fille à ses 18 ans. Une lettre des parents accompagnait également les objets de tout genre.


Qu'ai-je laissé dans la boîte? Le 1er roman de la série Harry Potter, un de mes meilleurs souvenirs de lecture... que j'ai bien hâte, d'ailleurs, de faire découvrir à Daphné avec quelques-uns des livres les plus marquants de ma jeunesse! Et la peinture aux doigts... et la plasticine... et le théâtre pour enfant!


Au cours des 2 fêtes, tous les invités se sont laissés aller sans retenue, avec beaucoup de simplicité. D'où la richesse de ces rituels de passage qui peuvent être aussi diversifiés que la personnalité, l'âge où la signification attribuée à la "parentalité" par celles et ceux qui l'organisent.

lundi 22 décembre 2008

Plus qu'une heure de cuisson...


Savamment dirigée par chef maman, j'ai terminé la préparation de mon premier cipaille ce midi, celui qui parfume en ce moment la maison familiale à Rimouski. Et vous savez quoi? Comme bien des recettes qui semblent inaccessible, concocter un cipaille se révèle finalement... à ma portée!

À condition que le boucher ait coupé les cubes de poulet, de porc, de boeuf ou de veau qui constituent la base du plat, que le fidèle voisin ait chassé pour vous le chevreuil qu'il a fait apprêter en steaks et que la pâte soit disponible à l'épicerie... Un jeu d'enfant!

Le secret? Faire mariner sa viande la veille de la préparation, dans un mélange d'oignons et... d'épices mélangées justement! Le lendemain, on n'a plus qu'à peler et couper les patates en cube et, pour la première fois de ma vie, rouler de la pâte! Un rang de viande, un rang de patates, un rang de viande, un rang de patate, la pâte, du bouillon de poulet et c'est parti pour 5 heures de cuisson!

Huuummm... et si on mangeait le cipaille ce soir, plutôt?

Notes en bas de page


Ce 22 décembre, celui qui fut mon premier patron à l'Assemblée nationale et devint au fil du temps un mentor et un ami célèbre son anniversaire au terme d'une année riche en émotions et en réalisations, dont le tirage exceptionnel de l'oeuvre monumentale Québec, quatre siècles d'une capitale. Cadeau qui fera le bonheur des passionnés d'histoire et de politique, en passant...


Un très joyeux anniversaire à toi, donc, JSP, un anniversaire qui prend cette année une couleur particulière avec ta toute récente retraite de l'Assemblée ce vendredi 19 décembre dernier. Une retraite émouvante au terme de 34 années de service inscrites sous le signe de la générosité, du dévouement et de la loyauté et d'une profonde admiration envers les élus, leur travail ainsi qu'envers le service public.


Cette retraite à venir sera remplie de projets, dont un premier outre-mer à venir à la fin janvier! Qu'elle soit heureuse, sereine, stimulante et te ramène souvent en ton alma mater professionnelle et en ce haut lieu gastronomique où nous avons pris plusieurs repas mémorables, cette chère Entrecôte Saint-Jean et ses profitéroles!

dimanche 21 décembre 2008

Podium cinéma


À quelques jours de la fin de 2008, mon podium cinéma -pour une année olympique!- demeure inchangé dans le peloton de tête, quoiqu'un petit nouveau fasse son arrivée en 3e position!

J'attribue une médaille d'or bien senti au remarquable film sur l'adolescence À l'ouest de Pluton, tourné avec peu de moyens mais tellement de convictions avec des acteurs dont l'authenticité désarçonne.

Médaille d'argent à un film beaucoup plus coûteux, où action et profondeur psychologique s'entrelacent avec brio et où un jeune acteur désormais plus de ce monde distille savamment le malaise grâce à une performance troublante : vous aurez reconnu The Dark Knight, 2e opus de la série noire des aventures de Batman. Décernera-t-on à Heath Ledger un Oscar posthume?

Médaille de bronze enfin au très inspirant Milk de Gus Van Sant, avec une mention spéciale pour la musique de Bach jazzé du film que N. a achetée en ligne et qui évoque dorénavant pour moi l'ambiance follement hippie du quartier Castro de San Francisco.

Québec : peu de succès mais de bons films

Le cinéma québécois aura aussi légué en 2008 d'excellentes oeuvres, qui n'ont pas eu tout le retentissement mérité :


  • le documentaire Junior, sur la réalité peu glamour des jeunes "hockeyeurs" de la Ligue de hockey junior majeur du Québec

  • le nostalgique Maman est chez le coiffeur -sur lequel je n'ai pas écrit-, imparfait récit d'une enfance bouleversée par le départ d'une mère mais ponctué de moments d'une authentique tristesse

  • Ce qu'il faut pour vivre, de Benoît Pilon, touchante rencontre entre un Inuit déraciné de force et le Québec des années 1960

  • Babine, évocation merveilleuse de l'univers de Fred Pellerin mise en scène avec imagination malgré un manque de souffle côté scénario.

Que nous réserve le temps des fêtes sur grand écran?


Peu de choses, il me semble!


J'ai peur d'être déçu par Le grand départ, comédie dramatique de Claude Meunier sur la 2e vie d'un homme dans la fleur de l'âge qui abandonne tout pour entreprendre une relation avec une femme plus jeune.


Quant à Valkyrie, récit du complot ayant failli conduire au renversement du chef nazi Hitler en 1944... Tom Cruise-le scientologue depuis en plus "sauté" sera-t-il à la hauteur?

Cipaille et autres sujets de congé


Me voici en stage à Rimouski, chez mes parents, dont l'hospitalité n'a d'égale que la générosité, pour apprendre à concocter le cipaille! Cipaille ou le tourtière? La terminologie n'est jamais claire pour distinguer le plat de cubes de patates, de porc, de boeuf, de veau ou de poulet, coiffé d'une pâte... de celui cuisiné par les gens du Saguenay. L'encyclopédie Wikipédia tranche cependant le débat! Décidément, on trouve de tout dans cette Encyclopédia libre...


Quoiqu'il en soit, ma mère opèrera auprès de son apprenti cuisinier de fils un transfert de connaissances culinaire à compter de ce soir, alors que s'amorcera l'opération "marinade" des viandes. Ça marine dans quoi, un cipaille? Aucune idée, mais c'est déééllliiiicieux! Et ça parfume une maison dans le temps de dire "feuille de laurier" au cours d'une lente cuisson qui se prolonge des heures durant. Je vous en donne des nouvelles...


Le raconteur d'histoires


Me voici donc à Rimouski pour écouler quelques jours avant Noël et faire une cure de sommeil sur le vieux divan-lit réconfortant du sous-sol. La fournaise à beau vrombir quelques fois durant la nuit, son ronronnement parfois digne d'un moteur à réaction me berce beaucoup plus qu'il ne m'agresse!


Débute avec les vacances un temps de retrouvailles, de repas et de lectures, entrepris sur l'autoroute 20 hier en écoutant les contes du spectacle Comme une odeur de muscles de Fred Pellerin! CB a eu la gentilesse de me prêter un magnifique coffret rassemblant 3 livres disques du prolifique conteur et scénariste du film Babine . Le 2e film de Luc Picard remporte un succès considérable au box office québécois ces jours-ci.


Le conteur et humoriste manie la langue française avec une adresse que j'admire, a définitivement le sens de la métaphore et de l'imagination pour 6, se perd rarement dans les nombreuses paranthèses dont il densifie ses histoires et possède le don d'insérer ici et là des leçons de vie jamais moralisantes qui nous inspirent quelques "Ahh!" approbateurs.


Reste-t-il encore des billets pour son prochain spectacle à Québec à la fin mai? J'hésite à acheter car peut-être serai-je... en Espagne à ce moment!!!


Musique de Noël


Autres accompagnements de Noël en cette période propice à la musique :


  • le très beau disque de Noël de la chanteuse de Kamouraska Claire Pelletier -la voix la plus pure du Québec!- dont les recherches jusqu'en France de cantiques inédits ont porté fruit et qui réussi presque à nous faire danser sur le classique Dans cette étable!

  • le disque du groupe rimouskois Univox de mon ami EL, dont les "Whisper Whisper" entraînants jouent en boucle dans mon cerveau ces jours-ci!

  • sans oublier le disque de Noël du compositeur de la musique de Charlie Brown, Vince Guaraldi, beaucoup moins mélancolique que le conte des fêtes du dessin animé...

Perdre la carte temporelle


Le temps des fêtes, c'est le moment de perdre la carte temporelle. D'oublier les jours -on est mardi ou mercredi aujourd'hui?- pour se raccrocher aux dates.


Ma façon d'appréhender le temps a changé depuis que je me suis joins en octobre 2007 à l'équipe de refonte du site Internet de l'Assemblée nationale. On aborde nécessairement le temps autrement quand on travaille sur un projet étalé sur une période d'1 an et demi...


Moi qui remplissais déjà une simple feuille de temps Excel depuis mon arrivée à l'Assemblée a dû ajouter à mes tâches du vendredi après-midi la saisie de mon temps consacré aux grandes activités du projet dans une application Web. Vendredi : 2 heures d'architecture, 1 heure de conception et de réalisation.


Depuis la mi-décembre, on nous gère d'encore plus près! Dorénavant, j'inscris pour chaque jour le temps accordé à la moindre activité! 1 heure pour rédiger les textes de la section Travaux parlementaires, 1 heure 30 pour approuver un scénarimage... Vous comprendrez qu'encore plus qu'au début de mes autres périodes de vacances, j'ai désésespérément eu envie de me débarrasser de ma montre pour 2 semaines hier matin!


Déception au pays des Ch'tis


Le premier vendredi soir des vacances, j'ai souvent envie de m'écrouler, de m'évacher, de m'affaler. Après avoir dégusté une belle surprise de N. -recette de pâtes à la Di Stasio-, nous nous sommes tapés le film Bienvenue chez les Ch'tis dont on m'avait tant parlé! Est-ce le vin rouge? Toujours est-il que je n'ai pas beaucoup ri et que l'histoire m'a semblé un peu simplette et prévisible, malgré des acteurs irréprochables et des personnages attachants.
Légère déception.

lundi 15 décembre 2008

Réponse aux lecteurs


Merci Seb pour ta suggestion de lecture.


Je me souviens avoir été captivé par l'histoire des bâtisseurs de cathédrale des Pilliers de la terre, oeuvre tout aussi violente et poussérieuse que le Moyen Âge qu'on imagine, mais aussi riche en destins exceptionnels.


Ça pourrait occuper bien des après-ski, ce Monde sans fin!

dimanche 14 décembre 2008

Hommage à un militant par accident


Le plus récent film du réalisateur hétéroclite Gus Van Sant, Milk, s'intéresse aux luttes menées dans les années 1970 par le militant Harvey Milk en faveur des droits civiques des homosexuels. Si la performance extrêmement sensible et vigoureuse de Sean Penn rend le personnage de Milk tout aussi vulnérable qu'admirable, le film de Van Sant, en concentrant son regard sur la période la plus marquante de ce militant et en évitant le piège de tout dire ou de tout raconter, donne naissance à un film à la fois captivant et percutant.


Militant... par accident!


Employé du monde de la finance new-yorkais, Milk célèbre ses 40 ans dans les bras d'un amant de passage... qui deviendra un amoureux marquant. Scott le convainc en effet de changer de vie et de prendre la route de San Francisco. Le hippie triomphe du yuppie! C'est dans cette ville californienne qu'Harvey deviendra militant par accident.


Accueilli froidement -c'est un euphémisme- par le président de la Chambre de commerce le jour de sa fondation d'un petit commerce de photos au coeur du Castro, quartier gai en devenir d'une des villes les plus "gay friendly" des États-Unis, Milk a recours pour la première fois au "gay power" pour tenter d'ouvrir les volets d'un secteur croulant encore sous les préjugés. Dès lors, son commerce se transforme en épicentre de toutes les batailles, tant sur le plan municipal que sur la scène californienne, jusqu'à l'élection de Milk au poste de superviseur (conseiller municipal) de Frisco en 1977... et à son assassinat par son collègue Dan White en 1978.


Un film convaincant


Qu'on soit intéressé par le sujet ou non, mentionnons d'abord que l'oeuvre de Gus Van Sant possède d'indéniables qualités esthétiques et artistiques qui en font un film extrêmement convaincant :


  • reconstitution soignée et crédible de la "décennie hippie" tant dans les décors que le choix des costumes, des accessoires ou de la musique

  • montage et narration rythmés épousant la fébrilité et la vivacité du personnage de Milk, dont l'énergie et le charisme séduiront une joyeuse bande fidèles qu'il ralliera en faveur de ses combats pour les droits des gais

  • intégration réussie et jamais incongrue d'images d'archives

  • acteurs enthousiastes et touchants d'humanité, à commencer par Sean Penn, bien sûr, mais aussi l'étonnant James Franco -le beau gosse des Spider Man- dans la peau de l'amant, Scott, que les constants échecs politiques de Milk finissent par désabuser mais dont on croit à l'amour qu'il porte tout de même pour cet amant hors normes.

D'un point de vue gai, le film fait connaître un personnage exceptionnel qui, sans violence, mais avec beaucoup d'humour et de détermination, renie la clandestinité et la facilité des amours discrets pour embrasser l'espace public, avec toutes ses conséquences : vie personnelle tourmentée, menaces, et bien sûr, assassinat.


Ce n'est pas tant celui-ci qui choque -quoique le verdict d'homicide involontaire, auquel ne fait pas écho le film, provoque de violentes émeutes-, car il semble plutôt le résultat des positions politiques de Milk vis-à-vis son assassin et collègue Dan White que de son orientation sexuelle.


Ce qui m'a secoué, c'est plutôt l'ampleur des batailles qu'a eu à livrer Mik. Certes, l'activitste s'est employé à convaincre les homosexuels de sortir du placard, pour qu'enfin les hétéros qui les entourent réalisent qu'ils connaissent eux aussi des gais et changent leur regard sur cette minorité. Il s'est aussi démené pour faire adopter une loi en faveur des droits des gais au conseil municipal de San Franscico. L'essentiel du film illustre cependant son combat contre une proposition supportée par un puissant sénateur conservateur et une animatrice de télé bigote en faveur -tenez-vous bien- du congédiement des écoles des professeurs homosexuels par crainte qu'ils "enseignent" l'homosexualité aux enfants et commettent sur eux des agressions sexuelles.


L'héritage d'Harvey Milk


Je suis loin de penser que les gais se fondent aujourd'hui parfaitement au sein de la majorité. La découverte de l'homosexualité demeure encore, je pense, la principale cause de suicide chez plusieurs jeunes hommes. Au Québec, vivre son homosexualité en région ne doit pas toujours être une partie de plaisir. Rare sont les sportifs qui s'affichent comme gai. On vient de voter pour un retour à l'interdiction du mariage gai en Californie, pourtant la terre d'Harvey Milk!


Or, depuis plusieurs années - La vie la vie notamment a été diffusée en 2001 et 2002- nos séries télévisées, nos films et nos pièces de théâtre mettent en scène des personnages homosexuels sans qu'ils soient nécessairement "grandes folles" ou "sidéens": des gais humains, tout simplement! Nous avons élu des députés affichant leur homosexualité -Harvey Milk était en 1977 le premier élu ouvertement gai aux États-Unis- et ces derniers ont voté au Québec en faveur du mariage des homosexuels et de l'adoption pour ces couples 2002. La bataille pour une reconnaissance complète des droits des gais n'est pas terminée, mais elle a beaucoup cheminé au cours des précédentes décennies.


Grâce à des gens comme Harvey Milk, effectivement, auquel je n'ai pu m'empêcher de dire merci en prenant connaissance de sa éprouvante biographie sur grand écran. Et de me dire égoïstement que la vie est bien facile pour moi en 2008...


Trilogie inégale


J'ai terminé il y a quelques jours la trilogie policière Millénium dont je vous avais parlé dans un billet précédent. Je révise mon jugement: cette trilogie est définitivement inégale. Un premier roman lent à décoller, un deuxième vraiment original à l'intrigue parfaitement orchestrée, un troisième... s'étirant définitivement en longueurs et multipliant les personnages inutiles. La fin, quoiqu'enlevante, est prévisible.


Je m'ennuie déjà de ces longues sagas, par exemple, à la Harry Potter et dans la lignée de la Croisée des mondes. En auriez-vous une à me proposer?

samedi 29 novembre 2008

Soleil de novembre


Le vendredi 21 novembre dernier, un petit soleil de 7 livres presque 8 est venu éclairer ce mois de novembre qui en a bien besoin. Ma nièce et filleule Daphnée a vu le jour une semaine plus tôt que prévu et sans se laisser trop attendre à l'Hôtel-Dieu de Lévis, au grand dam de médecins et d'infirmières débordés, par une soirée plutôt achalandée au sein de l'unité mère-enfant! Magnifique petite boule quasi-silencieuse à l'abondant toupet que je me suis empressé de prendre lors de ma première visite le samedi suivant. Je suis objectif : il s'agit d'un bébé délicieusement attachant au teint bronzé de celle qui s'est joyeusement baignée dans une mer de pays chaud une semaine durant!

"Mononcle Raphaël"! m'ont lancé quelques amis et collègues lorsque je leur ai fait part de l'événement. Comment se sent-on quand on devient mononcle? On prend un bébé pour la première fois sans se faire prier, on craque pour des toutous en forme de panda au moment de payer le bouquet de fleurs qu'on souhaite offrir à la maman, on se débarrasse du coussin d'alaitement susceptible d'aider l'oncle à dorloter sa filleule naissante pour mieux la sentir sur soi et on lui chuchotte à l'oreille ce que les fées de nos contes de Disney devaient murmurer aux princesses à leur premier vol au-dessus du berceau...

Je m'attendais à être bouleversé, je suis plutôt heureux sans véritables élans de fébrilité, m'inquiétant un peu pour les parents quittant l'hôpital pour entreprendre une nouvelle vie à l'écart du temps qui régit le quotidien. Ils entrent dans une nouvelle dimension faite de boires, de dodos et de couches à changer! Et aussi de sourires furtifs qui, entre deux réveils, confortent la décision d'avoir donner la vie...

À la recherche de magie

Il y a des années où une forme de magie des fêtes me surprend en novembre, au détour des décorations sur la rue Cartier, des vitrines de Noël savamment élaborées de l'épicerie J.A. Moisan, sur la rue Saint-Jean, de chants ou d'airs connus entendus ici et là... Je me souviens de cette année 1994: en décembre, la chorale dont je faisais partie était allée animer une messe à l'occasion du réveillon de personnes démunies rassemblées par l'organisme L'Arbre de vie, à Rimouski. J'avais l'impression de semer un peu de cette magie de Noël qu'on galvaude tant dans les publicités, comme si elle pouvait s'acheter ou se maquiller.

Je n'ai jamais autant vécu cette magie que lorsque je chantais les joies et la nostalgie de cette fête au sein de chorales, lors de messes ou de concerts. Entre la frénésie des courses et le rythme effréné de préparation des repas de fête, il me semble que j'apportais réellement quelque chose aux gens, que je participais à un temps d'arrêt essentiel de réflexion sur le sens de la fête. Ou peut-être prenais-je tout simplement plaisir à chanter en choeur, quand ces fameuses 4 voix harmonisées nous surprennent au détour d'une clé de sol pour distiller l'harmonie!

Je me souviens aussi du film Réellement l'amour (Love Actually), le seul film de Noël qui m'ait jamais vraiment touché, avec ces histoires d'amour à plusieurs voix (amitié, famille, amour d'enfant, perdu ou enfin trouvé) jouées par de brillants comédiens (Emma Thompson, Hugh Grant, Colin Firth, etc.) et qui prenaient pour cadre le Londres d'avant Noël. J'étais sorti du cinéma le coeur léger alors qu'une neige romantique tombait paresseusement sur Québec, la totale!

Je continue d'aller à la messe le soir du réveillon et j'espère chaque année y trouver un je ne sais quoi qui me verra voir la fête autrement ou qui m'incitera à poser je ne sais trop quel geste. De la place de spectateur, les célébrations me semblent toujours froides et répétitives. Et la magie s'enfouit peut-être désormais sous ses parties de Docte Rat que l'on joue en famille avec beaucoup de plaisir ou sous les rassemblements des fêtes, tout simplement. Mais il me semble qu'il manque quelque chose...

Du merveilleux à l'écran?

Je pensais trouver un peu de cette magie de Noël dans le film Babine, du réalisateur Luc Picard, qui prenait l'affiche hier. Picarc confirme dans son 2e film qu'il possède un réel talent de metteur en scène : il a su créer, dans son oeuvre, avec peu de moyens, un décor fantastico-réaliste unique dans lequel les mots de Fred Pélerin se posent sans accrochage. La langue particulière du conteur passe le test de l'écran et les comédiens qui s'y frottent -Picard lui-même, Vincent-Guillaume Otis, Alexis Martin, Isabel Richer, Marie Brassard et bien d'autres- la déclament avec naturel, comme s'ils avaient toujours évolué dans ce village un peu étrange de Saint-Élie-de-Caxton perché en pleines montages au milieu de l'Ancien temps!

Seul nuage à l'horizon: bien écrit, le texte de Pélerin qui donne corps au film manque un peu de souffle et l'intrigue est prévisible. Si au moins l'histoire émouvait davantage... Il manque ce fameux "petit supplément d'âme" pour insuffler une réelle touche de merveilleux à ce village et à ses habitants pourtant bien pourvus en personnages insolites et en scènes du quotidien à l'écart des sentiers battus.

jeudi 20 novembre 2008

Réponse aux lecteurs


Merci à Seb pour ce commentaire fort apprécié et surtout, félicitations pour ce nouveau emploi à la hauteur de tes compétences que tu mérites tellement! Je te le dis, un jour nous ferons partie de la même équipe.


Célébrez comme il se doit cette heureuse nouvelle samedi -j'ai conseillé un souper aux Bossus à JC!- et si l'envie vous vient de proposer votre choix de texte lors de la pièce Regards-9 ce samedi, osez la Rencontre rapide, mise en scène Digestif!


En passant, N. a trouvé le moyen d'associer chacun des titres des 9 textes concoctés à leur auteur. Sauras-tu deviné le truc?


Bonne soirée!

lundi 17 novembre 2008

N. joue du Bach (bis)

Après un premier intermède musical publié ce printemps, N récidive avec la Fugue n° 7 en mi bémol majeur du 2e livre du Clavier bien tempéré de J.S. Bach.

Saviez-vous que les 2 épouses de J.S. Bach ont donné naissance à 20 enfants, dont seulement 10 ont survécu au-delà de l'âge de 5 ans? Malgré cette vie familiale mouvementée, Bach est l'auteur de l'une des oeuvres les plus vastes et les plus riches de toute l'histoire de la musique occidentale. Ça, c'est N. qui le dit...!

dimanche 16 novembre 2008

Réponse aux lecteurs


Merci à AG qui, à chacune de nos rencontres, me parle de ce blogue et me stimule dans l'écriture. Si j'ai parfois de la difficulté à m'y mettre, j'y trouve un réel bonheur. Et surtout, cours voir À l'ouest de Pluton!

Notes en bas de page


Un très joyeux anniversaire à mon amie GB qui, toute à son travail et à ses angoisses électorales, a à peine eu le temps de penser à sa fête... sinon pour déguster le désormais classique poulet général Tao de l'Élysée Mandarin!
Que les mois à venir soient plus sereins que cette période mouvementée et t'apportent tout le bonheur d'un voyage en Provence!

Novembre est définitivement propice au rattrapage littéraire


Le mois de novembre 2008 me semble particulièrement morose. Non pas en voie de provoquer chez moi une dépression saisonnière où l'urgence de m'asseoir sous une lampe solaire, loin de là, mais tout simplement... morose, entachant le paysage de sa grisaille jusqu'à transformer le beau en banal, le lumineux en chose commune.


Toute cette pluie et cette noirceur précoce, en plus de me faire rêver de neige abondante et de randonnée de ski de fond, mettent la table à de multiples séances de ce rattrapage littéraire amorcé durant mes vacances estivales. Ma tante D me suggérait en avril une "chronique" sur la trilogie Millénium de l'auteur Stieg Larsson : la voici!


Gâté par mes amis à ma fête, j'ai eu le bonheur de plonger dans la lecture du 1er volume de la collection au moment où le soleil déclinait. J'ai abordé le 2e à l'orée du changement d'heure... et l'ai conclu cette semaine, en pleine froidure!


Perplexe d'abord, au tome 2 je dévore!


Que dire d'abord de Millénium, sinon qu'il s'agit d'un magazine de gauche animé par 2 des héros de la saga soucieux d'alimenter le débat public. La revue publie des articles d'enquête sur des sujets lourds de conséquence. Soulignons le caractère particulièrement percutant de ces titres, tiens : si Les hommes qui n'aimaient pas les femmes ne révolutionne pas nécessairement le genre, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette -en plus d'inspirer au journaliste Denis Lessard une analogie avec Mario Dumont- et La Reine dans le palais des courants d'air font plutôt dans l'inédit! Moi qui éprouvais tellement de difficultés à "titrer" mes articles quand je pratiquais le journalisme à la pige ne peut m'empêcher d'admirer l'audace de ceux de Larsson.


Le 1er volume de l'oeuvre m'a laissé perplexe sur l'immense succès remporté par la série. Certes documenté et d'actualité -l'auteur, journaliste de métier, y proposait une critique du capitalisme sauvage- Ces hommes... ne m'a pas entièrement convaincu sur la pertinence du succès mondial remporté par la saga.


En effet, l'intrigue tarde à se mettre en place et lorsque son rythme s'accélère, elle tient en haleine mais n'étonne pas un lecteur habitué à se frotter aux polars. Quelle différence entre l'oeuvre de Larsson et celle de son compatriote Henning Mankell, par exemple, quoique celle-ci peut-être particulièrement déprimante avec sa pluie incessante et les tourments de son inspecteur...


Millénium 1, sorte de miroir ou de réquisitoire contre la violence faite aux femmes, mettait en lumière au final des crimes extrêmement violents et j'avoue en avoir un peu marre de tout ce sadisme dans mes récentes lectures de romans policiers. Le caractère profondément suédois de Ces hommes... -énumération de villes ou d'entreprises du pays d'Ikea ou de quartiers de sa capitale, Stockholm- m'a aussi surpris et a confirmé non seulement la pertinence de la mise sur pied d'un circuit consacré à Millénium dans la capitale suédoise mais aussi que Stieg Larsson s'inspirait largement de son univers et de celui de ses concitoyens, à l'opposé de J.K. Rowling, par exemple, dont le décor des aventures d'Harry Potter, quoique davantage britannique, adhérait à des fantasmes ou à un imaginaire universel.


Dans le 2e tome de sa trilogie, Larsson, tout en proposant une enquête policière plus classique -que voulez-vous, je suis parfois extrêmement conservateur- avec inspecteurs et leurs bibittes personnelles, articule son intrigue autour du fascinant personnage de Lisbeth Salander. Celle-ci se veut la Robin accidentelle du Batman Mikael Blomkvist, journaliste économique frondeur, ambitieux et séducteur plus conventionnel que sa comparse. En nous plongeant dans le passé de la jeune pirate informatique, l'auteur fait mouche : la trame du roman est passionnante et solide et le personnage définitivement plus consistant que dans le 1er tome. J'ai aussi compris que l'écrivain avait définitivement besoin d'un tome 1 pour bien camper l'histoire du 2e. Et me voilà déjà accroché au 3e tome...


Bien content de ne pas avoir à le laisser de côté pour profiter des belles et chaudes soirées de juillet!


Et pour sortir du douillet cocon...


Quelques sorties cuturelles en vrac pour pimenter ce morne moment de l'année.


À Québec, jusqu'au 22 novembre, la pièce de théâtre Regards-9, au Théâtre de la Bordée, un exercice à la fois jouissif pour le spectateur et extrêmement exigeant pour les 6 comédiens.


Le théâtre a commandé 9 courtes pièces sur Québec à 9 auteurs de la capitale -Robert Lepage et Anne-Marie Olivier, entre autres- ou d'ailleurs sur le thème de la rencontre, thème des célébrations du 400e anniversaire. Chaque texte comporte 2 mises en scène. Tout au long du spectacle, le maître de cérémonie demande à un membre du public de choisir une pièce -sur un total de 7- et une des 2 mises en scène. Les comédiens,. visiblement nerveux, disposent d'une seule minute pour aménager le décor, enfiler leur costume... et mettre la main sur leur première réplique! Chaque soir donne lieu à un nouveau spectacle. Les textes sont inégaux mais certains, donc celui d'Alexis Martin, sont savoureux. Demandez la Rencontre fantastique!


Génie ou superficiel?


À Montréal, jusqu'au 18 janvier 2009 au Musée des Beaux-Arts, l'exposition Warhol Live, sur cet artiste touche-à-tout qui émerge à la fin des années 1960 comme un maître du métissage et de la culture pop. L'expo explore l'influence de la musique et de la danse sur l'oeuvre d'Andy Warhol, qui a signé une cinquantaine de pochettes de disques en plus de peindre ces fameux portraits colorés un peu naïfs de John Lennon et de plusieurs artistes, ainsi que des bouteilles de coke et des boîtes de soupes Campbell. Mise en scène efficace, beaucoup de couleurs et d'ambiance, mais 1 question : sinon que d'encourager le mélange des disciplines, quelle a été la véritable contribution artistique d'Andy Warhol? Il m'est apparu un peu superficiel...


Un film, enfin, Le mariage de Rachel (Rachel getting maried), le récit d'une ex-junkie, Kym, quittant sa cure pour assister au mariage de sa soeur. À peine remise sur pied, elle fait face à la surprotection des membres de sa famille mais surtout à la profonde amertume de sa soeur Rachel que la "maladie" de Kym a souvent reléguée au second rang dans une famille marquée par un drame terrible. Un film dur, fort bien interprété, mais qui ne tombe pas dans le mélodrame. Et il y a le mariage, secondaire, mais à l'opposé des cérémonies qu'on nous présente habituellement au cinéma ou à la télé! Place à la musique hawaïenne et à la marche nuptiale rock!


samedi 1 novembre 2008

Mon film de l'année


Mon film de l'année est québécois et a été tourné avec un budget de 15 000 $ à Loretteville, en banlieue de Québec, par 2 réalisateurs de mon âge.

Il possède l'authenticité de Junior, un documentaire québécois sur le hockey, mais il s'agit pourtant d'un film de fiction.

C'est un film sur les adolescents qui évite l'histoire de la fille-artistie-introvertie qui tombe en amour avec le joueur de football-king de l'école ou du nerds-collectionneur de papillons que remarque enfin la blonde fille de riche. Ou encore la trame déprimante de certains films d'ados construits sur fond des "tragédies" de l'adolescence : suicide, décrochage, anorexie, avortement, conduisant à l'inévitable rédemption.

Mon film de l'année porte un titre original : À l'ouest de Pluton. Et il m'a fait rire, m'a touché et surtout ébranlé comme il y a longtemps que le cinéma ne l'avait pas fait...

Authenticité

Réalisé par Myriam Verreault et Henry Bernadet -dont l'ex-professeure, la cinéaste Micheline Lanctôt, louait récemment le talent à l'émission de radio Christiane Charette, talent est un euphémisme-, À l'ouest de Pluton raconte une journée dans la vie d'un groupe d'adolescents d'une ville de banlieue. Pas la banlieue de Beautés désespérées, de Vice caché, de Beauté américaine ou de L'âge des ténèbres, là! La vraie banlieue, avec ses bungalows des années 1950 à 1980 d'avant les immenses constructions sévères à 2 garages, dans les rues desquelles on fait du skate, se promènent les bus scolaires et se déplace paresseusement le camion ramassant les bacs de recyclage le lundi matin.

Une journée dans la vie d'adolescents, donc, filmée comme un documentaire... mais pourtant pure fiction, avec des comédiens!! J'ai encore peine à y croire tellement ces jeunes incarnant des jeunes sont géniaux et tellement il se dégage de ce film une puissante authenticité -et je pèse mes mots :

  • Authenticité des comédiens : jamais je n'ai vu dans un film autant de jeunes acteurs de qualité: enfin des adolescents joués avec un naturel désarmant par des adolescents. Oubliez Watatatow, Ramdam et Kif Kif!
Est-ce parce qu'ils ont participé à définir les situations du film ou parce que les dialogues sont improvisés qu'ils jouent avec autant de sincérité??? Est-ce parce que cette histoire qui pourrait être leur propre vie les a rejoints au point de leur faire oublier la caméra? Que d'autres réalisateurs les recrutent au plus vite en tout cas au lieu de miser sur la carrière d'Alexandre Despaties...
  • Authencité des situations : les premières minutes m'ont littéralement catapulté dans mon adolescence. Les exposés oraux en français qui nous stressaient tant, mon passé de "militant" pour Amnistie internationale et ces heures de dîner à faire signer des pétitions pour des prisonniers politiques de Birmanie ou de Chine, les casiers, les pauses de 15 minutes entre les cours, les "petits" drames et les grands questionnements...
Je pourrais aussi mentionner l'authencité du décor et des dialogues auxquelles s'ajoutent d'autres grandes qualités de réalisation et des flashs géniaux, dont celui de camper les personnages dès le début du film par ce fameux exposé oral sur leur passion.

Drôle à souhait -pour nous-, cette épreuve -pour eux- nous permet d'appréhender les personnages et de s'y attacher. Car on s'attache profondément à ces adolescents, malgré leurs mauvais coups : ils sont spontanés, brillants dans leur discussion -sur la situation politique du Québec, la situation internationale, la réincarnation et la morte et touchant dans leurs angoisses ou leur mal-être.

Sa première fois dans un aréna

À l'ouest de Pluton donne naissance à plusieurs personnages forts...
  • Émilie, dont le party qu'elle organise pour se faire aimer dégénère, dans sa maison comme dans son âme, et accentue davantage sa solitude
  • Son frère violent avec elle mais dont on comprend plus tard la douleur
  • Jérôme, que son amour pour Kim rend taciturne et qui ne sait comment l'exprimer
Et de nombreuses scènes troublantes, dont celle mettant en scène Kim qui succombe pour un gars de la gang désireux d'aller plus loin que les baisers...

"J'ai un condom, ça adonne ben, hein?"
"He... J'sais pas là..."
"Quoi? T'as jamais fait ça?"
"Non, pas vraiment..."
"Tu vas voir, ça va bien se passer..."

Et Kim fait l'amour pour la première fois, sans trop le vouloir, dans un vestiaire d'aréna, avec un gars qui n'a pas l'intention de la revoir et qui met rapidement fin au romantisme après avoir obtenu satisfaction. C'est vraiment triste...

Je souhaiterais tellement que ce film soit vu, et qu'il soit vu particulièrement dans les écoles, pour que les adolescents se reconnaissent au cinéma, réalisent que le cinéma québécois a de quoi leur apprendre et surtout, qu'ils se félicitent de leurs bons coups, reconnaissent leurs travers... et apprennent à prévenir les quelques erreurs jalonnant évidemment le tumultueux parcours de l'adolescence!

Oui, c'est vraiment bon d'être ébranlé au cinéma... surtout quand ça se passe à côté de chez nous!

mardi 28 octobre 2008

Notes en bas de page


Si je l'ai réveillée le 24 octobre dernier pour le lui souhaiter en personne, j'ai oublié d'offrir mes voeux de très joyeux anniversaire à ma maman directement sur ce blogue... que je sais qu'elle consulte. Toutes mes excuses pour cet impair... je t'embrasse encore à distance, chère maman. Une belle et heureuse année à toi!

mercredi 15 octobre 2008

Deux fois la même histoire


Deux films explorant le même thème à quelques semaines ou mois d'intervalles, c'est du déjà vu. Mais deux oeuvres écrites par un frère et une soeur racontant la même histoire à travers deux points de vue lancées à un peu moins de 5 mois d'intervalle... plutôt rare. Et ça se passe au Québec, en plus!

Dans C'est pas moi je le jure!, sorti à la fin septembre 2008 au Québec, le réalisateur Philippe Falardeau s'approprie deux romans autobiographiques de Bruno Hébert... frère d'Isabelle Hébert, scénariste de Maman est chez le coiffeur, long métrage de Léa Pool que les cinéphiles québécois ont pu apprécier en mai dernier. Dans ces 2 oeuvres, le frère et la soeur se souviennent avec émotions et un brin d'humour du tragique départ de leur mère, partie refaire sa vie en Europe au cours d'un été des années 1960. Le personnage de Léon Doré, dans C'est pas moi je le jure, comme la Alice de Maman est chez le coiffeur devront apprendre à vivre avec leur tristesse, profonde, beaucoup d'incompréhension, et le sentiment d'avoir été sacrifié sur l'autel d'une vie meilleure.

Moins d'effets... moins d'émotions

Philippe Falardeau a abordé son scénario avec beaucoup moins d'effets que Léa Pool:
  • reconstitution plus approximative et moins soignée de la décennie 1960
  • nombre réduit de personnages - dans Maman..., les enfants étaient nombreux et tous avaient un problème, à croire qu'on avait planté dans la même ville tous les sans amours du Québec de moins de 15 ans
  • décor plus pesant et moins bucolique
  • musique planante sans référence. 
L'histoire y apparait davantage authentique, quoique plus dramatique, aucun plan ne semble "mis en scène" -Pool avait tendance à construire certaines scènes, leur enlevant beaucoup de réalisme-, Antoine L'Écuyer, le comédien incarnant Léon, signe un sans faute et trace la voie d'une carrière prometteuse. Et pourtant...

C'est pas moi je le jure m'a moins touché que son film jumeau. J'étais sorti de la projection de Maman est chez le coiffeur presque aussi renversé que les enfants abandonnés! Profondeur de jeu de Marianne Fortier? Émotion d'effets, provoquée par un appui de la musique aux situations? Film mieux ramassé et sans longueur? Je ne sais pas. Le troisième film de Falardeau tarde un peu à décoller, offre en Léon un personnage complexe et autodestructeur loin de notre réalité. Son histoire d'amour avec Léa séduit et émeut mais... ne bouleverse pas. Et on ne sait trop ce qui arrive au jeune homme à la fin du film.

Falardeau voyait en C'est pas moi je le jure! son film le plus commercial, grand public. J'ai néanmoins préféré ses oeuvres précédentes, La moitié gauche du frigo et Congorama.


Un film qui se déguste comme un bon vin

Le plus récent film du réalisateur Woody Allen, Vicky, Christina, Barcelona, se déguste avec appétit comme un bon vin à la lueur d'une chandelle. Plus efficace que bien des campagnes touristiques, il va jusqu'à convaincre l'heureux buveur de s'envoler siffler toute sa bouteille sur l'une des terrasses de la ville de Gaudi... question d'y tenter à son tour le destin et d'y trouver le compagnon idéal pour "a creazy week-end in Oviedo"!

Allen répète  avec Vicky, Christina... ce qu'il avait réussi avec l'un de ses films précédents, Match Point, filmé à Londres : donner de l'âme à une ville à travers une histoire qui se tient sans être inédite ou exceptionnelle, miser sur des comédiens attachants et convaincus (Scarlett Johansson, Rebecca Hall, Javier Bardem et Penélope Cruz) jouant avec bonheur la naïveté, la séduction, la névrose ou l'amoureuse souffrance, tout en semant ici et là quelques pistes de réflexion: renoncer à une vie déjà toute tracée d'avance par une série de principes pour "écouter son coeur" constitue-t-il un acte de foi ou un pied de nez à la facilité? peut-on s'écarter de la recherche d'un amour simple par un désir d'être différent,  de ne pas s'abandonner aux clichés?

Vous ne vous casserez certainement pas la tête au visionnement des aventures des américaines Vicky et Christina, heureuses victimes d'un séducteur lors d'un été de bamboche et d'études à Barcelone. Vous y apprivoiserez plutôt avec bonheur quelques personnages sensuels de l'oeuvre: l'art, la guitare, la chaleur des soirées d'été... sans oublier la capitale catalane!

Barcelone : un personnage

Car Barcelone ne se contente pas d'incarner le décor d'histoires d'amour sans lendemain dans cette comédie romantique: elle EST l'un des personnages du film. Vicky, Christina, le peintre séducteur Juan Antonio et l'hystérique artiste Maria Helena m'ont presque convaincu de renoncer à la Turquie pour explorer le pays du flamenco. Comme L'Auberge espagnole de Cédric Klapisch, tiens. 

Pourquoi Barcelone? Parce qu'on peut s'y baigner dans la Méditerranée et se gaver d'oeuvres architecturales fortes au cours de la même journée, démabuler dans les rues jusqu'à minuit au son de la musique, y faire la fête comme aller au musée. Sans doute comme dans bien des villes du monde... mais il en faut bien une qui fasse davantage battre notre coeur!

Dormir dans un cercueil

Parlant de voyage, jetez un oeil sur ce texte du journaliste de La Presse Philippe Mercure, qui a expérimenté les hôtels capsules japonais, minuscules dortoirs urbains qu'envahissent les hommes qui manquent leur train au terme de soirées de travail... ou de beuverie. Une initiative propre à la société japonaise, qui trouverait difficilement des clients en terre d'Amérique. En tout cas, je l'espère...




lundi 6 octobre 2008

Poulet portugais et automne urbain

Fin de semaine de découvertes que celle qui vient de se terminer.

Une bonne adresse gastronomique, d'abord, celle du restaurant Les Bossus, sympathique bistro français aux prix plus que raisonnables et à l'ambiance franchement agréable, du genre, on jase sans complexe et sans crainte de déranger le voisin tout en sifflant une bouteille de vin! J'y ai dégusté un excellent poulet portugais dont je ne pourrais vous décrire la recette, mais me suis surtout surpris à me délecter du boudin aux poires de N. 

J'y retournerai sans faute pour une célébration quelconque. Vite un prétexte!

Le parc linéaire de la rivière Saint-Charles, ensuite, que je continue d'explorer avec CD en cet automne franchement coloré. Après le tronçon boulevard Wilfrid-Hamel-boulevard Chauveau, nous nous sommes aventurés cette fois de Chauveau à la chute Kabir-Kouba. La présence constante de la rivière et du son cristallin de ses rapides dans un décor de feuillus déjà teintés de roux, d'orangé, de jaune et de rouge plus prononcé, des sentiers aménagés mais tout de même accidentés, juste assez pour stimuler notre cardio, et quelques passerelles suspendues au-dessus de la rivière pour mieux l'admirer: la ballade se révèle à la fois contemplative et sportive.

Une carte est accessible en ligne, mais celle que je me suis procurée au Centre Info-Tourisme du Vieux-Québec me semble plus claire. La carte du parc est aussi distribuée dans les bureaux d'arrondissement.  On y apprend où stationner sa voiture pour mieux arpenter le parc. En vélo, celui-ci se laisse explorer du bassin Louise à l'avenue Marie-de-l'Incarnation, toujours le long de cette rivière que le maire Jean-Paul L'Allier -dont on s'ennuie tant- à eu la sagesse de faire dépolluer, tout en coordonnant la renaturalisation de ses berges. Un succès.

Ces articles qui traînent... encore et encore

Je poursuis le "nettoyage" de mon bureau pour partager avec vous quelques bonnes adresses virtuelles portant sur les voyages.

Pour ne pas voyager seul

Changer d'air vous démange... mais l'absence de coexpéditionnaires vous cloue au sol? Voici 4 références Web pour les amateurs de voyage que la solitude ennuie (source: André Désiront, La Presse, 30 août 2008) :

  • le site américain Travbuddy : si la perspective de voyager presque assurément avec un compagnon anglophone dans la vingtaine vous enchante
  • le site français Voyages Célibataire : dont les membres appartiennent à divers groupes d'âge
  • les groupes Bougex et Action-Passion , organismes québécois planifiant des activités -surtout des journées ou des fins de semaine de plein air- s'adressant particulièrement aux célibataires et organisant parfois des voyages.
Il y a encore Facebook, mais je ne me résous toujours pas à faire mon entrée sur ce réseau...

Faire son album de voyage en ligne

Mon amie NL m'a déjà vanté les vertus du logiciel Les Pros de la Photo, disponible dans les sites Internet de la plupart des chaînes de pharmacies,  rappelle la journaliste Caroline Rodgers dans La Presse du 4 octobre. Le logiciel permet de concevoir un album -de son plus récent voyage, par exemple- qu'on passe récupérer une à 2 semaines après son envoi sur le site de son apothicaire favori. Deux formats sont proposés: le livre classique ou le carnet thématique boudiné aux airs de scrapbook. 

Voilà qu'une entreprise québécoise a développé sa propre application, PhotoInPress. Celle-ci offre davantage de possibilités créatives que le produit des Pros de la Photo :

  • 230 modèles de page contenant de 1 à 16 photos au lieu de 11 modèles logeant un maximum de 3 photos
  • de l'espace pour du texte à volonté au lieu de se limiter à aux seuls titres
  • plus grand choix d'arrière-plan des photos...
Moi, qui, un an plus tard, n'a pas encore terminé mon album de photos du Japon, rêvait d'un tel concept permettant de troquer le stylo qui tache et le plastique d'un album pour le bon vieux clavier.

lundi 29 septembre 2008

Le bâton de marche et le figuier


Ce samedi 27 septembre, JM et SR se sont mariés religieusement. 

J'insiste sur le "religieusement" car, de toute évidence, ils accordaient davantage d'importance à la cérémonie au cours de laquelle ils allaient s'engager officiellement, célébrer leur amour devant parents et amis et solliciter le concours de Dieu pour veiller sur leur couple qu'au fameux tandem "bouquet-jarretelle", pour reprendre l'expression du DJ de la soirée. 

Dès l'arrivée, le marié, fébrile, attendait chacun des invités sur le pas de l'église de Pointe-au-Pic pour leur souhaiter une bonne célébration. Un geste significatif.

Un prêtre peu conventionnel, ami des mariés, s'était déplacé de la rive-sud de Québec pour consacrer l'union de mes amis. Peu conventionnel par ses interventions -"où est-ce qu'on est rendu, là?"-, par son refus des prières toutes faites mais surtout, par son discours. Un prêtre qui m'a rappelé ce que j'appréciais d'un rassemblement communautaire de croyants catholique: la chance e participer à une rencontre de laquelle je retirais des enseignemens -et pas nécessairement religieux- pour mon quotidien.

Le bâton de marche

JM et SR sont des amateurs de randonnée. Je les soupçonne de pique-niquer quotidiennement au sommet d'une colline tellement les années les ont vus devenir familiers avec les sommets de la province, du pays et même de la planète! 

Leur passion de la randonnée en montagne, leur désir d'aventure et leur goût de la découverte ont toutefois donné lieu à l'une des plus belles métaphores de la cérémonie : l'importance, dans ces expéditions, du bâton de marche, que SR associe à la présence de Dieu, qu'on peut aussi voir comme un signe d'équilibre.

Le célébrant a saisi la balle au vol pour associer le bâton de marche à son propriétaire...  un couple en marche, un couple qui avance, évolue, se "dérange" au quotidien, comme l'exprimait récemment mon père. Êtes-vous un couple en marche ou un couple assis? nous a lancé l'homme d'Église entre deux réflexions.

La question m'a interpellé. Et me rappelle combien il est facile de prendre l'autre pour acquis, de ne plus prendre la peine de lui dire s'il-vous-plaît ou merci, de le féliciter de ses bons coups plutôt que de s'irriter de ceux qu'on apprécie moins, de l'écouter et de le stimuler.

J'ai songé que je ferais tout pour ne pas faire partie d'un couple assis... surtout en ces temps où la forêt m'appelle de toutes ses couleurs et que le bâton de marche n'est pas bien loin.

La parabole du figuier

Je suis habitué, dans les mariages, d'entendre la lecture de l'épître de Saint-Paul dans laquelle le disciple vante les vertus de l'amour.  Dans la chorale de ma tante J., au primaire, je ne compte plus le nombre de mariages au cours desquels nous chantions le fameux Si je n'ai pas l'amour, bercé par la voix mélodieuse d'une soliste devenue optométriste.

Le choix de texte de JM et SR s'est plutôt porté sur la parabole du figuier. Métaphore riche du sens qu'ils attribuent à chaque membre du couple au jour le jour :

"Un homme a un figuier qui pousse dans sa vigne. Il y va pour cueillir des fruits mais il n'en trouve pas. Pour cela, il s'adresse au vigneron: Cela fait trois ans que je viens chercher des figuers dans ce figuier et que je n'en trouve pas. Coupe-le, pourquoi gaspillerat-il la terre? Il lui répond: Maître, laisse-le encore une année, le temps que je bêche alentour et que je mette du fumier, et qu'il donne des fruits l'année suivante. Sinon, tu le couperas." (La nouvelle traduction de La Bible, Évangile de Luc, chapitre 13, versets 6 à 9)

De quel fumier pouvons-nous nourrir le figuier du mariage, voire du couple ? nous a lancé -de façon plus littéraire, quand même- le prêtre désireux de générer une homélie interactive? De patience, de détermination, de don de soi, ont répondu des personnes de l'assistance. Excellente question!

Ce fumier de grande qualité ne rime sans doute pas avec égocentrisme ou routine. À chacun, j'imagine, d'en déterminer la composition. Et de réfléchir encore à chacun des ingrédients qui le constituent... avant, dans un geste évocateur des consommateurs que nous sommes, de jeter une relation pour la remplacer aussitôt par une plus neuve ou une plus attirante.

Deux questions, deux réflexions qui flottent dans l'air comme ces feuilles d'érable orangés ou rouge feu que l'on aperçoit ces jours-ci dans les montagnes de Charlevoix...

En attendant, je souhaite un très heureux voyage de noces aux jeunes mariés et surtout, de nouveaux sommets à embrasser au coeur des Alpes italiennes!

Voyager à petit prix

Votre budget, comme l'économie américaine, est victime d'une crise financière majeure? Pas une raison pour arrêter de voyager!

Dans La Presse du 28 septembre, la journaliste Caroline Rodgers répertorie 3 sites de rabais pour les vacances, les billets d'avion et les réservations d'hôtel :
Et tant qu'à économiser en voyage, pourquoi ne pas le faire à la maison? Caroline Rodgers cite d'autres sites Web susceptibles d'adoucir nos fins de mois :



jeudi 25 septembre 2008

Notes en bas de page


Dernière journée de sa 32e année pour mon ami CB aujourd'hui, alors que cet auteur prolifique et historien accompli en ajoutera une demain à son parcours. Comme la Croix Rouge et ton concessionnaire auto, je voulais être le premier à te souhaiter bonne fête!

jeudi 11 septembre 2008

Notes en bas de page



Joyeux anniversaire, chère CD, toi que la beauté du lac Delâge aura sans doute comblée en cette journée toute spéciale! En te souhaitant de continuer de grandir en sagesse... On célèbre samedi soir!

La culture pour vivre


Avec Ce qu'il faut pour vivre, le cinéaste Benoit Pilon, appuyé par les talents de scénariste de Bernard Émond (magnifique La Neuvaine), livre un film peu bavard, mais pourtant tellement éloquent, sur l'exil, le choc et les barrières culturels, la transmission de cette culture qui anime et définit ce que l'on est. Le film met surtout en évidence les talents du comédien Natar Ungalaaq, dont le visage et le regard sont littéralement transparents, fenêtre tantôt ensoleillée, tantôt sombre sur une vaste palette d'émotions.

Ce qu'il faut pour vivre raconte le départ obligé de Tivii de son village de la Terre de Baffin, en 1952. Atteint de tuberculose, cet Inuit qui existe d'abord pour chasser et nourrir sa famille est forcé de s'embarquer à destination de Québec, afin d'y être soigné. Enfermé dans un hôpital, Tivii s'adapte péniblement au monde des Blancs, dans lequel il ne possède aucun repère, là où les arbres "empêchent de voir loin", où chaque meuble, chaque mur, chaque fenêtre est une cloison le séparant de cette nature qu'il chérit, où la  communication avec les gens qui l'entourent passe difficilement par les mots, mais par les petits gestes du quotidien.

Tivii sera sauvé par une infirmière pleine de compassion qui tente tant bien que mal de le convaincre de vivre -lumineuse Éveline Gélinas-, mais surtout, par un jeune garçon, Inuk comme lui mais parlant la langue des Blancs, avec qui il peut partager son savoir-faire, les légendes et les traditions qui ont façonné son peuple.

Tout est simplicité dans ce film: les décors, les dialogues, les enjeux, mais tout est aussi vraiment authentique. On apprécie l'oeuvre pour la présence et l'investissement des comédiens ainsi que pour la profonde humanité s'en dégageant.

Les Québécois ont boudé leur cinéma à la fin du mois d'août, paraît-il, alors que s'amenait enfin l'été! Alors que la rentrée nous offre une variété de films de chez nous et que les premières annonces de risque de gel au sol -oui oui, déjà!- se font déjà entendre, réapprivoisons les salles ... et la délicieuse atmosphère du café du cinéma Le Clap!

La culture, cet impossible enjeu

L'attachement profond que voue le personnage de Tivii à la culture dont on l'a déraciné dans Ce qu'il faut pour vivre m'invite à réfléchir sur la campagne électorale en cours. Les récentes coupes faites par le gouvernement conservateur dans divers programmes culturels deviendront-elles un enjeu électoral au coeur d'une campagne hyper-négative centrée encore une fois sur la stratégie et les déclarations controversées plutôt que sur le contenu?

La fierté d'un peuple à l'égard de ce qu'il est passe, en partie en tout cas, par la force et la variété de sa culture et par le rayonnement de celle-ci à l'étranger, sous différentes formes. Comment voyagerons ces danseurs, acteurs, cinéastes, sculpteurs, peintres, musiciens qui nous représentent à l'étranger sans les subventions qu'on leur accordait pour partager leur talent à l'extérieur de nos frontières? Sûrement pas avec le salaire qu'ils gagnent. Le Canada devra-t-il désormais compter sur ses seuls soldats pour jouer les ambassadeurs au sein du "concert des nations"? 

Se tromper de cible

Suis-je devenu cynique? La campagne fédérale telle qu'elle est menée actuellement ne m'allume pas du tout. Les clichés traditionnels de cette politique partisane qui m'exaspère de plus en plus défilent les uns après les autres: les attaques personnelles fondées sur des faits qu'on déforme grossièrement, les annonces mises en scène de toute pièce, le bébé dans les bras de Stephen Harper... Difficile d'être inspiré par toutes ces figures imposées pensées par des faiseurs d'image!

Et puis, si l'enjeu de l'élection, selon Le Bloc québécois, Le Parti libéral du Canada ou le Nouveau parti démocratique, est cette montée de la droite qu'il faut ralentir, voire enrayer, pourquoi les partis dits progressistes ou de gauche ne consacrent-ils pas davantage d'énergie à constituer une alliance stratégique plutôt qu'à jouer le jeu du parti au pouvoir? Poser la question, c'est y répondre: pour régner seul lorsque le dit pouvoir viendra, sans doute! Difficile de parler de convictions en observant le jeu politique actuel.

Il est tout de même un peu pathétique d'entendre les députés Thomas Mulcair (du NPD) et Serge Ménard (du Bloc) en entrevue à Christiane Charette s'entendre sur à peu près tous les enjeux -à l'exception de l'avenir constitutionnel du Québec, évidemment-, se relancer à coup de "Nous sommes d'accord là-dessus"... avant de  se combattre mutuellement au Québec. Un beau gâchis de ressources. Oui, je suis content que la chef du Parti vert, Élizabeth May, soit conviée au débat des chefs les 1er et 2 octobre prochains. N'empêche qu'ils ne seront plus 3, mais 4 partis, à se diviser le vote de gauche et pro-environnemental.

Les conservateurs en route vers un gouvernement majoritaire? Je n'ose y penser...

jeudi 4 septembre 2008

De la catastrophe aux éloges



Cet été tardif n'est définitivement pas propice aux épanchements d'un blogueur... 

Depuis 3 soirs que je me le répète : il faut alimenter la bête! Comment me visser devant l'ordinateur alors que le soleil et la crème glacée molle à l'érable trempée dans le véritable chocolat au lait du glacier de la rue Aberdeen m'incitent aux ballades crépusculaires? Et il y a ces fins de semaine qui m'emportent à Chicoutimi et à Saint-Félicien retrouver ces amis dont je m'ennuyais ou sur mon vélo jusqu'à Cap-Rouge et Saint-Augustin!

"La flemme", avait déjà écrit mon amie et blogueuse Sophie. En ces temps de rentrée, je promets de me rediscipliner!

"Il y avait tellement de choses à faire..."

Le mardi suivant la fête du Travail marque toujours la rentrée... et pas seulement celle du chroniqueur à la circulation de l'émission de radio matinale de Radio-Canada! Tandis que ça bouchonne de nouveau coin Hamel-Henri IV, tous les collègues sont de retour au boulot, prêts à se retrousser les manches pour l'automne, les plus blasés commençant à magasiner un voyage dans le Sud pour l'hiver, ceux n'ayant pas quitté Québec cet été s'excusant presque en insistant : "Il y avait tellement de choses à faire en ville..."

C'est vrai.

De la catastrophe au succès de foule

Dans les jours et les semaines suivant le Coup d'envoi raté du 400e anniversaire de Québec, le 31 décembre dernier, les nouvelles relatives à cet événement historique s'amorçaient toujours sur un air de catastrophe : les tuiles s'abattaient sur le 400e au même rythme que les matelots quittaient le navire de la Société responsable de l'organisation des Fêtes. C'était sans compter sur le capitaine au commandement du navire : en quelques mois, Daniel Gélinas a fait des Fêtes du 400e un succès mémorable salué par les mêmes médias qui les avaient pourtant tellement critiquées.

Que retenir de ces Fêtes?

D'abord que la capitale n'a jamais été aussi séduisante! Non pas seulement grâce à ces charmes discrets qui font tant que j'aime ma Haute-ville -le calme apaisant, les propriétés et les plates-bandes menues mais colorées des rues Fraser et Lockwell, le jardin Jeanne-D'Arc, la vue de la terrasse Pierre-Dugua-De Mon surplombant la terrasse Dufferin-, mais par les vêtements d'apparat dont s'est revêtu la ville pour célébrer son quatrième centenaire :
  • le restauration du Bassin Louise, qui accueille l'Espace 400e... et son bistrot!
  • l'aménagement du bassin Brown
  • la promenade Samuel-de-Champlain
  • sans oublier l'un des cadeaux les plus contemplés des fêtes, le seul que nous ayions reçu en avance, la Fontaine de Tourny, dont l'inauguration a donné lieu à un spectacle tout aussi simple qu'émouvant
Quand même le journal La Presse de Montréal lance des fleurs à sa rivale du bout de la 20, c'est que Québec a de quoi plaire!

De quoi plaire et de quoi faire, aussi. Les Jardins éphémères, le potager des visionnaires, le Moulin à images, les spectacles gratuits et l'animation de rue hors normes de l'Espace 400e, Paul McCartney, l'OSQ, ses canons et ses feux d'artifice sur les Plaines, et ces spectacles que j'ai ratés comme Plaines lunes, marquant le 100e anniversaire du célèbre Parc des champs de batailles, Le chemin qui marche ou le Québec -Paris réunissant des artistes français et de chez nous, le 400e ne nous a jamais laissé soufflés en cet été qui aurait été diablement morose sans l'écho de la musique et les pétards des feux d'artifice!

Et Céline?

Sans billet, j'ai pu me faufiler sans peine sur le site de l'anneau des sports pour assister au spectacle de Céline Dion. Le site tardait à se remplir, tant à l'arrière que dans la zone réservée aux détenteurs de billets, tellement que j'en étais gêné pour la diva! Après les premières chansons, quelqu'un -René, du haut d'une hélicoptère quelconque???- est finalement intervenu pour faire ouvrir les barrières séparant les "sans billets" des "invités officiels", nous permettant ainsi de combler le vaste rectangle de verdure situé en plein coeur du site!

Le spectacle de Céline et de ses -nombreux- invités s'est révélé plutôt décousu, laissant successivement place à Dan Bigras et à une chanson sombre sur les enfants de la guerre de Bosnie, au néo-trad pro-environnemental de Mes Aïeux et au souvenir de l'ouragan Katrina chanté par Zachary Richard, notamment. Un spectacle en montagnes russes, sans véritable crescendo, faisant place à de multiples causes et à tout autant de styles, mais sans jamais décoller. .. à l'exception peut-être du numéro du clan Dion, dont les rythmes traditionnels ont réveillé un peu la foule amortie! Le clan Dion, oui oui!

Céline la bête de scène avait fait place ce soir-là à la toute nouvelle doctoresse! Sage, un peu effacée, de toute évidence fatiguée, Céline Dion a animé la soirée avec sobriété, sans surprise, sans la fougue dont elle peut parfois faire preuve, sans pas de danse endiablés ou expressions colorées. Elle semblait même mal à l'aise durant le reel interprété et dansé par Mes Aïeux à la suite de Dégénération. Étonnant.

J'ai néanmoins ressenti quelques frissons en entendant Éric Lapointe accompagner notre Céline sur L'amour existe encore, et bien plus encore devant l'apparition de Ginette Reno interprétant Un peu plus haut, un peu plus loin en duo avec la star. Un grand moment qui passera à l'histoire et dont on se rappellera encore... lors des festivités du 500e!

Une chanson pleine d'histoire

Le lendemain, mon collègue GG nous racontait l'histoire de cette grande chanson écrite par Jean-Pierre Ferland et chantée pour la première fois par Ginette Reno lors du fameux "spectacle sur la montagne" de la fête nationale de 1975, année internationale de la femme: Ginette Reno vivant à cette époque des moments difficiles...  rentrant seule ce soir-là à la suite d'une interprétation qui avait littéralement décoiffée les spectateurs présents, un texte fort évoquant à la fois l'émancipation de la femme.. et celle d'un pays en devenir. C'est beau... Et moi qui pensait à la mort en l'entendant le 22 août dernier.

Touristes en notre propre ville

Québec s'est révélée dans toute sa splendeur cet été, même dans ces sites les moins connus, que s'emploie chaque année à nous faire découvrir GB lors de ses sorties historiques. 

Par un temps splendide, nous avons visité cette année : 

  • les ruines du Château Saint-Louis, laissées à découvert par les rénovations effectuées sur le site de la terrasse Dufferin et donnant lieu à d'importantes fouilles archéologiques
  • l'Observatoire de la capitale et son exposition du photographe Kedl, qui a si bien capté l'essence de sa ville
  •  le Parc de l'artillerie, site d'interprétation sur la vie militaire à l'époque de la Nouvelle-France et du Régime anglais. 
Soutenue par le professionnalisme, la passion et le talent des guides de Parcs Canada, cette journée fut à la fois enrichissante et extrêmement divertissante.

Une ville de carte postale

Une déception, dans ce concert d'éloges : le film Infiniment Québec, de Jean-Claude Labrecque. Ce talentueux directeur photo a mis en images le Vieux-Québec, filmé à chacune des saisons. Des images rarement vues, dont celles de la course de canot, mais plusieurs clichés et une narration un peu banale. Cinquante-deux minutes parfois longuettes...

Que reste-t-il à nous mettre sous la dent au cours des prochaines semaines? Le Cirque du Soleil, peut-être un spectacle de clôture le 31... et le groupe vocal Arpège, le groupe de mon amie CD, ce vendredi à l'Espace 400e!


lundi 18 août 2008

Ces articles qui traînent... (suite)


Le retour du soleil a chassé ces blues alimentés par les fameuses journées "nuageux avec percées de soleil, 40% de probabilités d'averses", finissant toujours par nous mouiller à l'heure du barbecue.

J'aurai finalement franchi sans encombre l'été le plus moche des 50 dernières années -selon le quotidien Le Soleil-, après avoir failli me payer un tout-inclus dans le Sud au début du mois d'août pour faire le plein de vitamines D.

Parlant de voyage, et en attendant la Chine ou la Turquie l'an prochain -N. et moi ne nous sommes pas encore entendus sur la destination!-, voici quelques "nouvelles" voyages intéressantes qui traînent sur mon bureau et dont j'ai commencé à vous faire part... en mai dernier!

Tourisme aéroportuaire

Vous rêvez d'un voyage original? Pourquoi pas une virée dans les plus beaux aéroports de la planète?

Quels sont-ils, ces aéroports qu'il faut voir avant de mourir, me demanderez-vous sur-le-champ, vous qui raffolez de la gastronomie aéroportuaire hors de prix ou des passages obligés aux douanes sous l'oeil de redoutables cerbères dont la politesse est aussi crispée que leurs trops rares sourires?

Selon un sondage réalisé par le Conseil international des aéroports auprès de 200 000 usagers de la planète, les cinq meilleurs seraient:

  1. Incheon, Séoul, Corée du Sud

  2. Kuala Lumpur International, Malaisie

  3. Changi, Singapour

  4. Hong Kong International, Chine

  5. Central Japan Airport, Nagoya, Japon

Les Asiatiques semblent avoir révolutionné l'image qu'on se fait d'un aéroport. Pas la porte à côté pour le constater par vous-même, songez-vous? Pointez-vous du côté des aéroports de Halifax et de Ottawa, respectivement 2e et 3e du classement en Amérique du Nord, coiffés au fil d'arrivée par l'aéroport Dallas/Forth Worth. (Source, André Désiront, La Presse, 29 mars 2008).

Épargner à la dur...

Il est essentiel au voyage..., mais parfois bien difficile à obtenir. L'argent, tout simplement.

La journaliste Caroline Rodgers annonçait dans La Presse du 8 juin dernier la mise au point, par le Bureau de la consommation du Canada, d' "une calculatrice des dépenses journalières". Entendre ici le café du matin, le film loué au club vidéo ou votre magazine préféré.

Chuchotez-lui votre âge et le total quotidien de "vos dépenses discrétionnaires", la redoutable calculatrice vous balancera en pleine face le total de ces dépenses -réconfortant café du matin, glace Tutto Gelato chocolat noir-framboise, pinte de bière du jeudi soir- à l'âge prévu pour votre retraite. De quoi casser votre party existentiel.

Parions que ce montant aurait pu vous permettre de voyager sans tracas financier... mais que serait notre vie quotidienne sans tous ces petits plaisirs -superficiels, certes- qui la garnissent?

... Ou voyager pour pas cher!

Si le Royaume-Uni, la Norvège, la Suisse et l'Italie se classent, dans l'ordre, parmi les 4 pays européens où il coûte le plus cher pour se loger, selon l'Index des prix hôteliers compilés par le site Hotels.com et cité par le chroniqueur voyage André Désiront (La Presse, 29 mars 2008), "les anciens pays de l'Est -Slovaquie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Hongrie et République tchèque- figurent au nombre des destinations où les prix ont baissé le plus", en raison de l'offre y dépassant la demande d'hôtels.

Vous courez les aubaines hôtellières? Mettez le cap sur Berlin, Pise (en Italie), Shanghai et Bangkok, recommande le même Index.

Associé au site Expedia. Hotels.com serait le plus important site mondial de réservation d'hôtels, permettant la réservation en temps réel dans 80 000 établissements un peu partout sur la planète.

Manger dans le noir

De passage à Montréal récemment, ma belle-famille et moi avons vécu toute une expérience au restaurant O.Noir, celle de manger dans l'obscurité la plus complète afin de vivre ce qui constitue pour les non-voyants une expérience quotidienne.

Au-delà de la difficulté à trouver nos repères -on mange avec 2 fourchettes ou en utilisant le couteau du mauvais côté, on pense se trouver en face de X quand on mange en fait plutôt devant Y-, j'ai été frappé par celle d'engager une conversation normale. Le noir, apaisant pendant un certain temps, isole et dissuade de lancer une discussion de laquelle ce non-verbal qui lui confère tout son piquant est absent.

Une fois le café ingurgité, nous ne nous sommes pas attardés dans cette noirceur que nous n'avons jamais réussi à apprivoiser, poussant un soupir de soulagement lorsque nous avons enfin regagné la lumière de la rue Sainte-Catherine. Pour les serveurs atteintes d'une déficience visuelle du restaurant, "l'expérience" se poursuit pourtant bien au-delà d'un simple repas...

De bonnes adresses

Voici en terminant quelques "bonnes adresses" en vrac, elles aussi pigées dans les chroniques d'André Désiront, dans La Presse.

Pour:

  • trouver un hôtel abordable à New-York: www.ny.com/hotels/budget.html et http://www.usatourist.com/, section"New York budget hotels"

  • se ressourcer par la marche ailleurs qu'à Saint-Jacques-de-Compostelle: le chemin de Lycie, reliant Fethiye à Antalya, dans le sud-ouest de la Turquie -une autre bonne raison pour visiter ce pays!- sur une distance de 509 kilomètres: http://www.lycianway.com/
  • profiter de l'expérience de 2 voyageurs québécois dont les valises ont roulé dans plus de 80 destinations: http://www.voyageplus.net/ . Le site contiendrait des conseils, des informations pratiques, mais aussi 10 000 liens portant sur 165 destinations!